Chapitre 17 : Confrontation.

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Je suis tellement bien dans le canapé... Ça m'énerve de devoir me lever mais j'y vais. En regardant dans le Juda je suis choqué de voir la silhouette d'Edward.

- Non mais je rêve !
- Qui c'est? demande Alois depuis le canapé.
- Tu lui as donné notre adresse ? Au restaurant ?
- Non.

Je ne tolère pas qu'on me suive. Ou qu'on m'espionne. Ou peu importe. Edward est devenu un harceleur maintenant, c'est ça? Il n'a aucun droit de venir chez moi. Et si Scar était là? Est ce qu'il a pensé deux secondes à ça? Alois est là lui ! Qu'est ce qu'il va penser de moi ? Edward est un fardeau.

Il frappe à nouveau.

- Ce mec ferait mieux de se barrer. Tu veux que je m'en occupe ?

Son ton de voix a changé... Alois ne porte vraiment pas Edward dans son coeur, et c'est parfaitement compréhensible.

- Euh... non. Ça va aller. Je te rappelle que c'est lui qui fait ses rapports de comportement sur moi pour le boulot...
- Il ferait mieux de corriger le sien de comportement.

Il a amplement raison.

J'ouvre la porte et je la referme immédiatement derrière moi. Il me sourit, ce con. Je crois qu'il ne réalise pas à quel point ce qu'il fait est déplacé.

- Sal...
- Tais-toi, l'ai-je coupé.

Je l'entraîne vers l'ascenseur et une fois qu'il s'ouvre j'appuie sur le bouton du dernier étage. Il reste silencieux en attendant.

Les portes s'ouvrent, je me dirige vers les escaliers. Deux minutes plus tard on se retrouve sur le toit. Maintenant on peut crier.

- Non mais tu te fous de ma gueule ?! Comment t'as eu mon adresse ? Tu te prends pour qui au juste ?
- Pour quelqu'un qui veut s'excuser, répond-il. Pourquoi est ce qu'on est sur le toit ?
- Pourquoi est ce que t'es chez moi ?! T'avais aucun droit de venir ici !
- Arrête de crier, j'ai eu ton adresse par Nick. Je voulais venir m'excuser en personne pour mon comportement.
- T'es vraiment un sale con !

Je suis hors de moi. Je hurle et ça me fait du bien.

- Je comprends que tu sois énervé. Je veux résoudre cette situation.
- C'est toi qui l'as créée!
- Je sais.
- Tu as insulté Alois publiquement ! Tu m'as insulté moi devant Alois ! Comment tu peux te pointer en retard à un dîner dont TU es à l'origine à force de me harceler et te comporter comme ça!
- Je n'ai rien dit de faux, son frère est vraiment violent.
- Ta gueule !

J'ai le souffle haletant. Je fais de mon mieux pour ne pas me jeter sur lui pour l'étrangler. Ou alors le pousser du toit.

- Pardonne-moi.

L'espace d'une seconde je me fige, le temps de réaliser. Puis jeclate de rire. Un rire nerveux.

- Tu te fous de moi ?
- Regarde-toi, tu t'affirmes maintenant. Je ne dis pas que c'est grâce à moi mais j'ai contribué à ça.

Il passe sa main dans ses cheveux bouclés qui semblent se battre avec le vent. Il essaye de me pousser à bout avec son air je-m'en-foutiste et son petit sourire en coin. J'abandonne.

- Laisse-moi tranquille. Je vais changer de groupe de soutient, quitte à tout recommencer à zero. Pars de chez moi et ne reviens jamais.

Je soupire et le regarde d'un air résigné.

- Je suis sérieux. S'il te voit il y tuera.

Je le laisse en plan et dévale les escaliers pour rentrer à l'appart. Étonnement il ne m'a pas suivi ni retenu. Peut être qu'il a enfin compris que tout ça était très sérieux et que ma vie n'avait rien d'un jeu.
Ce qu'on voit dans les films ne se produit pas que dans les fictions. C'est inspiré de la réalité. Des règlements de comptes se produisent, les trafics de drogues existent, et ça, c'est ma réalité. Scar et Alois ne sont pas innocents. Je ne m'occupe pas de leurs affaires, mais pour tout ce que j'ai entendu, toutes les histoires que leurs "subordonnés" m'ont racontées... J'ai très peur du côté possessif de Scar. Je ne suis pas endurant comme lui, je ne peux pas tolérer autant de violence, et encore moins la mort. Je ne veux rien savoir, et je ne veux pas être impliqué dans tout ça. J'ai déjà l'estomac noué depuis qu'Alois m'a confié qu'un type avait été passé à tabac parce qu'il m'avait un peu trop regardé lors d'une soirée et que Scar n'avait pas apprécié ce comportement...

- Alors ? demande Alois quand je referme la porte.
- Il s'excuse de s'être mal comporté avec moi. Toi. Avec tout le monde.

Il me toise du regard sans faire de commentaire. Il ne m'intimide plus autant qu'avant. À moins que ce soit parce qu'on a fumé.

- Il me pousse à bout pour que je m'affirme, ce qui est ridicule.

Je masseois sur le canapé.

- Est ce que... tu crois que je devrais tout plaquer ? Mon travail, cette association, ce type qui se prend pour un psychologue...
- Ce que je crois n'a pas d'importance, lâche-t-il d'un ton détaché.

Je ramène mes genoux contre ma poitrine. Je ne sais plus quels choix je dois faire.

- J'aimerais avoir ton avis...

Il s'allume une clope.

- Tu as toujours travaillé dur et tu aimes ShadeCorp. Tu es jeune, tu ne trouveras pas mieux que ce travail.

Il a raison... J'ai un bon poste et un bon salaire car j'ai obtenu des promotions à force de travailler dur. Je n'ai pas envie de recommencer à zéro dans une boîte inconnue avec une équipe de travail inconnue.

- Et pour Edward ?
- Tu peux lui lécher les bottes pendant trois semaines si ça te chante, mais il ferait mieux de ne pas être dans les parages au retour de Scar.
- Oui...

Je refuse d'imaginer ce qui se passerait. Je vais rester à la maison avec Alois et on verra bien ce que je fais par la suite. Je ne suis pas obligé de décider dans l'immédiat. Cette journée était très tranquille avant qu'Edward ne vienne y mettre son grain de sel.

Honesty. (Larry / L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant