Chapitre 14 : faire face.

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20h45. On est installés depuis dix minutes, et Edward est en retard. Qu'est ce qui te donne le droit d'être en retard Edward ? J'espère que tu étais en train de sauver quelqu'un d'un immeuble en feu, autrement je te tuerai de mes mains.

Aloïs a ce regard que je n'aime pas. En fait... son regard est à peu près toujours le même. Très neutre. Mais je sens qu'il doit se dire quelque chose du genre "C'est impoli d'arriver en retard. Je n'ai pas de temps à perdre avec le minable copain de mon frère et des amis cachés."

Dix minutes après que la serveuse soit venue nous apporter nos boissons (sans alcool, évidemment), Edward arrive. Il a l'air essoufflé... mais je suis sûr que c'est bidon. Comme quand j'arrivais en retard en cours au lycée alors que j'étais juste en train de fumer une clope pendant la pause. Bidon.

- Tu es en retard.

Je lui jette un regard noir. Déjà que je n'avais aucune envie de le voir, il se permet de ne pas être à l'heure.

- Oui, je sais ! dit-il en s'asseyant. La vieille dame qui habite en bas de mon immeuble a fait un malaise. Elle va bien mais je voulais attendre les pompiers avec elle, par prudence.

Bon, ok. Ce n'est pas un sauvetage dans un incendie, mais ça fera l'affaire.
Il arbore un grand sourire et tend la main à Aloïs, qui la serre.

- Enchanté, Edward.
- Tu ne t'appelles donc pas Eddie.
- Non, c'est Liven qui aime bien m'appeler comme ça.
- Pardon ?!
- Je plaisante ! dit-il en me regardant. Détend toi.

Les yeux d'Aloïs furtent. Aloïs analyse. Je n'aime pas qu'Aloïs analyse...
Et POURQUOI Edward le devisage comme ça? Non mais je rêve, un peu de tenue ! C'est tellement déplacé...

Soudain je me rends compte. Je sais pourquoi il le détaille du regard comme ça. A cause de ce dîner stupide, Edward découvre Scar. Du moins, l'apparence de Scar. Ils sont vraiment des jumeaux identiques. Je parie qu'Edward est ravi de se faire une idée de ce à quoi ressemble Scar.
Tu sais quoi Edward ? Je m'en fous. Aloïs est magnifique, et Scar l'est encore plus. Continue à le mater comme ça, j'espère qu'il te fusillera du regard et que tu feras dans ton pantalon.

- Et donc tu es Aloïs ?
- Oui.

C'est la première fois que j'ai envie qu'Aloïs soit froid, intimidant et méchant.
En réalité je devrais prier pour qu'Edward se tienne bien pour donner une bonne opinion de moi à Aloïs, mais je préfère me venger.

"On dirait que tu n'as pas choisi le bon jumeau." Espèce de connard.

- Je n'ai jamais entendu parler de toi avant, lâche Aloïs d'un ton détaché.
- On ne se connaît pas depuis très longtemps, répond Edward. Je suis à l'université.
- Vous vous êtes rencontrés à l'université?
- Je ne fréquente pas les universités, je les interrompts.

Si je trainais avec des étudiants Scar serait hors de lui. Il serait jaloux de tout le monde.

- Où est ce que vous vous êtes rencontrés ?

Euh... Sauve moi Edward...

- Dans une librairie, répond-il à ma place. Liven venait pour la promotion d'un livre, et moi j'aime les livres tout simplement.

Je travaille dans la publication alors ca tient la route. Bien joué.

- Et tu etudies quoi ?
- Principalement la littérature.
- Je vois.

La serveuse est arrivée, hallelujah. En parcourant la carte des yeux je savais déjà ce que j'allais prendre évidement.

- Pour moi un risotto s'il vous plaît.
- Pour moi aussi, ajoute Edward. Au poulet.
- Et pour moi les tagliatelles au saumon, merci.

Honesty. (Larry / L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant