J'ouvre les yeux. Le soleil illumine la pièce. Je suis allongée, seule dans ce lit. Il m'a manqué cette nuit. J'avais passé toutes mes nuits dans ses bras. Même si je ne lui parlais pas après ce qu'il c'était passé, dans la nuit, il me caressait la nuque, les cheveux, me faisait des bisous dans le cou... Je faisais semblant de dormir.
Putain la journée n'a pas encore commencé et je pense déjà à lui. Je me souviens même que cette nuit, j'ai cru qu'il était là.
Je me lève et me traîne à la salle de bain. Les traces sur mon visage sont moins visibles et la couleur bleue à laisser place à du vert pale. Avec un peu de fond de teint, on ne verra presque plus rien. Je pense que mardi je n'aurais plus rien du tout. Je me lave le visage avant de me maquiller soigneusement. Je retourne dans la chambre pour m'habiller. Mon portable affiche 9h42.
00:12 :Un nouveau message : +3362...:
- "Si tu veux venir : 5 rue Blanqui Saint-Ouen. Je bouge pas du week-end. »
Je ne sais pas si j'ai envie de rentrer aujourd'hui. Je devrais peut-être restée encore une nuit de plus.
Je suis assise sur le bord du lit, les yeux plongés sur mon écran de téléphone. Je lis et relis le message de Jonathan.
J'enfile mes chaussures et descends prendre le petit déjeuner dans la petite salle de l'hôtel. Cette nuit a été une bonne nuit réparatrice. Je me suis sentie sereine et ce matin je suis en pleine forme.
Après avoir avalé un café et mangé quelques petites viennoiseries, je remonte dans ma chambre, rassemble mes affaires et quitte l'hôtel. Dans mon sac à main, je prends la liasse de billets que Yacine m'a laissé hier matin et vais tout claquer dans les magasins du centre-ville. Il y a un peu plus de 350 euros.
Il est 10h50 quand je passe la porte de la première boutique. Je prends quelques pulls chauds et une paire de chaussures. J'enchaîne les petites boutiques jusqu'à ce qu'il ne me reste plus un centime. C'est une sorte de dommages et intérêts que je m'octrois. Je mets tous les sacs dans mon coffre et me rends dans la pizzeria devant moi pour manger avant de quitter Orléans.
Je m'installe et commande une pizza 4 fromages. En attendant qu'on m'apporte mon plat, je passe un coup de fil à mon père.
Ça sonne :
-"Alo ?"
-"Salut papa ! Ça va ?"
-"Non ça va pas ! T'es où ?!"
-"Qu'est ce qui s'passe ?!"
-"C'est qui ce garçon qui est venu sonner à la maison hier soir ? C'EST QUI ?!"
La chaleur me monte à la tête. Non il n'a pas fait ça ! Je reste muette.
-"T'as rien à me dire ?! Je pars et t'en profite pour faire des conneries ?!"
-"De quoi tu parles papa ?"
-"Un drogué ! Bourré en plus qui vient sonner à la maison pour TE voir ! Tu me fous la honte ! J'ai honte ! Il a réveillé tout l'batiment ! C'est avec des gens comme ça que tu marches !!!?"
Je ne sais pas quoi lui dire. Yacine a été voir mon père. C'est pas possible. Comment peut il être aussi con !
-"Je le connais pas papa !"
Il m'enchaîne en arabe :
-"Tu me mens en plus ! Tu mens à ton père ! Je lui ai ouvert ! Il est monté à la maison ce chien j'ai essayé de parler avec lui ! Tu crois que tu vas me ramener un homme dans le haram !!? Un homme qu'est ce que je dis , c'est même pas un homme ça !!! Il vient bourré chez moi à une heure du matin !! C'est quoi ça Lehya !!!? C'est comme ça qu'on t'a élevé !???"
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Confessions d'une Banlieusarde - Lehya Saïdi
RomantizmMauvaise rencontre dans un quartier de Seine-Saint-Denis. Amour, trahison, sex, violence... ma descente en enfer.« L'amour est la plus belle chose au monde, mais elle peut aussi être la pire, elle peut tuer... L'amour c'est une maladie incurable, qu...