Chapitre 42 : Fragile.

480 29 41
                                    


Je me réveille avec la tête embrumée... J'ai mal... Je suis allongé ? J'ouvre lentement les yeux pour regarder autour de moi... Je ne reconnais pas cet endroit. Le plafond est très haut et je suis dans une très grande pièce avec des murs de béton et une baie vitrée immense composée de plein de carreaux usés par le temps... Où est ce que je suis...?

Oh. J'ai un sursaut qui me provoque une douleur dans les côtes en voyant cette tête blonde appuyée à côté de moi... J'ai cru que c'était Scar... mais c'est le parfum d'Aloïs. Aloïs est donc assis par terre à côté du canapé et il s'est endormi en me surveillant... je suppose. Pourquoi je...?

Je sais pourquoi. Je me souviens. Je ne sais pas comment j'ai atterri là mais je sais ce qui s'est passé là nuit dernière... Scar m'a... Il...

J'essaye de contrôler ma respiration, je commence à paniquer. Plus je panique plus j'ai mal, et plus mon souffle est haletant plus j'ai besoin d'air, mais si je respire trop fort je souffre. Je me sens mal. Les larmes me montent aux yeux. Je suffoque, je veux me lever. Je veux...

Oh non... Edward ! Il etait là ! Il... qu'est ce qui s'est passé apres ? Pourquoi je... Il etait là... il a tout entendu... Je..

- Eh, calme-toi, dit Aloïs en relevant la tête. Tout va bien, tu ne dois pas trop t'agiter, calme-toi.

Comment je pourrais me calmer ! J'ai mal ! Et je me sens... Ce qui s'est passé hier était horrible. Si jamais je... quand je vais rentrer je... Non je ne peux pas rentrer. Comment je vais faire ? Et puis.. comment.. et Scar qu'est ce qu'il va faire ?? Est ce qu'il va..

- Liven. Regarde-moi. Tu dois te détendre, d'accord ? Ne pense pas à Scar, il ne viendra pas ici, m'explique-t-il en me prenant la main. Il ne sait même pas que cet endroit existe.
- On est.. on est où ?
- C'est un atelier d'artiste. Je l'ai acheté il y a quelques semaines, Scar n'en sait rien.
- Mais je.. et comment..

Je dois me concentrer sur ma respiration. Encore. C'est tellement difficile de se limiter à si peu d'air.. mais si je ne me calme pas, la douleur me déchire le thorax et ensuite c'est l'escalade de la panique. J'essaye de ne pas pleurer et de ne pas parler trop vite. Je me sens si faible et... comme shooté...

- Comment... comment je suis arrivé ici ?
- Je suis allé te chercher, puis je t'ai emmené aux urgences, tu ne t'en souviens pas ? Tu t'es réveillé là bas.

Quoi...? Non... quand ? Je... non. Je me suis réveillé ? Je ne me rappelle de rien.. Comment... Oh non. Je suis allé aux urgences ? Ca veut dire... qu'ils ont noté tout ça dans mon dossier medical et que...

- Calme toi, c'est important. Ne pleure pas. Regarde moi.

C'est trop difficile. Je me retrouve là quelque part chez Aloïs après ce qui s'est passé et... Edward est au courant de tout et Scar va... Et même au boulot je vais... oh putain. Le rendez-vous ! Je devais impérativement aller au boulot aujourd'hui ! C'est le jour le plus important de l'année je..!

AIE...! Putain... Ça fait un mal de chien... Je serre les dents. Je dois me calmer. Je dois me calmer. Je regarde Aloïs, je suis sa respiration. On dirait les exercices de respirations pour les femmes enceintes... je me sens ridicule.  Il veut m'aider. Il a l'air fatigué...

- Je dois aller au travail ! dis-je en essayant de me lever, ce qui est sûrement la pire idée au monde.

Je capitule sous la douleur, je suis incapable de me lever, je ne peux même pas m'asseoir... Je me sens prisonnier de mon propre corps et démuni... Je me sens faible et inutile. Meurtri et abandonné...

Aloïs essuie mes larmes.

- Tout va s'arranger, Liven. J'ai appelé ta patronne, je lui ai expliqué que tu étais blessé et que tu mettrais du temps à t'en remettre. Elle ne t'en tiendra pas rigueur, elle était très compréhensive. Alors tu n'iras pas au travail, et tu ne peux pas te lever pour l'instant.
- Mais...
- C'est comme ça.

Honesty. (Larry / L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant