Chapitre 12

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-Alors, contente de me revoir, dit-il avec un regard sauvage.

-Tout dépend du point de vue auquel on se place, répondis-je laconiquement.

Joachim a toujours été quelqu'un de fougueux et ma phrase ne fait qu'accentuer sa fougue. Ses gestes sont saccadés quand il passe sa main dans ses cheveux, il piétine d'impatience face à ma réplique. Je sens qu'il a du mal à se contrôler.

-Pourquoi tu m'as quitté Théa ? Pourquoi tu es partie loin de moi ?

-A ce que je peux constater tu aimes te faire du mal, mais puisque tu es masochiste, je vais te le redire, parlais-je calmement pour ne pas l'énerver. Depuis que je suis toute petite je voulais aller à Poudlard et mes pères ont laissé mes frères choisir l'école où ils ont fait leur dernière année, alors il en a été de même pour moi. Je voulais te quitter car une relation par hibou ne me satisfaisait pas, cependant tu as tout accéléré en me trompant avec une de mes meilleure amie.

-Mais elle avait du sang de Vélane en elle, je ne pouvais pas y résister, se contenta-t-il de se défendre pitoyablement.

-Alors parce qu'elle est descendante d'une Vélane, tu te crois permis de coucher avec elle ? Mais n'avais-tu aucun respect pour moi, hurlais-je dans les couloirs à en faire retourner les retardataires au diner.

Ma phrase l'acheva littéralement. Il me prit les poignets et me plaqua sauvagement contre le mur le plus proche. Mon dos heurta durement la pierre, mais contrant son coup, ma tête ne toucha même pas ce mur. Avec ses yeux bruns, il me sonda au plus profond de mon âme. J'étais coincée entre le mur et le poids de son corps sur le mien. Je peinais à me mouvoir.

-Mais qu'est ce qui te prend à me coincer contre le mur ? Tu es complètement fou ma parole, m'exclamais-je sans le quitter du regard.

-Si mes souvenirs sont exacts tu adorais ça il y a quelques mois, dit-il avec un sourire carnassier sur les lèvres.

-Ecoutes-moi bien Joachim, entre nous c'est fini alors n'espère pas que je vais revenir en rampant vers toi, je me suis trompée sur ta personne une fois, sache que je ne vais pas être aussi tolérante la prochaine fois.

-Car il y aura une prochaine fois, me questionna-t-il avec une lueur d'espoir dans les yeux.

-Ne fais pas l'idiot, tu m'as très bien comprise.

-On va voir alors si je t'ai bien comprise, dit-il toujours avec son sourire carnassier.

Il resserra la poigne autour de mes poignets et rapprocha son bassin du mien pour obstruer tous mes mouvements. Sa poitrine touchait presque la mienne et je pouvais sentir sur mon visage son souffle chaud et humide. Ses yeux fous ne cessaient de faire la navette entre mes yeux et mes lèvres. Tellement cliché. On se croirait limite dans un film à l'eau de rose moldu. Vraiment écœurant, pathétique.

Et puis arriva ce qui arriva, encore une fois, ces lèvres rencontrèrent ma peau. Pas seulement la commissure comme dans la Grande Salle. La pression de ses lèvres sur les miennes me fit remémorer certains souvenirs, des moments heureux, des moments de joie, mais surtout des pleurs. Le souvenir de longues heures à pleurer suite à sa trahison et à celle d'une de mes meilleure amie arriva brusquement à mes yeux. Alors que jusqu'à présent je ne réagissais pas à son geste, comme stupéfixiée, me remémorer ce douloureux souvenir me réveilla. Rageusement je lui mordit la lèvre, il grogna mais ne me lâchait pas. Le goût du sang se répandit dans ma bouche. Je ne pouvais même pas atteindre ma baguette pour lui lancer un sort dont il se souviendrait. Le baiser dura il me semble une éternité. Et une chose est sûre, c'est que cette éternité n'est pas appréciable.

Quand les serpents sifflentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant