Cette séance de « sport » m'a complètement détendu. Je suis toujours sur lui, il semble s'être endormi. Je contemple son visage, son menton, sa bouche, ses yeux... Je n'ose pas bouger de peur de le réveiller. Il fait déjà nuit dehors. Je ferme les yeux.
...
La sonnerie de la porte nous réveille. Je regarde Yacine, mes yeux l'interrogent. Il me fait un bisou et se lève. Il est encore nu, il n'est pas du tout complexé. Il attrape un t-shirt, enfile un caleçon et son bas de jogging en coton gris.
-« C'est qui ? »
-« J'sais pas j'vais voir.»
Il quitte la chambre.
On tape de plus en plus fort à la porte, la sonnerie ne s'arrête pas. J'entends Yacine crier :
-« C'est qui ?! »
Les coûts sur la porte ne s'arrêtent pas et la personne ne semble pas répondre à la question de Yacine.
Je me lève et remets mes vêtements en vitesse pour le rejoindre. Il est derrière la porte et essai de regarder par le judas qui tape comme ça. Il me regarde et me dit un peu nerveux :
-« Va dans la chambre, ferme la porte à clé ! »
Mon cœur bat à cent à l'heure, je suis effrayée. Son visage s'est durcit. On entend plusieurs personnes derrière la porte crier : « Ouvre fils de pute ! »
Je ne sais pas quoi faire, je suis tétanisée et je ne peux plus bouger. Yacine s'approche de moi, me pousse jusqu'à la chambre.
-« C'est qui ? »
Il ne me répond pas.
Il sort de la chambre avant de m'y enfermer à clé.
Qui sont ces gens ? Je n'entends plus rien quelques secondes. La sonnerie ne s'arrête plus de sonner. J'entends que la porte s'ouvre, je ne respire plus. J'entends des insultes, des gros bruits, plusieurs voix d'hommes mais je n'entends pas Yacine.Je n'arrive à sortir aucun son, mon oreille est collée à la porte. Les insultes fusent de nouveau. Tout se passe très vite mais j'ai l'impression que ça dur une éternité. Je ne saurais pas dire combien de minutes se sont écoulées. J'ai un mauvais pressentiment. Je colle plus fort mon oreille à la porte. Je n'entends plus aucun bruit. Des cris de femme me glace le sang. J'hurle à mon tour :
-« Yacine ! ! Yacine ouvre moi ! Ouvrez moi !»
Je tape à la porte de toutes mes forces. Les cries ne s'arrêtent pas. Je regarde par la fenêtre, trois hommes cagoulés entrent dans une voiture noire. Je vois floue, un a une barre à la main mon cœur s'arrête. J'ai du mal à respirer, je retourne près de la porte et essai de taper pour qu'elle s'ouvre. Je donne des coups de pieds mais je me fais plus mal qu'autre chose.
J'entends hurler plusieurs personnes :
-« Appeler les pompiers ! Vite ! »
Je pleure et hurle :
-« Ouvrez moi ! S'il vous plait ! Ouvrez-moi ! »
Je tape de nouveau de toutes mes forces. Mes bras sont rouges et mes poignets me font souffrir tellement que je frappe fort. La porte finis par s'ouvrir lorsque plus aucun son ne sort de ma voix à force d'hurler. Une femme avec un foulard sur la tête m'ouvre. Elle semble effrayée, je la bouscule pour pouvoir aller retrouver Yacine. Il est face contre terre, rouge de sang, ses vêtements sont déchirés. Un couteau est posé à côté de lui.
Je me penche sur lui pour le retourner. Son visage est méconnaissable. Je n'arrive pas à voir sa peau, le sang forme un masque.
-« Appeler les secours vite ! S'il vous plait il va mourir ! »
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Confessions d'une Banlieusarde - Lehya Saïdi
DragosteMauvaise rencontre dans un quartier de Seine-Saint-Denis. Amour, trahison, sex, violence... ma descente en enfer.« L'amour est la plus belle chose au monde, mais elle peut aussi être la pire, elle peut tuer... L'amour c'est une maladie incurable, qu...