Quand les serpents sifflent

Chapitre 11

BOUM-BOUM

BOUM-BOUM

BOUM-BOUM

Voici ce que faisait mon cœur dans ma cage thoracique. Il tapait fort, ça en faisait limite mal. Un médecin moldu m'aurait clairement dit que je faisais de la tachycardie tellement mon rythme cardiaque correspond à une course effrénée alors que je suis au repos. Il résonnait fort. Tapait brutalement. Cognais durement à m'en faire grimacer de douleur. Autour de moi la nature était silencieuse. Les oiseaux ne chantaient plus et les abeilles cessaient de bourdonner. Le temps s'était clairement arrêté. Je fixais, sans ciller un point derrière mon ancien amant. Je ne pouvais répondre à la question de mon fils sans me brûler. C'est alors que deux choix s'opposaient à moi. Mentir à mon fils ou dire la vérité à Drago. Le mensonge je le pratique souvent, d'ailleurs le Père Noël n'existe pas vraiment. Pour ce qui est d'avouer, c'est quelque chose que je fais plus rarement et souvent à contrecœur. Pourtant, me voilà devant le fait accompli, à savoir dire la vérité. Je voudrais tellement paraitre forte mais cela est impossible quand je remarque que trois pairs d'yeux me scrutent au plus profond de mon être en attendant une réaction de ma part.

Scorpius posa sa main sur une de mes joues et je me rends compte que je suis en train de pleurer. D'un mouvement complexe, je libère un de mes bras et porte tout le poids de mon enfant d'un côté pour pouvoir essuyer les larmes qui coulent de mes yeux. Je souris doucement au blondinet pour le rassurer. Et puis comme je l'ai toujours fait je fuis. Je me détourne de Drago et par en direction de la Grande Salle.

-Je crois que on fils t'a posé une question Beauregard, s'exclama fort l'ancien serpentard.

-Je crois que ce ne sont pas tes affaires Malefoy.

-J'ai comme l'étrange impression que cela me concerne un minimum.

-J'ai toujours su me débrouiller seule, et puis si j'avais eu besoin de ton aide je te l'aurais déjà fait savoir depuis bien longtemps.

-Donc tu insinues que je suis le père de ton rejeton !

-Je n'insinue rien du tout, c'est toi qui imagines des choses farfelues.

Je sers un peu plus fort Scorpius contre moi, pour le protéger mais aussi pour me protéger moi-même.

-Drago, s'il te plait, ne créé pas de conflit alors que ça fait cinq ans que nous l'avons pas vu, implore Théodore à son ami.

-Très bien alors explique-moi pourquoi son gosse a posé cette question ? Explique-moi Nott ! J'aimerai bien comprendre vois-tu. Comprendre ce qui s'est passé dans la vie de cette foutu fille. Pourquoi elle n'a pas donné de nouvelle pendant ces cinq dernières années ? Pourquoi elle m'a quitté au moment où j'avais le plus besoin d'elle ? Pourquoi ?

Voir Drago comme ça me brisait le cœur. J'avalai difficilement ma salive et mon estomac me pesait. Lui aussi a du traverser des épreuves et des choses pas très agréables après la chute du Lord. Mais ma décision, je l'ai prise pour le bien de tous, le mien surtout mais c'est avant tout pour mon entourage que cette solution a été choisie. Donc décidée, je fais descendre mon fils de mes bras et m'accroupie pour être à sa hauteur.

-Je vais te dire un secret, mais avant il faut que l'on rejoigne la Grande Salle, d'accord ?

Le petit hoche de la tête, silencieux, puis il tourne la tête vers son père sans savoir le lien de parenté qui les unit, puis me tend sa petite main potelée pour que je lui prenne. Je le relevais et me dirigeai vers l'intérieur laissant Drago sans réponse et Théodore de se dépatouiller avec lui. Je marche tranquillement pour que ma progéniture puisse suivre le rythme. J'entends Drago qui s'énerve. Il hausse le ton. Il commence à hurler mon prénom. J'entends le froissement de vêtements qui me fait supposer que Théodore essai de le retenir le plus possible pour que je puisse partir. Finalement, je suis en train de me dire si ça n'aurait pas été plus facile de fréquenter quelqu'un comme Théodore plutôt que Drago. Mais le passé est derrière nous, loin et inaccessible, même un retourneur de temps n'aurait pas pu effacer toutes les erreurs que j'ai faites. De temps à autre, je regardais mon fils, qui, lui regardait partout autour de lui fasciné par l'immensité de l'école. Des étoiles brillaient dans ses yeux. J'espère que Beauxbâtons lui fera le même effet dans six ans.