Chapitre 14

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Le regard dans le vide je fixais la flamme de la bougie. Mes doigts jouaient avec. Des traces noires marquaient la pulpe de mes doigts. La cire chaude coulait le long de l'objet. Je ne ressentais même plus la brûlure. J'étais complètement vidée à force de me battre. La seule chose qui m'occupait l'esprit était de fixer cette flamme dansante sur sa tige noircie par le feu. Je ne me savais pas pyromane mais depuis quelque temps cela me détendait.

J'avais définitivement quitté mon travail moldu et je me retrouvais aujourd'hui sans ressources avec un enfant à charge. Je n'avais plus de but. Plus de dessein. J'étais une coquille vide errant dans le flou total. Si on m'avait dit que grandir craignait j'aurais trouvé une potion pour rester à jamais un enfant. Mais, malheureusement, le temps a un impact trop important sur nous, nous faisait vivre à chaque instant nos derniers jours. La vie était si courte et tenait que sur un fil très, très fin. « Carpe Diem » disaient nos ancêtres, en fait non, c'était plus va cueillir des fleurs sous les sabots des cheveux et fou nous la paix. Je n'ai pas peur de la mort, non, j'ai peur de voir partir mes proches avant moi. Je sais que c'est une pensée égoïste, cependant je n'aurais plus à hurler et à cacher mes peines. Le poids du passé et du présent est trop lourd à porter pour une mère célibataire. Il faut savoir se faire aider mais par qui ? Ma famille a déjà assez donné, il est temps pour moi de me tourner vers quelqu'un d'autre. Un moldu ? Un sorcier ? Qui voudrait une femme torturé avec un enfant de toute façon ?

Rageusement, je donnai un coup dans la bougie et la cire se répandit sur la table où s'échappait une petite fumée noire. La flamme ne s'était même pas éteinte. Les continuait de me narguer, impassible, se mouvant de gauche à droite. La cire commençait déjà à sécher et forma une pâte dure de couleur jaunâtre. Une odeur de grillée arriva à mes narines me faisant grimacer. Je tendis donc ma main pour appeler ma baguette et d'un sort de nettoyage tout devient propre ne laissant aucune trace de cire sur le meuble en bois. Le sort résonna dans la maison me prouvant que j'étais bien seul depuis deux jours. Pierre et les enfants sont partis visiter la Bretagne du fait du grand week-end. Mes parents sont aux Etats-Unis voir Anthonys, depuis le malheur qui a touché ma famille, soit depuis deux semaines.

Gretchen. Je pense à elle tous les jours. C'est dur de ne pas la voir trainer dans la maison. De ne pas l'entendre ronronner ou de feuler contre les enfants qui l'embêtaient trop. Hier quand j'ai fait le ménage pour m'occuper j'ai retrouvé une touffe de poil derrière un meuble. Je l'ai pris dans ma main et j'ai pleuré, encore. Je suis si faible ! Pour me calmer j'ai grillé une énième bougie. Heureusement que les enfants n'étaient pas là. Nous l'avons enterré le lendemain du drame dans le jardin de mes parents. Les voisins étaient présents. Harry aussi. Et Drago. Il était là lui aussi. Je me suis retenu de pleuré devant Scorpius, mais une fois dans la maison, dans mon ancienne chambre j'ai explosé et il était là à me réconforter. A ce moment-là j'en oubliais presque qu'il avait planté Greengrass à leur mariage. J'ai mis plus de temps que prévu à me calmer. Tout le monde avait mangé chez mes pères et puis tout le monde était rentré chez lui dans un silence religieux.

Drago m'envoyait tous les jours une petite note pour me demander comment j'allais et comment allaient les enfants. Et un jour dans un de ses petits mots, il m'a demandé s'il pouvait faire un peu plus connaissance avec son fils. Au départ j'ai été réticente mais avec l'avis de Pierre j'ai finalement accepté. Voilà pourquoi je suis si seule. Scorpius était parti samedi matin chez Drago et revenait que ce midi. Il est d'ailleurs onze heure quinze. Il serait peut être temps que je prépare à manger pour son retour. Je me dirigeais vers la cuisine le cœur lourd sachant qu'il manquait une présence dans ce logement. Je pense faire du poulet mitonner avec des petits légumes. Un plat qui va m'occuper et ne pas attendre en paniquant le retour de mon fils et de son père.

Je lavais consciencieusement les légumes et choisissais les épices qui se marieraient le mieux avec. Puis je les faisais revenir dans une sauteuse avec du beurre ainsi que de l'ail pour donner plus de goût. Laissant le tout mijoter, je sortis en même temps le poulet que je mis dans une cocotte en fonte au four pour l'attendrir. Mes gestes sont lents et calculés. Je prends mon temps pour ne louper aucune étape, ce qui fait que lorsque j'arrosai le poulet et que j'y ajoutai les petits légumes, il était presque midi, et des coups se fit entendre à la porte d'entrée. Rapidement je me lavais les mains et les séchais pour ensuite aller ouvrir.

Quand les serpents sifflentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant