Epilogue

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Quinze ans plus tard

Comme à chaque rentrée scolaire, la gare King's Cross était noire de monde. Les enfants chahutaient et les parents pleuraient leur progéniture qui partait à l'autre bout du pays pour l'université ou le pensionnat. Parmi les moldus, je me fondais dans la masse en direction du quai 9¾. Etrangement, je me rappelais de ce premier jour où j'ai emprunté le célèbre train rouge en direction de Poudlard, j'avais tout juste dix-sept ans et je me préparais pour passer mes Aspics. Même si les années qui ont suivis n'ont pas été des plus heureuses, je ne peux m'empêcher de sourire quand je repense aux bons moments que j'ai passé là-bas. Les années sombres sont derrière moi, mais il m'arrive de temps à autre de lâcher prise de m'effondrer. Jusqu'à présent, les enfants m'ont toujours vu comme une femme forte et aimante. Seul Scorpius voit quand je ne vais pas bien. Lui aussi a été traumatisé par son kidnapping et je sais qu'il lutte contre ses parts d'ombre lui aussi. Durant sa jeunesse je l'ai souvent emmené voir un psychomage jusqu'à qu'il ne veuille plus y aller, et depuis il affronte seul ses cauchemars. Il est moins traumatisé qu'enfant mais je sais, par instinct maternel, que cela le touche encore mais depuis quelques temps il ne veut plus m'en parler et préfère cacher ses larmes la nuit. Le début de sa vie n'a pas été très joyeux, cependant, aujourd'hui il est heureux et ça se voit. Il m'a quittée pour une jeune femme de son âge qui a été à l'école avec lui. Je ne suis pas jalouse, loin de là ! Je l'ai juste prévenue la première fois que j'ai fait sa rencontre que si elle blessait mon fils elle aurait affaire à moi. Depuis elle est toute mielleuse quand elle me voit, mais sinon, je l'aime bien, elle est gentille, attentionnée, elle est parfaite pour Scorpius.

Devant moi, mon fils se tient à côté d'une jeune fille poussant un chariot avec de grosses valises sérigraphiées à son nom et à gauche de la jeune fille, un jeune homme maigre leur parlait sans faire attention aux passants qui circulaient dans la gare.

-Le temps passe trop vite, je murmure pour moi-même.

-Quoi ?

L'homme à mes côtés me demande de répéter. Pour cela il se penche pour pouvoir mieux entendre. En même temps un petit animal passe de son épaule à la mienne pour venir se fourrer dans le col de ma robe de sorcier. Pola est un petit polatouche femelle en provenance du Canada. Elle est arrivée dans la famille il y a trois ans quand nous avons essayé de trouvé un animal de compagnie pour le départ d'Orion à Poudlard. En sortant de l'animalerie ce jour-là, nous sommes revenus avec Pola et Keyko, le niffleur marron de mon deuxième fils.

-Ils vont me manquer. On va se retrouver tout seul maintenant.

-A moi aussi, mais c'est comme ça, il faut les laisser grandir. On ne peut pas les garder chez nous pour toujours. Et puis peut-être que bientôt tu auras des petits-enfants à cajoler, me nargua-t-il.

-Pas tout de suite ! Ils sont encore jeunes ! Et puis être grand-mère à quarante ans mais non merci !

-Un accident est si vite arrivé.

-Je suis au courant, tu sais.

L'homme me fit tourner vers lui, laissant les enfants avancer sans nous. Il replaça une mèche de cheveux grise derrière mon oreille avant de me prendre la main et d'embrasser mon alliance puis mes lèvres. Je ne pus m'empêcher de sourire, amoureuse. Je détaillai son visage. Il avait pris quelques petites ridules ces dernières années mais cela le rendait plus beau. Ses cheveux longs étaient détachés comme je les aimais et effleuraient ses épaules. Habillé d'un élégant costume noir, il imposait le respect, ce qui contrastait avec ma robe de sorcier rouge qui couvrait des vêtements moldus. Je l'embrassai à mon tour en passant mes bras derrière son cou pour m'accrocher à lui, je sentis un sourire se dessine sous mes lèvres et deux mains passèrent dans mon dos pour m'étreindre. Sa barbe de trois jours frottait contre mon menton, ce qui réveilla mon désir pour lui au creux de mon ventre. Une de ses mains voyageait le long de ma colonne vertébrale où j'ai fait tatouer par trois fois le symbole de notre amour. En plein milieu de cette gare, nous étions le cliché parfait du couple romantique. Une sonnerie de téléphone nous fait sortir de notre léthargie. Mon amant met sa main dans la poche de sa robe de sorcier pour en sortir un smartphone dernière génération.

Quand les serpents sifflentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant