69. Ragnagna

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Je crois que je n'aurais jamais cru m'embrouiller pour de l'eau. D'ailleurs si on me l'avait dit il y a quelques jours, j'aurais certainement bien ri. C'est ce que je fais encore même après une semaine passée depuis ce petit accrochage qui n'avait vraiment pas lieu d'être.

C'était vraiment puéril !

Heureusement après que Maria nous est dite que nous avions tous les deux à-propos du chemin qui avait été la base de notre embrouille, nous avons discuté le soir. Ce qui est ressorti de cette conversation n'était pas vraiment intéressant sauf pour ce qui est du « shitpack ». Il consiste à ne pas blâmer l'autre pour ses petits excès de colère. Chacun de nous aurais le droit de reprocher ou de passer (gentiment, tout même) ses nerfs sur l'autre, l'autre en question pourrait répliquer pour se défendre, mais ne pas trop envenimer la chose. Le shitpack avait été adopté, on s'en amusait beaucoup et au moins notre accord permettait de nous détendre surtout cette semaine où nous étions beaucoup tout le deux, l'un sur l'autre toute la journée à faire des choses qui concernaient la production de vin de Pierre.

Aujourd'hui était un de ses jours. En plus, il faisait moche et mes coups de soleil me faisaient savoir qu'ils étaient présents depuis notre sortie en forêt.
Justin s'était bien moqué de moi quand il avait vu que je commençais à rougir de partout, littéralement, alors que lui avait adopté un teint de rêve que je ne pourrais jamais avoir. Cependant, je fus la dernière à m'esclaffer lorsque Maria, qui voyait que bouger me faisait légèrement mal, l'obligea à m'étaler de la crème après solaire sur mes bons coups de soleil. Je profitais donc depuis bientôt sept jours d'un massage assez agréable si on oubliait, les picotements lorsque ma peau absorbait le baume réparateur. De son côté, mon homme en profitait lui aussi, je le pense. Enfin, je le sais ! Mais dans l'histoire, j'étais celle qui avait le plus d'avantages.

Je souriais en pensant qu'il fallait que je note ça sur mon petit carnet qui avait déjà recueilli beaucoup de mes confidences. Je ne devais pas oublier, ses doigts qui se promenaient fatigués d'avoir étalé en mouvement circulaire une crème épaisse sur moi. Il fallait aussi me rappeler de ses petits cris rageurs quand une fois fini et dans le lit, il râlait lorsque sa peau entrait en contact avec la mienne. C'était trop amusant pour ne pas le raconter plus tard à ma sœur ou à nos enfants comme l'avait promis Jay.

- Tu as bientôt fini, Hope ?

Je retournais à ce que je faisais, qui à vrai dire n'était pas la chose la plus passionnante que j'ai faite depuis que je suis là, c'est-à-dire tourner des bouteilles pour que la fermentation se fasse correctement.

- Presque, il me reste moins de deux casiers.

- Tu sais quelle heure, il est ?

- Je ne sais pas moi, il ne devrait pas tarder à être treize heures.

- Bah alors tu sais ! Fit-il remarquer.

- Non, j'ai dit ça, mais je n'ai pas de montre, le corrigeai-je. Normalement, c'est toi qui en à une.

- On n'est pas avancé avec toi, s'amusa-t-il.

- C'est vrai.

On continua dans le silence à faire ce que nous avions commencé pour finir quelques minutes plus tard. Nous retournions vers la maison, et comme je l'avais prédit Marie nous indiqua qu'il était encore tôt. Elle et Pierre allaient seulement à la sieste.
Par chance, il ne restait plus rien à faire où que ce soit et on allait pouvoir profiter de l'après-midi tranquillement à deux.

On montait doucement à l'étage pour faire le moins de bruit dans ces escaliers qui grinçaient. Une fois, la porte de l'étage, je me jetais sur le lit soudainement épuisé du train de vie que nous avions ici. Moi qui voulais finir de lire L'ordre du phénix, je devais me rendre à l'évidence que mes yeux qui venaient de se fermer étaient tout aussi bien comme ils étaient. Je ballais. Je sentais le matelas s'affaisser légèrement à côté de moi avant d'être caressé sur la tête.

EN QUÊTE (fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant