Chapitre 12 : Game over.

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- Liven.

Je dors. J'ignore quelle heure il est, un bruit lointain me parvient aux oreilles

- Liven.

On me secoue l'épaule. Je mets du temps à comprendre que c'est Edward qui essaye tant bien que mal de me réveiller.

- Laisse moi, je grogne faiblement.

Je ne veux pas ouvrir les yeux, je veux me rendormir. On n'a pas beaucoup dormi. Il est quelle heure ? Pourquoi il est réveillé avant moi ?

"Fait chier."

Si je commence à me poser des questions, c'est déjà trop tard. Je suis sûr de ne pas pouvoir me rendormir.
En tout cas il n'est plus là. Je l'ai entendu repartir vers la cuisine. Enfin je crois. J'ouvre les yeux et je baille bruyamment en m'étirant. J'avais complètement oublié que je me trouvais chez Edward. Il fait frais...

Une fois levé je fais rapidement le lit et j'arrange mes cheveux d'un geste rapide. Il est 7h. Je traîne les pieds jusqu'à la cuisine pour aller m'asseoir sur une des chaises du bar et je m'affale sur la table.

- Salut, dis-je d'une voix fatiguée.
- Ton réveil a sonné mais tu dormais.

Ça n'arrive que quand je suis vraiment fatigué.
Il a l'air un peu endormi lui aussi, il est moins énergique que d'habitude j'ai l'impression. Il n'y a pas cette intonation joviale et moqueuse dans sa voix.

- Pourquoi tu t'es levé toi ? je demande en me relevant.
- Pour te faire ton café.
- Sérieux ?
- Non, répond-il en souriant.

Je lève les yeux au ciel.

- J'ai des choses à faire moi aussi. Et puis je n'arriverai pas à me rendormir.
- Désolé.

Il est pénible parfois mais mon but n'a jamais été de lui pourrir la vie. Il me laisse gentiment dormir au chaud chez lui et il doit se réveiller tôt uniquement parce que je dois arriver chez moi avant Aloïs, c'est assez injuste.

Il me tend une tasse de café, je pensais que c'était une plaisanterie. Je suis ravi. Il me faut quelque chose de chaud pour bien démarrer la journée. Même si l'idée de voir Aloïs débarquer à l'appart me fait un peu peur...

On a beau être silencieux, ce n'est pas le cas de la rue. D'ici on entend les voitures, les gens qui appellent leurs taxis. Je comprends pourquoi Edward aime dormir au foyer. C'est étrange de faire partie de sa routine. D'observer sa manière de se passer la main dans les cheveux toutes les trente secondes alors que ca ne change rien. Ou l'entendre fredonner je ne sais quelle musique comme s'il était seul. Bizarre d'être avec lui ai réveil.

- J'ai dormi chez toi.

Il avale sa dose de caféine et repose sa tasse sur la table en me regardant, intrigué.

- Oui je suis au courant, répond-il d'un air amusé.
- Non, je veux dire... J'ai dormi chez toi.
- Et alors ?
- Et alors je ne pensais jamais dormir chez toi un jour, dis-je. On n'est pas amis. Et puis c'est mal.
- Ah bon ?

Il s'esclaffe.

- Il n'y a rien de malsain dans mon appartement.
- Oui mais il y a toi. Si Scar savait qu...

Je n'ai pas terminé ma phrase. Pas la peine. De toute façon il ne peut pas comprendre.

Son regard change. Il soupire.

- Il ne le saura jamais. Il ne sait même pas que tu viens à Honesty alors ne t'en fais pas.
- Oui mais Aloïs est vraiment intelligent...

Soit que je panique en sa présence, soit qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert, Aloïs devine tout ce que je pense. Et pourtant on ne s'est pas beaucoup cotoyés. Plus depuis que je vis avec Scar et que lui s'est pris un appartement. D'ailleurs je m'en veux de l'avoir séparé de son frère... Mais ils sont adultes.
Quoiqu'il en soit personne ne peut rien cacher à Aloïs. Pas même Scar.

Honesty. (Larry / L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant