Chapitre 66 : Questions.

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"Projetez-vous décrire un autre livre ?"

"Etes-vous toujours en contact avec les 'mauvaises influences' dont vous parlez dans votre roman ?"

"Quel genre de relation entretenez-vous avec votre attaché de presse ? Les rumeurs sont-elles vraies ?"

"Quel genre de lecteurs ciblez-vous avec un livre si noir ?"

"Pensez-vous toujours à mettre fin à vos jours ?"

"Quelles sont les préoccupations d'un auteur aussi jeune que vous, avec un passé aussi chargé ?"

Bon sang... Ce journaliste n'y est pas allé de mains mortes...

Edward a été incroyablement réceptif et ouvert. A sa place, n'importe qui se serait offusqué de certaines de ces questions... Moi même, depuis les coulisses, je me sentais mal à l'aise. Mais il a bien géré et ses réponses ont été meilleures que je pouvais l'imaginer. Il s'est même bien débrouillé sur la question me concernant, disant que notre âge nous avait rapprochés, qu'on était rapidement devenus amis et qu'on s'amusait comme on pouvait pendant les voyages. Tout ça sans laisser paraître une quelconque relation amoureuse. Il a ajouté qu'il n'avait pas vraiment d'orientation sexuelle, mais a précisé qu'il n'était sorti qu'avec des filles. Il a bien fait d'insister là dessus, c'est ce que je lui avais demandé. Ne pas négliger son public féminin, ses principaux lecteurs.

J'étais également ravi qu'il explique ne plus penser au suicide du tout, je ne l'entendrai jamais assez. Plus il le confirme, plus ça me rassure. Même si je ne comprends toujours pas bien ses raisons et cette partie de son passé, ce qui m'importe le plus c'est comment il se sent maintenant. C'était encore il n'y a pas si longtemps que j'ai remarqué les marques sur ses cuisses... Il a arrêté depuis, mais je soupçonne qu'il recommence... Et après il me fait la leçon à moi ! C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Moi aussi, je pourrais inspecter ses bras et ses cuisses tous les jours, mais ça ne lui plairait pas du tout. J'ai l'impression qu'il va bien, alors j'essaye de contenir mes angoisses, mais honnêtement, si j'arrivais à contacter Alex ou à le forcer à aller la voir... Je me sentirais mieux. Il faut que je lui propose.

Ca y est, il sert la main du journaliste, et de toute l'équipe, on va pouvoir s'en aller.

Edward est toujours extrêmement poli et cordial avec tout le monde, il discute avec les employés, insiste pour saluer tout le monde, quitte à être en retard. Il est proche des gens, tout simplement. Et je pense que ça va le mener très loin, et lui permettre de rester "accessible", ce qui plaît énormément au public. Je suis fier de ça, de son entièreté. 

- Qu'est ce qu'on fait maintenant ? demande-t-il alors qu'on traverse le couloir.

- Direction l'hôtel, pour le gala.

C'est si difficile de lui parler en public... J'essaye de ne pas utiliser de pronoms, comme ça je n'ai pas à hésiter entre le tutoyer et le vouvoyer. Le vouvoyer serait très bizarre... Mais si je le tutoyais, on aurait sûrement l'air trop proches. Tout ça est trop compliqué.

A peine entrés dans sa loge, il m'attire contre lui pour m'embrasser comme si on avait été privés l'un de l'autre pendant trois jours. 

- Moins j'ai le droit de t'approcher, plus j'ai envie d'être avec toi, m'explique-t-il en me faisant un câlin.

C'est vraiment mignon quand il a besoin d'affection... Et ça me fait plaisir, parce que moi aussi ça me démange de le regarder et de le toucher quand on n'a pas le droit de le faire.

- Donc tu m'abandonnes ?

- Oui, je t'abandonne, dis-je en soupirant.

Son petit ton suppliant ne me fera pas changer d'avis, je ne veux pas qu'on soit vus ensembles au gala alors que l'interview n'a pas encore été publiée. Je veux qu'il y aille seul, et qu'il se familiarise avec le monde des célébrités. C'est un auteur... Pourtant je suis persuadé qu'on peut parvenir à en faire une icône. Peut être que je devrais le pousser à faire des séances photos... Il faut que je sollicite l'avis de l'équipe. Ellie ou Rob seront en mesure de me dire si c'est le bon moment pour lui trouver des shooting et nous diriger vers la mode. Je refuse qu'il se cantonne à l'écriture. Il est si beau... Mais cette idée ne lui plaira peut être pas, on n'en a jamais parlé. Il a un style à part, je suis sûr que quelque part, la mode l'intéresse.

Honesty. (Larry / L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant