Le lendemain matin, je me lève avec un mal de crâne. Tu sais, cette migraine qui arrive quand tu t'es endormi en pleurant. Je ne peux pas trop bouger la tête par ce que j'ai des vertiges. Je prends mon portable pour regarder l'heure : 7h00
Aucun texto.
Ça fait quelques jours que je n'ai pas emmené Amir à l'école.
Je me dépêche d'aller me laver, j'ai dormi habillée et maquillée. Mes yeux sont entourés de noir, je ressemble à une sorcière.
Je ne peux rien avaler. Après avoir accompagné mon frère à l'école, je mets mes écouteurs et je trace. La musique de Kayliah : Quand une fille est love, résonne dans mes oreilles et me donne envie de chialer.
C'est la première fois que je n'ai pas envie d'aller travailler. Assise dans le RER, je veux fermer les yeux et atterrir dans mon lit. Je suis vaseuse et j'ai la nausée.
Je n'ai rien avalé de toute la matinée.
Je suis en cabine quand j'entends ma responsable répondre à une voix que je connais. C'est Yacine ! Il est venu ! J'imagine qu'il va s'excusez, me prendre dans ses bras et me dire qu'il veut qu'on continue d' être ensemble.
Je finis l'épilation de ma cliente et sors de la cabine de soins.
Il est là, debout, entrain de tripoter son portable. Il lève sa tête pour me regarder de bas en haut. Je n'arrive pas à traduire l'expression sur son visage. Il ne me sourit pas.
Je vois sa voiture en warning devant le salon, une fille est assise côté passager. J'ai envie de vomir ! J'ai la haine, mais je ne laisse rien paraître.
C'est elle Maeva ?
Mon sac est accroché autour de son avant-bras, il s'avance, le pose à mes pieds et me dit :
- « J't'ai ramené tes affaires... ».
Il me regarde et attends que je dise quelque chose mais je ramasse le sac sans parler. La meuf de la voiture nous regarde sans plus d'intérêt que ça. Voyant que je ne dis rien il fait demi-tour, sort du salon, entre dans sa voiture et démarre.
Je me laisse tomber sur un fauteuil pour me remettre de mes émotions, mes jambes ne me tiennent plus et mes yeux commencent à piquer. Mon cœur va sortir de ma bouche. Je me répète : Lehya tu n'le connais pas, relève-toi ! C'est rien !
Mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas pourquoi je ressens ça.
Céline, se met accroupi devant moi, pause ses mains sur mes genoux et me dit :
- « Rentre chez toi ma chérie, va te reposer, c'est calme aujourd'hui et je vais rester toute la journée. »
J'ai honte et je lui réponds par un demi sourire. Si je parle, je vais pleurer comme un bébé.
J'attrape ma veste, prend mes sacs et sors de l'institut.
Je ne veux pas qu'elle me prenne pour un cas social.
Je n'ai plus de voix, je n'arrive plus à respirer normalement.
Tout le trajet du retour je pense à cette meuf, assise à MAAA place !
Elle n'est même pas belle cette salope !
Je ne dis pas que je suis une bombe mais la meuf c'était pas un canon et elle faisait négligée, du peu que j'ai vu.
Non ce n'est pas ma haine qui parle les filles !
Je me demande pourquoi il est venu à mon taff me rendre mes affaires alors qu'hier je lui ai dit que je passerai les récupérer.
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Confessions d'une Banlieusarde - Lehya Saïdi
RomantikMauvaise rencontre dans un quartier de Seine-Saint-Denis. Amour, trahison, sex, violence... ma descente en enfer.« L'amour est la plus belle chose au monde, mais elle peut aussi être la pire, elle peut tuer... L'amour c'est une maladie incurable, qu...