Chapitre 61 : Cadeau.

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Même pour faire "frotti-frotta" il n'a pas enlevé ses vêtements... Ni pour dormir. Toujours un pantalon. Ça m'énerve. Ça m'énerve profondément. Mes mains tremblent à chaque fois qu'il s'isole dans la salle de bains. Je suis là à me demander s'il va vraiment aux toilettes ou s'il se cache pour... Recommencer.

Je veux qu'il m'en parle, je n'attends que ça depuis hier.

On vient de finir de petit déjeuner, il est dans la cuisine en train de ranger. On n'aurait pas dû dormir ici, même si c'est Aloïs qui l'a proposé. Il arrive à midi, il a dit que ce serait pratique qu'on soit déjà sur place plutôt que de faire un aller-retour à Honesty. Au moins on a été tranquilles toute la nuit. Sans avoir peur que quelqu'un n'entre.

Je me lève pour le rejoindre et lui faire un câlin. Depuis hier je ressens un besoin maladif de lui témoigner mon affection.

- Qu'est ce qu'il y a ?
- Rien.

Je suis un véritable pot de colle, il ne peux plus rien faire.

- T'es sûr ? C'est parce que tu retournes travailler demain ? Ça te stresse ?
- Tu viens aussi, je te signale.
- Pour moi c'est facile, répond-il en souriant. Je suis le client.
- T'as regardé les journaux ?
- Non.
- Moi non plus.
- On ne devrait peut être pas regarder.
- Ouais...

Il a raison, je ne veux pas savoir où on en est. Si notre travail a payé ou non. On verra ça demain.

J'ai le visage collé à son torse, je suis à moitié avachi sur lui, vidé de mon énergie. J'ai envie de pleurer... Peut être que c'est la fatigue. Je ne retiens pas des larmes silencieuses. Ça me rend triste... Qu'il soit là, contre moi, à s'inquiéter de savoir si je vais bien alors que lui... Ça me rend triste.

- Eh, dit-il en me forçant à le regarder. Qu'est ce qu'il y a ?
- Tu ne vas pas bien.
- Quoi ?

Il me regarde droit dans les yeux pendant un moment, puis il me fait un sourire triste.

- Tu t'inquiètes trop.

Bien sûr que je m'inquiète ! Je sais qu'il ne va pas bien, j'en suis sûr. Mais il ne veut toujours pas m'en parler visiblement... J'attendrai.

Pour l'instant je me contente d'un gros câlin.

- Je propose que tu mette un peu de musique, que tu te serve un énième café et que tu te détende pendant que je vais me doucher, propose-t-il en essayant de me faire tourner sur moi même.

Je me laisse prendre au jeu, j'essaye de retrouver ma bonne humeur. J'écoute ce qu'il me dit. Un café plus tard, il me rejoint. Tout élégant. Je me demande bien pourquoi.

- Une chemise ? En quel honneur ?

Il hausse les épaules nonchalamment.

- Tu veux impressionner Aloïs ?
- Quoi ? Non.
- Je te taquine.

Comme c'est mignon ! Il veut vraiment faire bonne impression, je vois sur son visage qu'il ment. Avec son petit air gêné et macho. Je suis content que l'avis d'Aloïs compte pour lui.

Et en parlant du loup...

On frappe à la porte, je vais ouvrir. C'est bien lui. Je me jette dans ses bras. Il me paraît si grand.

- Merci !

Je suis tellement heureux de le voir, il m'a manqué. Et ce cadeau... Aloïs est vraiment quelqu'un de bien.
Il me frotte les cheveux.

- Ça te plaît ?
- Si ça me plaît ? C'est incroyable ! C'est grand, c'est lumineux, c'est un cadeau exceptionnel. J'adore cet endroit. J'aurais adoré vivre ici.
- "Aurait" ? répète-t-il d'un air intrigué.
- Oui, c'est vraiment généreux mais je ne peux pas accepter. C'est beaucoup trop. Et puis c'est chez toi. On va trouver autre chose.
- On verra, répond-il en se dirigeant vers la cuisine pour se servir à boire.
- Salut, lance timidement Edward.
- Salut. Tout va bien ?
- Oui.
- Tant mieux.

Honesty. (Larry / L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant