Chapitre 6

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"Il est magnifique."
Charlye semblait s'émerveiller devant le bijou. Je ne l'avais pas sorti de sa boite, tant cette dernière était tout aussi belle que le bijou en lui-même.
Nous nous étions retrouvés, comme prévu, à Colmar, en temps et en heure. Sous un beau soleil, installés sur le Champs de Mars, on découvrait ensemble la relique fraîchement déballée.

Le produit correspondait en tous points avec les photos et les caractéristiques de la fiche, sur le site de l'artisan, voir même mieux. La chaînette était faite de l'argent le plus pur que je n'ai jamais vu. Le pendentif en lui même était lui aussi majoritairement fait d'argent. Il était circulaire, tandis que le glyphe "Orbis" en façonnait le coeur. 

Le symbole de l'Orbis était un cercle de plus petite taille agrémenté de deux bras coudés à l'opposé l'un de l'autre. Chaque bras coudé était en contact avec l'anneau périphérique, ce qui lui conférait la possibilité de tourner sur lui-même. Au centre de l'Orbis, il y avait une sorte de double bouton en su et place du vide intérieur du petit cercle. Une Triade était comme gravée sur le côté face du double bouton, comme pour indiquer le sens de port du pendentif. 

La manière dont la Triade avait été "gravée" dans le double bouton me laissait perplexe. Malgré l'effet de gravure, la Triade ressortait bleue, un bleu éblouissant et étincelant.

Il me rappela le liquide bleu contenu dans une fiole dont j'avais rêvé quelques jours plus tôt. Une couleur jamais vue auparavant qui nous laissait, Charlye et moi, en totale admiration devant la relique.
Le pendentif entier n'était pas plus grand que la paume de la main de Charlye. Et j'insiste sur sa personne, car ses mains étaient sensiblement plus petites que les miennes. J'ai d'ailleurs toujours trouvé ça mignon. On dirait des mains de petit enfant. Évidemment, dans mes mains, le pendentif ne couvrait que le stricte milieu des paumes. Une si petite babiole si magnifique, et si bien construite. Il n'y avait pas de traces d'une quelconque maladresse de fabrication. L'Orbis semblait même avoir été modelé tel quel, sans assemblage.

Charlye ne tarda pas à comprendre que le glyphe pouvait tourner sur lui-même. L'intérieur de l'anneau laissait entrevoir une paroi dentée. Les bras coudés du glyphe devaient également être pourvus de ces parois pour que le symbole tout entier puisse tourner sur lui-même à l'intérieur de l'anneau.
Ce collier était assez mystérieux, mais je l'aimais déjà énormément. Je ne perdis pas de temps à le mettre autour de mon cou, décrochant au passage ma Triade oxydée et désuète.
Je la rangeait au fond de la poche avant de mon sac, tandis que je prenais petit à petit l'habitude de porter le pendentif circulaire autour du cou.

"Merci en tout cas, lançai-je à Charlye après avoir posé mon sac au pied du banc.
—Pour le collier ? répondit-elle.
—Oui, d'me l'avoir fait découvrir, et puis pour cet après-midi aussi. 

Je prenais un ton faussement sérieux. 

—J'espère que tu voulais pas seulement m'voir pour le collier hein ?

Elle rigola.

—Si c'était seulement pour voir le collier, on serait restés à la gare, posés sur un banc ! Ça n'aurait pas duré longtemps.

J'esquissai un sourire tout en approuvant.

—Non mais on sais jamais, repris-je. A part le 13 Mai, on a pas vraiment squatté ensemble depuis quoi.. un an et demi ?
—C'est vrai, admit-elle. D'ailleurs cette fois là c'était à la gare, tu t'en souviens ?"

Il ne fallait pas me faire prier pour que je me souvienne de ce genre de chose. Evidemment que je m'en souvenais. Je me souviens de toutes les dates marquantes. Les quelques secondes pendant lesquelles elle me posait la question, je me remettais déjà le souvenir en tête. Souvenir douloureux d'une époque lointaine.

Back & Beyond - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant