Chapitre 26

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Désarmée, je me sentais vide, nue, faible. Certes, je suis une sang-mêlée, mais il n'empêche que je ne reste pas moins une sorcière avant tout. L'homme sans nez faisait rouler ma baguette entre ses doigts, observant chaque détail des fleurs de lys gravées dans le manche. Il se leva prestement, tourna autour de moi, tel un prédateur pour enfin se poster devant la cheminée, d'où je venais d'arriver. Il posa ma baguette sur le rebord en marbre et d'un coup de la sienne fit condamner la seule issue du manoir.

-J'ai eu vent des dernières attaques auxquelles tu as participé, disait-il sans me regarder.

Mon cœur rata un battement, comment a-t-il pu savoir ? J'avais pourtant fais très attention à ne pas être remarquée.

-King's Cross a été un vrai spectacle, Oxford University était jouissif et Godric's Hollow sonnait comme une revanche du passé. Mes hommes ont été parfaits, mais toi, tu étais différente d'eux. Tu étais hors d'atteinte, presque intouchable.

Il se rapprocha trop rapidement de moi, se plaça dans mon dos et posa ses mains sur mes épaules. Je restais le plus impassible possible, mais j'avais les mains moites et mon cœur battait à la chamade. Il se pencha sur moi pour chuchoter à mon oreille.

-En te voyant la première fois, je t'ai imaginé comme une personne plutôt docile, mais quelle a été ma déception quand j'ai pu constater le contraire. Tu ne fais pas exactement ce que l'on te dit, tu es une vraie tête-brûlée et surtout tu es une dirigeante. Je le vois maintenant. Tu n'es pas faite pour exécuter les ordres, tu es faite pour les donner. C'est pourquoi, je t'accorde une faveur, en toute bonne foi, bien entendu.

Il relâcha la pression qu'il exécutait sur mes épaules, parla en fourchelang à son serpent que je voyais tapi aux pieds du fauteuil. Celui-ci siffla et se dirigea vers la porte du salon, dont il sortit en glissant sur le sol. Le Lord, vêtu d'une cape de sorcier noire, attendant quelque chose, me fixa de ses yeux rouges, injectés de sang. Le temps se faisait long, je ne savais pas quoi faire, à part attendre. L'impression que le temps passait lentement se faisait pesante, je ne savais pas depuis combien de temps réellement j'étais debout, depuis combien de temps Il me fixait, depuis combien de temps son serpent était parti. Et puis, des pas se firent entendre au loin, un bruissement de vêtement et des bruits étranges. Le Lord fixa son attention vers la porte où Macnair, Lestrange et Greyback franchissaient le palier de la pièce.

-Donne-moi la fille, ordonna Voldemort au loup-garou. Celui-ci poussa vers le mage noir, une fille brune, jeune qui était magiquement menottée. Il l'a prise par le bras et la trainait derrière lui avant de la poster en face de moi. La jeune fille ne disait rien, pas un bruit de terreur où de douleur s'échappa de sa bouche. Elle semblait presque sereine et si on oubliait ses membres qui tremblaient.

-Il paraitrait que cette jeune fille t'es causée du tord il y a quelques temps. Et bien je t'offre sur un plateau d'argent ta revanche. Tu as le droit de lui faire ce que tu veux, mais à une condition, tu donnes les ordres à ces trois-là .

Ne comprenant pas ce que je devais réellement faire, je regardai l'homme aux yeux rouges. Ce dernier souriait, enfin, c'est ce qui ressemblait le plus à un sourire, mais c'était plus un rictus ou encore une grimace. Pour éviter cette image d'horreur, je détournai le regard et quand je reportais mon attention vers la jeune fille, celle-ci avait relevé la tête et me regardait. La Comtesse Ludivine de Gévaudan. J'avais entre mes mains, ou plutôt sous mes ordres, trois personnes prêtes à tuer une personne qui m'avait volée mon petit-ami. Non, mais c'est quoi le délire ?

-Ordonne, Théa ! S'impatienta Voldemort en haussant la voix.

Fébrilement, je pointais du doigt Macnair.

Quand les serpents sifflentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant