Chapitre 18

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Par une nuit sous la chaleur estivale, une foule s'assemblait sur les berges de la mer méditerranée, dans une grande ville de la côte d'Azur. L'ambiance était au beau fixe en cette soirée de fête nationale.

D'une voix énergique sortie des hauts parleurs disséminés de part et d'autre de la promenade, une femme annonça le lancement imminent du spectacle pyrotechnique.

Dans un concert de couleurs et d'effets, le feu d'artifice illuminait la baie et suscitait la fascination des milliers de personnes venues assister au spectacle, dont Charlye.

Sous sa chevelure brune et sa paire de lunette, les yeux marron-verts de Charlye ne se détachaient pas des artifices brûlant de mille feux dans le ciel méditerranéen.

Quelques minutes après les derniers lancers pyrotechniques, la foule ne désemplissait pas sur la promenade. Charlye se dirigeait vers la plage, en suivant le chemin de la promenade, quand des bruits inhabituels, venant de derrière elle, l'alertèrent.

En se retournant, la jeune femme, instantanément tétanisée, comprit qu'elle se trouvait sur la trajectoire d'un camion fou. En quelques secondes, Charlye assista à un véritable carnage alors que le camion, largement abîmé par les multiples chocs corporels, arrivait à sa hauteur, à un rythme effréné, inarrêtable.

Je me réveillai en sursaut.

15 mars 2014, Ancien Monde, Dimension Modifiée

Je tentai de reprendre mon souffle alors que des bribes de ce cauchemar repassaient devant mes yeux. Mon réveil, ainsi que les multiples appareils électroniques de ma chambre, éclairaient dans l'obscurité. Je tournai la tête vers Charlye, qui dormait paisiblement à côté de moi. Ses cheveux étaient toujours en deux coloris : Rose et cyan.

Qu'est ce que c'est que ces cauchemars, pensai-je désorienté.

Je me recouchai dans l'espoir de ne pas refaire un cauchemar similaire.

Le réveil sonna sur les coups de huit heures. Je n'étais pas vraiment du genre à me réveiller si tôt un samedi matin, mais ce samedi là n'était pas un jour comme les autres. C'était le grand jour des portes ouvertes aux Arts Graphiques.

Après avoir pris le dessus sur les migraines assommantes qui m'empêchaient de réfléchir sérieusement à mon avenir, grâce à Keannon, j'étais déterminé à retenter ma chance aux Arts Graphiques en prenant les devants sur les finances histoire de ne pas reproduire le fiasco de la Dimension Réelle.

Charlye s'intéressait suffisamment à mes passions et mon avenir pour accepter sans hésiter de m'accompagner à Strasbourg. Nous avions alors convenu qu'elle vienne dormir chez moi le vendredi soir, de sorte à rejoindre ma soeur sur Strasbourg, le lendemain matin, en train.

Je papouillai Charlye un court instant, avant de me lever pour de bon et descendre manger un morceau, après m'être habillé. Chacun de notre côté, nous nous préparâmes pour notre escapade dans la capitale Alsacienne.

J'étais nerveux à l'idée de retourner là-bas. Je n'avais pas remis les pieds à Strasbourg depuis un bon moment. D'ordinaire, depuis la fin de mes études, j'avais un sentiment de mélancolie lorsque je m'y rendais.

Cette fois-ci, il ne s'agissait plus de simplement y flâner, en prenant soin de perpétuer la tradition d'acheter une bouteille d'Arizona et passer devant l'école, en toute nostalgie, avant de partir.

A la différence de la Dimension Réelle, Charlye et moi ne partîmes pas fâchés à Strasbourg. A cette époque, une dispute de la veille avait légèrement entaché la journée, malgré notre volonté de ne rien laisser paraître durant notre visite de l'école, en compagnie de ma sœur.

Back & Beyond - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant