86. Les clefs

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- Dites moi où elle est !

Pas un bruit, il semblait tous avoir oublié l'usage de la parole.

- DITES LE MOI ! Hurlais je, je devenais fou.

Je sortais de mes gonds, ma patience avait des limites. De plus, personne ne voulait répondre à cette putain de question. On me maintenait carrément dans l'ignorance et ça je ne pouvais pas le permettre. Je criais aussi bien intérieurement qu'extérieurement.
Si dans cette pièce, il y avait bien quelqu'un qui a le droit d'être au courant, j'étais celle-ci.

- JE VEUX SAVOIR, J'EN AI LE DROIT !

Toujours muets, les uns comme les autres, que ce soit ma mère ou mon père et tout ces adultes dans cette piece, il n'y en avait pas un pour rattraper celui d'à côté. Jazmyn et Jaxon, eux, se tenait droit dans un coin de la pièce non loin de la tête de mon lit. Mes frères et soeurs devaient être horrifiés par le spectacle qui se jouait devant leurs  yeux. Ce n'est pas comme ça que je voulais qu'ils me revoient. Cependant je ne pouvais plus me contenir. Où était Opaline ?

Alors ils me regardaient sans rien pouvoir faire puisqu'eux aussi avaient été réduit au silence par un signe de doigt sur la bouche de mon père alors que Jazmyn avait commencé à entrouvrir la sienne. Le secret avait été à ma portée et il s'était de nouveau éloigné.

Le mutisme dans lequel ils s'étaient tous renfermé ne me disait rien qui vaille et je n'en pouvais plus. J'avais chaud, envie de vomir à force de me débattre et ce ne fut rien comparé au moment où je voulu me mettre assis pour sortir d'ici. Les vertiges m'assaillirent, de son côté la jambe en plâtre ne voulait pas coopérer. Rien n'allait. Des personnes en tuniques blanches entrèrent pour s'occuper de moi pendant que je recommençais ma lutte acharnée.

- CRACHEZ LE MORCEAU OU SINON JE M'ENFUIERAIS POUR LA RETROUVER. VOUS NE POURREZ PAS M'EN EMPÊCHER !

Je me débattais avec les infirmières et infirmiers qui tentaient de me tenir du mieux qu'ils le pouvaient tandis qu'un de leur collègues s'approchait de moi avec une aiguille qu'il me plantait je ne sais où. Je n'ai même pas eu le temps de la sentir tellement je me debattais. Par contre, son effet fut immédiat. Je n'avais plus la force de me battre et je commençais à être pris de soubresauts suite à ma colère et au chagrin qui me frappait dans les moments de lucidité ou bien était-ce parce que la colère diminuait pour laisser place à une inquiétude tenace.
Je me calmais bien que ce ne soit pas volontaire et regardais les personnes présentes dans la pièce.

Mes yeux accrochant ceux qui aujourd'hui était contre moi. On dit que les yeux sont la porte de l'âme et tout ceux que je ne voyais pas dans les leurs était la fin de l'histoire. Je voulais absolument connaître la vérité qui semblait enfouie derrière un mur anti-moi.

Mon regard tombait sur ma mère, ses mains plaquées sur sa bouche, muette devant cet personne hors de soi que j'avais été, il y a quelques instants. Ma tête tomba sur le côté, faisant goutter mes larmes sur mon oreiller.
Devant moi, ma soeur me regardait, elle aussi choquée et tremblante de ce qui venait de se passer.

- Je veux juste savoir si je l'ai tué, si j'ai tué l'espoir qu'il me restait dans ce monde ? Murmurais je avant que ce qu'ils m'aient injecté ne fasse effet. Laissez moi... Tué ? Formulaire je difficilement avant qu'une masse ne s'abatte sur ma tête.

J'entendais des bruits de pas venir vers la chambre. Je refermais les yeux pour ne pas tenter le diable. Personne ne devait savoir que j'étais réveillé sous peine de finir  à comme la dernière fois, assommé par des médicaments sans avoir réussi à en savoir plus. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour espérer que les personnes, qui craquaient le vieux parquet dans la maison, ne rentrent pas dans ma chambre.

EN QUÊTE (fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant