EN QUÊTE (fanfiction)

57. Tu rameras

Je sentais des trucs qui me poussaient les fesses ! Alors que je dormais ! Avec tout le calme que je pouvais rassembler, je commençais à faire de même et pousser de mon côté. Malheureusement, le mal était déjà fait, je ne réussirais jamais à me rendormir. Quant à la personne qui venait de m'extirper prématurément de mon sommeil, elle, semblait encore profondément endormie. Je me retournais dans l'autre sens, côté banquette difficilement pour venir poser ma tête sur mon pantalon de la veille et sur le dossier. J'avais une vue imprenable sur le visage de mon petit ami qui lui dormait toujours. Dehors, le jour n'était pas encore levé. Il devait à peine être six heures du moins je l'espèrais sinon la journée serait longue. Je sentais l'air frais s'insinuer sous la couette à chaque mouvement. Justin produisait des petits bruits dans son sommeil et s'était trop mignon. Malgré cette vue attendrissante, le froid ne me quittait plus depuis que j'avais quitté le pays de Morphée. Je sortais le plus doucement de la couette pour ne pas le réveiller tout en prenant mon bas de pantalon. Le plus dur allait venir, comment enfilais ceci sans le tirer du sommeil et surtout dans une voiture pas très grande. Je me courbais comme je le pouvais et m'asseyais sur l'accoudoir de nos sièges avant. Une fois assise je passais une jambe puis l'autre dans mon jean et le tour était joué. J'en profitais pour essayer choper le portable de Justin pour connaître l'heure. 4h20. D'accord c'était pire que je ne le pensais.
Qu'est ce que j'allais pouvoir faire ? Je voulais la tout de suite faire... Qu'est ce que je pouvais bien dire ?... Être avec ma soeur que je n'avais pas vu depuis des semaines mais cette option ne se réaliserait pas de sitôt... Qu'est ce qui pouvait se faire... La tout de suite... Sans risquer notre peau... Je voulais là tout de suite assise sur mon petit accoudoir qui me faisait mal aux fesses, aller voir Venise. C'était pas mal ça comme idée. Plus j'y réfléchissais et plus cette idée s'imposait dans ma tête. Après tout à Venise il y avait beaucoup de monde, non ? Quoi de mieux que de se perdre dans la foulé pour ne pas se faire repérer. En plus ça serait pour le temps d'une journée ou deux grand maximum. Ça ne devait pas être si loin que ça, non ? Et une fois en Toscane on ne ressortirait certainement plus avant longtemps. Je voulais aller voir Venise c'était décidé. Tout le monde dit qu'il faut y aller au moins une fois dans sa vie, c'était le moment où jamais ! Heureusement que nous avions fait le plein avant de quitter la Suisse. J'accrochais aussi bien que je le pouvais Jay endormi comme un bébé avant de prendre une photographie pour nos souvenirs de cette soirée et de cette première nuit en Italie. Je glissais ses pieds par terre pour qu'il semble tout de même assis, les Italiens avaient beau ne pas être trop regardant, je préférais ne pas être arrêté par la police et à avoir à expliquer le pourquoi du comment Bieber dormait sur la banquette arrière de la voiture en jogging torse nu tout cela en italien même si je me débrouillais pas trop mal. Une fois ces  réflexions finies, sans sortir de la voiture je me glissais sur le siège conducteur et commençait à régler tout pour faire quelques heures de route seule. Le GPS de la voiture indiqué un peu moins de quatre heures de route. Je rallumais la climatisation en me réchauffant les mains dessus avant de démarrer. Le moteur vibrait et m'indiquait que ma petite voiture était prête à partir. Je ressortais du bord de route pour venir sur la voie. Les fards éclairés les routes de campagne où j'étais bien la seule à rouler. Le silence régnait dans la voiture, Justin semblait être bercé par le bruit du moteur puisque je ne l'entendais plus du tout. La route était super, j'avais l'impression de revivre ma première fois seule au volant de la voiture de mes parents que je leur avais piqué pour aller faire du shopping en ville. Je venais d'avoir mon permis et les routes de campagnes s'offraient à moi. Je m'étais sentie libre comme aujourd'hui.

Au bout de peut être deux heures si ce n'est plus, je décidais de m'arrêter dans un petit chemin entre deux champs pour admirer le lever de soleil. Je sortais de notre petite Suzuki en prenant le soin de prendre quelque chose pour me tenir plus chaud que mon gros pull qui faisait déjà l'affaire. Je claquais la portière en oubliant totalement que je voulais éviter de réveiller, l'homme sur la banquette arrière. Je me hissais sur le capot pour mieux voir dessus tout ces collines et enfin sur le toit ou une vue imprenable s'offrait à moi. Je pouvais apercevoir que la prochaine ville n'était plus très loin. Les lumières de cette ville éclairés encore le ciel jusqu'à ce quelles s'éteignent pour laisser la lumière naturelle nous éblouir. Ce qui allait bientôt se produire à mon avis. Le ciel était complètement dégagé. Le vent soufflait, il devait à peine faire trois degré. Le sweat de Jay me servant de manteau, je m'emmitouflais dedans et je tirais sur les cordes de la capuche qui était sur ma tête pour plus qu'un courant d'air ne passe dans mon cou. Je regardais impatiemment le ciel qui commençait à se faire plus clair. Assise en tailleur sur mon toit, je commençais d'ailleurs à apercevoir les premiers rayons du soleil. Jetais comme chez moi lorsque je me surprenait à être restée plus longtemps que prévue sur les toits des quartiers de ma ville. Le rose apparaissait et la voiture venait de bouger. Jay allait bientôt quitter son nid douillet. La porte venait de s'ouvrir et de claquer, j'observais du haut de mon perchoir Jay une main en visière entouré de la grosse couette qu'il tenait pour ne pas la faire tomber. Je m'écoutais jurer tout un tas de mots en anglais pendant que je me retenais de rire. Puis vint le moment où il se demanda ce qu'il "foutait là". Bien entendu il ne savait rien et ne se refait même pas compte que je venais d'être spectatrice de son désarroi le plus complet du pourquoi il avait atterri en pleine cambrousse, dans la voiture alors que je n'étais plus là. Il n'avait juste pas pensé à se retourner.

- Bonjour à toi aussi, murmurai-je le regard perdu dans l'horizon pour ne rien louper de spectacle qui s'offrait à moi, bon d'accord, je jetais juste un petit coup d'oeil pour le voir se retourner et me regarder totalement déboussolé.
- Damn Hope, j'ai flippé ! Je savais pas où j'étais et je te voyais pas, se calmait il.
- Maintenant si, alors qu'est ce que tu attends tu vas tout louper. Monte !
- Pourquoi ? On va attraper froid.
- Dépêche toi dans quelques minutes ça ne vaudra plus le coup ! Insistait je en le regardant cette fois-ci.
- Okay mais je viens mais juste deux minutes parce que j'ai trop froid.

Je le regardais escalader et suivre le même chemin que moi il y a déjà quelques minutes. Puis une fois arrivé à côté de moi il ouvrit rapidement la couette pour venir se coller à moi en m'envelopper tout en déposant un baiser sur ma joue. Avant de calmer son menton sur le haut de mon crâne pour profiter de la vue. Doucement on se réchauffait en regardant droit devant nous.

- Le lever de soleil... Dit il plus pour lui même. Depuis combien de temps tu es levée ?
- Deux heures peut-être trois maintenant, j'avais froid.

Je passais au silence ses pieds qui poussaient pour se faire de la place. Le soleil était presque entièrement visible. Les couleurs paisibles laissaient place à un bleu clair synonyme de beau temps et aussi de grand frais en hiver. C'était le moment où jamais de lui faire part de mon plan.

- Je veux aller à Venise, Justin. Nous y sommes dans environ 184 km celon le GPS.
- À Venise ? Me questionna t-il.
- Oui, tu y es déjà allé ?
- Non, jamais ça doit être sympa, il faut y aller au moins une fois dans sa vie.
- Exactement, ça serait l'histoire d'une journée et d'une nuit là-bas. Qu'est ce que tu en penses ?

Il pencha sa tête vers moi, il semblait réfléchir à cent à l'heure mais pour moi c'était déjà tout arrangé, qu'il dise oui ou non j'irai là-bas quand même. Quitte à l'emmener de force. Cependant je n'eus même pas besoin de l'assommer puisque sa réponse me suffisait pour me combler.

- Alors on attend quoi ?

Je poussais un petit cri de joie.

- Mais je te préviens à la moindre chose louche, on décampe tout de suite, quitte à ramer. Me prévient il alors que je descendais en hochant la tête pour lui faire comprendre que le message était passé. Et mon amour ?

Je relevais la tête vers lui avec un grand sourire, contente de reprendre la route.

- Ce sera toi qui rameras.