24 - FOLLE DE LUI

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Mon réveil sonne : 7h

Je ne veux pas bouger, je ne veux pas me lever, j'ai une boule au ventre.

Je ne veux pas aller travailler...

Je suis vraiment pas bien physiquement. Je n'ai pratiquement pas dormi de la nuit, je me sens faible et je suis tellement triste.

Je regarde mon portable j'ai reçu un message: Hayat.

2h10 « Ca va ma poule ? Tu m'as appelé ? J'avais pas vu je t'appelle demain hbiba. Mouak »

Pourquoi elle m'envoi un message à 2h10, elle était où ?

Ça fait un moment que je me rends compte qu'elle s'éloigne de moi et qu'elle me dit de moins en moins de trucs sur sa vie. Moi je lui raconte tout et elle rien !

Je ne lui pose pas beaucoup de questions mais elle non plus n'a pas besoin de me poser des questions pour que je me confie à elle.

Qu'est devenue ma Hayat ?

Je me fais violence et me traine jusqu'à la douche.

Je me lave, mes bras sont bleus , c'est lui qui m'a fait ça hier. J'ai mal comme si que j'avais reçu des coups...

Ma peau marque très facilement.

Je m'habille à deux à l'heure, me maquille et me coiffe approximativement...

Je prends mon petit déjeuner avec Amir. Je fais mine d'aller bien pour ne pas l'inquiéter mais au fond de moi je suis en miettes.

Il me dit qu'il est content de bientôt partir et qu'il aurait aimé que j'aille avec eux.

Je m'en veux, je demande des repos pour partir au Maroc mais par contre il ne m'est pas venu à l'esprit de prendre des jours pour aller en Algérie...

On fini de manger et on quitte l'appartement. Je le dépose à son école et prends la route de mon travail.

La matinée passe au ralenti. C'est long ! Yacine m'appelle plusieurs fois mais je ne décroche pas. Je ne veux pas lui parler je suis triste, je veux qu'il comprenne que je suis sérieuse et que je peux faire ma vie sans lui.

Je veux même lui rendre sa bague que j'ai enlevé hier soir et sa voiture.

Je m'en fou de tout ça. C'est pas par ce qu'il me donne tout ça que je vais fermer ma gueule !

Je souffre vraiment, j'ai une sensation au cœur, au ventre. J'ai tout le temps envie de pleurer. Mes yeux brillent toute la journée.

Je prends ma pause à 12h30.

Je n'ai pas mangé, je n'ai pas faim.

Je marche dans les rues du 3e arrondissement, jusqu'à 13h30.

Je reprends le travail, l'après-midi passe un peu plus vite, j'ai quelques clientes habituées. Notamment une que j'apprécie particulièrement. C'est une iranienne, elle s'appelle Janeh (jané). Elle habite dans les beaux quartiers de Paris. Je parle souvent avec elle. Son mari a un poste très important je crois qu'il travaille dans une ambassade. Elle n'en parle pas trop, je lui dis que j'aimerais déménager sur Paris. Elle me dit qu'elle connait une dame très âgée, qui a un grand appartement dans le 16e. Elle vient de perdre son mari et elle cherche quelqu'un pour lui tenir compagnie.

-« Je ne pense pas pouvoir cohabiter avec une personne dans un même appartement, mais c'est très gentille de me l'avoir proposé ! »

-« Tu sais je crois qu'elle a une partie de son appartement qui est indépendante. Avec sa propre entrée. Tu devrais aller voir, ça peut être un début ? »

Confessions d'une Banlieusarde - Lehya SaïdiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant