6h le réveil sonne.
Je suis fatiguée et j'ai du mal à ouvrir les yeux. Yacine se lève et va dans la salle de bain. J'essaie de gratter quelques minutes de sommeil.
Il vient me bouger. Je regarde mon portable 6h30.
Il est déjà en train de s'habiller.
- « Il arrive à quelle heure ton frère ? »
- « 7h30, lèves toi. »
Je m'exécute et vais me préparer.
On prend notre petit déjeuner sans parler, je suis trop claquée.
Le portable de Yacine vibre.
- « Il est là. »
J'éteins toutes les lumières, débranche toutes les prises, prépare les clefs pour Aïcha. Je vais lui glisser dans la boîte à lettres comme je lui avais dit.
On descend pour rejoindre Kamel dans sa voiture. Il est seul. Sanah n'est pas venue.
Je monte à l'arrière, Yacine devant et il nous conduit à l'aéroport.
Sur le chemin, Kamel tend une grosse enveloppe à Yacine :
- « Ca c'est pour la daronne, elle m'a pris la tête. »
Yacine a pris l'enveloppe et l'a glissé dans la poche intérieure de sa veste.
Ma tête est collée sur la vitre, je regarde dehors.
Trente minutes plus tard, on arrive à l'aéroport. On sort de la voiture et pour la première fois, Kamel me fait la bise.
Je suis un peu gênée, je ne m'y attendais pas. En me faisant la deuxième bise il me dit doucement :
- « Faites attention à vous. »
- « Merci, à samedi.»
On se sourit, il fait la bise à son frère et on s'engouffre dans l'aéroport.
On fait la queue pour l'enregistrement, je sens que Yacine est tendu. Il n'a pas eu de geste attentionné envers moi et on ne s'est parlé que pour savoir si on avait nos passeports.
Je reste derrière lui, je le suis. Après avoir passé les contrôles, on arrive dans la zone Duty Free. Là aussi, je le suis en silence.
Il s'achète deux paires de lunettes de soleil, vue que la dernière fois il ne les a pas prises quand il s'est bagarré avec les deux types au centre commercial. On passe chez Burberry.
- « Y a un truc qui te plait ? »
- « Non »
- « Regarde le foulard là, t'aime pas ? Ça te va bien les p'tits foulards »
- « J'ai plein de foulards déjà...»
- « Tu veux pas le pull là, regarde le col, t'aime pas ? Vas y prend c'que tu veux bébé on est là profites-en. »
Il tourne dans le tout petit magasin, il touche à tout, regarde tout. Il prend un foulard et un pull.
Je ne dis rien et l'observe faire son cinéma. Il parle à la vendeuse, je ne sais pas ce qu'il lui raconte, elle rigole avec lui. Elle n'est pas spécialement belle mais j'ai l'impression qu'il la drague devant moi. Ça m'énerve mais je ne dis rien et je finis par le rejoindre. Je mets ma main droite sur le bas de son dos.
- « Qu'est c'que t'as pris ? »
Il me montre le foulard et le pull.
- « J't'ai pris ça et le pull. T'aime bien ? »
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Confessions d'une Banlieusarde - Lehya Saïdi
RomanceMauvaise rencontre dans un quartier de Seine-Saint-Denis. Amour, trahison, sex, violence... ma descente en enfer.« L'amour est la plus belle chose au monde, mais elle peut aussi être la pire, elle peut tuer... L'amour c'est une maladie incurable, qu...
