Chapitre 19

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-Avada kedavra !

Le sort vert illumina toute la pièce qui m'encerclait, il éclaira les murs sombres et les visages fermés qui m'entouraient. Face à moi, au sol une personne était étendue, paisible. Elle semblait dormir profondément. Son visage était détendue, serein. Le seul problème à ce tableau était la position du corps. Il semblait tordu, dans une position qui ne devait pas être confortable. En y regardant de plus près, je pouvais voir que les vêtements de la personne n'étaient que des lambeaux de tissus, tout comme sa peau, qui était écarlate au niveau du torse et des bras. Il lui manquait quelques doigts et phalanges parfaitement sectionnés. Et ses cheveux étaient poissés de sang et de poussière, on ne pouvait plus en distinguer leur couleur d'origine. Le genou de l'être endormi était déboité et ce qui devait être son tibia ressortait de sa jambe dans une plaie béante où s'écoulait lentement du sang.

Les hommes autour de moi se cachaient dans la pénombre de la pièce, ils murmuraient. Ils m'observaient sans aucune discrétion. Je sentais leurs regards sur moi, ils me détaillaient comme si j'étais mise à l'épreuve. Une pression se fit sur mon épaule et instinctivement, mes yeux se portaient sur l'objet de cette pression. C'était une main. Une main blanche, très pâle où l'on pouvait distinctement voir les veinures qui serpentaient tout autour de sa main. Doucement, comme par crainte, je me retournais vers le propriétaire de la main, face à moi, un homme. Un homme grand de carrure, imposant et charismatique à la fois. D'instinct, je m'inclinai devant lui comme subjuguée par tant de prestance. Tout en m'inclinant, je le saluai d'un « Maître ». Ma voix était rauque et enjôleuse. Jamais, je n'ai parlé comme cela. Jamais je ne m'étais soumise avec tant de ferveur. Je ne me reconnaissais pas.

Où étais-je ? Pourquoi et comment j'en suis arrivée là ? Qui sont ces personnes qui m'entourent ? Pourquoi n'ai-je aucune réaction face à ce massacre ? Tant de questions, mais aucunes réponses plausibles n'étaient apportées à mes interrogations. J'étais dans le flou le plus total.

-Je te félicite Théa, tu as encore réussi, là où plusieurs ont échoué, dit l'homme à la main blanche.

Sa voix était sifflante, et résonnait dans la pièce. Les murmures se sont immédiatement tus quand il a pris la parole pour me féliciter. Encore une fois, je ressentais comme une espèce de joie non feinte face à ce qu'il m'annonçait. Je faisais partie des meilleurs.

-Mais encore une fois du m'a beaucoup déçu Théa, tu n'as pas respecté les ordres, tu n'as pas écouté les autres, tu es vraiment têtue. Il en va alors de mon devoir de te punir Théa, j'espère que tu comprends et que par la suite tu ne t'évertueras pas à désobéir.

-Oui, Maître.

-Parfait, dans ces cas-là, endoloris, siffla-t-il en pointant sa baguette sur moi.

Une douleur fulgurante me fit fléchir sur le poids de l'impact du sort. Je serrais les dents pour ne pas montrer ma douleur, mais des larmes perlaient aux coins de mes yeux.

Je pris une grande bouffée d'air pour pouvoir atténuer la douleur. Immédiatement, la douleur cessa, et quand j'ouvris les yeux, je pu remarquer que la pièce avait changé, j'étais à présent dans un salon lumineux, étalée sur un canapé de cuir blanc. A mes côtés mon cousin souriait béatement alors que Drago se secouait la tête. Blaise fut le premier à prendre la parole et à nous demander ce que l'on avait vu. Sur la table basse, trois emballages de papier était défait, preuve que l'on avait bien mangé les bonbons d'avenir, nouveaux produit tout droit sortit de la boutique Weasley. Blaise nous avait informés que l'on ne pouvait prendre qu'un seul bonbon, et que si on en prenait un autre, il n'y aurait plus les mêmes effets. Nous pouvions voir qu'une partie de notre futur, et encore, comme le futur est toujours en mouvement, ce que l'on avait vu risquait sûrement de ne jamais se produire. Encore une idée débile de mon cousin, pour fêter le Nouvel An, on s'est laissé avoir avec Drago, mais après ce que je viens de voir, finalement, j'aurai préféré ne pas savoir.

Quand les serpents sifflentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant