Chapitre 56 : mise au point.

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Je me suis réveillé super tôt. Cette initiative de "ne pas trop réfléchir" n'a pas vraiment marché. Je suis en stress car je ne sais pas ce qu'Edward va dire... Alors je suis resté dans le lit une petite heure, pour essayer de me rendormir. Mais je n'ai pas réussi. J'aime passer du temps collé à lui, à écouter sa respiration et caresser son bras pendant qu'il dort, mais je finis par m'ennuyer. 

Je me lève pour rejoindre le salon et préparer du café. D'habitude je ne regarde jamais la télé mais là je n'ai rien d'autre à faire. Environ une demi-heure plus tard, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir, ce qui me fait surprend parce qu'il n'est que huit heures du matin.

Entre donc Aloïs, tout transpirant en vêtements de sport, avec son casque sur les oreilles. Il n'a pas remarqué ma présence, il passe juste à côté de moi pour se servir un verre d'eau dans la cuisine. Ce n'est que quand il se retourne qu'il me remarque et sursaute. Ca me fait sourire. C'est la première fois que je vois une expression de surprise sur son visage. Il retire son casque.

- Je ne t'avais pas vu, admet-il d'un ton amusé. Déjà debout ?

- J'ai eu un peu de mal à dormir... Tu vas courir tous les matins ?

- Presque, répond-il en buvant son verre d'une traite.

Je l'ignorais. Enfin, c'est évident qu'il fait beaucoup de sport, mais je ne l'ai jamais vu faire. Je sais que Lise passe beaucoup de temps à la salle de sport, dans ses cours de fitness. Encore un point commun entre eux. En apparence on ne sait pas trop ce qui les relie, mais il suffit de se creuser un peu la tête pour trouver.

- Je vais me doucher, dit-il à voix basse.

J'aime bien le matin. Quand on doit parler doucement pour ne pas réveiller les autres, qu'une bonne odeur de café flotte dans l'air et qu'il ne fait pas trop chaud.

Aloïs revient une quinzaine de minutes plus tard. L'appartement est petit, l'odeur de son gel douche embaume le salon, ça sent bon. Il vient s'asseoir en tailleur sur le canapé à côté de moi, sa jambe touche la mienne mais je crois qu'il s'en fiche. Ce n'est qu'à ce moment là que je comprends ce qu'Edward veut dire. Aloïs vient de sortir de la douche, il a les cheveux mouillés, il porte un short et un tshirt qui dessine élégamment ses muscles, il sent bon, et quoi qu'il fasse il a toujours une classe folle. Même le matin. Ce n'est que maintenant que je réalise qu'Aloïs est le cliché du mec parfait, et que c'est pour ça qu'Edward est jaloux. Parce qu'on est proches et qu'il est persuadé que moi je le vois comme ça. Alors que quand je regarde Aloïs, je vois seulement Aloïs. Ca m'amuse, je rigole tout seul.

- Qu'est ce qui t'amuse ? me demande-t-il gentiment.

- Rien, dis-je en rigolant. Je me rends compte qu'Edward dit beaucoup de conneries.

- C'est maintenant que tu le remarques ?

Je le regarde d'un air choqué.

- Je plaisante, ajoute-t-il avec un petit sourire.

J'adore quand se moque de lui, parce que ça veut dire qu'il l'aime bien. Autrement il n'en parlerait même pas, il l'ignorerait.

- Tu sais, il est persuadé que tu ne l'aimes pas, dis-je en prenant la télécommande de la télé pour zapper sur les dessins animés.

Il hausse les épaules. Je suis un peu déçu de ne pas avoir de réponse. Son opinion compte, je veux savoir ce qu'il pense. Il m'a toujours aidé à savoir si je faisais les bons choix. Heureusement, après un long silence, il se décide à parler.

- Je l'aime bien, lâche-t-il nonchalamment comme s'il venait d'y réfléchir et que c'était la réponse qu'il avait trouvé.

- C'est vrai ?

Honesty. (Larry / L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant