Je quitte l'hôpital jeudi dans l'après-midi. Je suis très contente de rentrer. Je me sens mieux mais toujours autant épuisée.
Je suis ravie de retrouver l'appartement qui est réellement devenu « mon chez-moi ». Je me rends compte que Jonathan a été super. Il s'est très bien occupé de moi, il a posé beaucoup de questions aux médecins et ça prouve que je compte beaucoup pour lui.
On s'installe sur le canapé. Il me regarde et semble soulagé de me voir lui sourire.
-« J'te jure tu m'as fait peur. »
-« Je sais j'suis désolée. Merci pour tout ce que t'as fait, t'as été génial. Merci d'être là pour moi... »
Je m'approche de lui et le prend dans mes bras. Il enroule ses bras à son tour autour de moi et me fait un bisou sur la joue.
-« C'est normal ! l'important c'est que tu n'aies rien »
Il se recule un peu et mes yeux restent plongés dans les siens. Je m'approche de lui et pose mes lèvres sur les siennes. J'ai envie de le faire, j'ai envie de l'embrasser. Lui qui s'est tellement soucié et occupé de moi. On s'embrasse timidement, je sais qu'il est choqué mais il reprend vite le dessus et met sa main derrière ma tête pour accompagner son geste.
On se recule l'un l'autre, on ne dit rien. On ne sait pas ce qui se passe. Pour ne rien gâcher, il me tire contre lui. Je m'allonge et on reste un moment, comme ça, sa main caressant doucement mes cheveux.
Quelque chose se passe en moi. Une prise de conscience. Yacine ne me fait que du mal, Jonathan ne me fait que du bien.
Je me lève et vais prendre une douche bien chaude. Jonathan ne parle pas, je sais qu'il est trop intelligent pour reparler de ce baiser.
Après ma douche j'appelle mon père et mon frère. Ils semblent être en plein préparatifs de leur départ. J'avais oublié qu'ils partaient bientôt. L'idée qu'ils partent réveille la douleur dans ma poitrine. Je me rends compte qu'effectivement, mon corps réagis à mes angoisses. Ma crise d'avant hier soir est peut être dû au fait que je me suis posée beaucoup de questions sur Yacine et moi et je me suis endormie avec toutes mes interrogations.
Je reste assise quelques minutes sur mon lit avant de retourner dans le salon. Jonathan est allongé sur le canapé. Je m'assoie de l'autre côté. Il est presque 17h.
-« Comment tu t'sens ? »
-« ça va beaucoup mieux... »
-« Tu veux manger un truc ? »
-« Toi tu veux manger un truc ? »
Il rigole.
-« Ouais, un truc sucré. J'voulais aller à la boulangerie prendre des gâteaux, tu veux quoi ? »
Il se lève et prend sa veste.
-« Une tarte aux fruits ! Ou nan, euh...une religieuse au café ! »
Il rigole.
-« Ok, j'reviens »
Je me blottis sous le plaid, je suis trop bien. Je me rends compte que c'est un homme comme ça qu'il me faut. Un homme qui prend soin de moi... Le mec n'a pas été travaillé pendant deux jours pour rester prêt de moi, pourquoi m'acharné sur Yacine et tout faire pour que cela fonctionne. Le fait d'être loin de lui et de ne plus le voir autant m'aide à contrôler mes sentiments. Surtout, je « m'auto-énerve » contre lui pour ne pas souffrir. J'ai mal au cœur en pensant à lui. J'aimerai tellement qu'il soit comme Jonathan.
Après une dizaine de minutes, Jonathan revient avec une boîte de la boulangerie. Il la pose devant moi. Je m'assoie et l'ouvre. Il y a une tarte aux fruits, une religieuse au café et un Saint-Honoré. Je comprends qu'il a pris la tarte aux fruits et la religieuse pour moi.
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Confessions d'une Banlieusarde - Lehya Saïdi
RomanceMauvaise rencontre dans un quartier de Seine-Saint-Denis. Amour, trahison, sex, violence... ma descente en enfer.« L'amour est la plus belle chose au monde, mais elle peut aussi être la pire, elle peut tuer... L'amour c'est une maladie incurable, qu...