Chapitre 19

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Nous sommes en pleine journée, mais la densité des arbres nous entourant assombrissaient la lumière. J'ai le souffle court à courir. Mes jambes me font souffrir. Je me suis tordue la cheville en voulant sauter par-dessus un rondin de bois. J'ai mal atterri sur mes appuies ce qui m'a valu une cheville en vrac qui me fait un mal de chien.

-Rictumsempra !

Le sort vola derrière moi vers l'ennemi. Par le manque d'oxygène ma vision est floue. J'ai loupé ma cible. Un homme est devant moi et galope vite. Il se fait prendre par le maléfice du saucisson. Je l'aide avec « finite incantatem » et le remet debout pour que l'on puisse continuer à fuir. Derrière nous, les hommes en noirs commencent à se rapprocher. Leurs sorts nous frôlent dangereusement. Je riposte tant bien que mal, mon compagnon aussi. Dans la précipitation, je ne vois pas une racine émergeant du sol. Mes pieds viennent à sa rencontre me faisant tomber et glisser à plat ventre. Ma tête cogne contre le sol à m'en étourdir. Le sol tangue. Je suis sur un bateau pris en pleine tempête, me faisant dériver à bâbord et à tribord.

-Aller viens, on y est presque, me disait-on. Tu sais ce qu'il reste à faire.

L'homme que j'avais aidé me releva et ma tête partie en arrière encore sonné par le coup.

-Ta baguette, Théa, ta baguette !

Les visages des hommes en nous devenaient identifiables, signe de leur proximité. Ils courraient vite. Ils lançaient des sorts en même temps, mais aucun ne semblaient faire de dégâts ou nous blesser. Ils voulaient juste nous faire ralentir. Du rouge, du jaune et du bleu fusaient à travers les arbres majestueux de la forêt. Des gerbes de terres et de feuillage se soulevaient de temps à autres créant des cratères après l'impact du sort. L'odeur des pins environnant suintait sur mon corps. Les attaques les blessaient faisant couler la sève. Ils se tordaient de douleur. Ils pleuraient. La souffrance n'est pas que humaine. Les dommages collatéraux de cet affront me donnent le tournis. Nous sommes dans un parc national albanais appelé Qafë Shtamë dans les montagnes. Je ressentais leurs émotions. Je pouvais les entendre distinctement. Nous sommes au bord d'une clairière et rien n'apparait devant mes yeux. L'invisible n'est pas encore visible.

-Avada kedavra !

Le sort vert fut éviter de justesse par les hommes en noirs et ces derniers ripostaient face au sort impardonnable. J'esquivais du mieux que je pus. Une pression sur mon biceps me fit entrer dans la clairière, la baguette tendue vers l'ennemi.

-STOP ! Hurla Potter et tous ses hommes s'arrêtèrent à l'orée de la clairière.

Les hommes en noirs sont à quelques mètres de moi. Ils me regardent sans vraiment me regarder. Ils nous cherchent. Nous sommes invisibles et ce qui était invisible pour nous devient visible. Derrière moi, un chalet majestueux se dressait en plein milieu de la clairière où un petit ruisseau s'écoulait. L'homme qui se tenait à mes côtés lança une poignée de petits cailloux blancs aux pieds du chef des Aurors. C'était le signal comme quoi nous avions atteins notre point d'arrivée.

-On encercle la clairière. J'envoie un message pour des renforts. On attend votre retour. Bonne chance.

-Merci Potter, dis Blaise. Mais ce dernier ne l'entend pas.

D'un seul homme, nous nous tournions vers la maison en bois et avançons de façon synchronisé en gardant un visuel sur l'autre. Nous sommes dorénavant collés contre la construction, baguette à la main. Je regardais furtivement à travers une fenêtre. Aucun signe de vie. Je rejoins Blaise rapidement.

-Et si nous nous étions trompés. S'ils ne sont pas là ?

-Pour ça il faut rentrer dans la maison avant d'avancer cette théorie. Et s'ils ne sont pas là, on part et on cherche ailleurs.

Quand les serpents sifflentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant