Chapitre 14.1

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La fin d'après-midi se profilait sur la métropole. Après avoir fait le tour du parc de la Tête d'Or, il était temps de retourner en direction de l'hôtel, quelques kilomètres au sud. Nous décidâmes de longer le Rhône jusqu'à hauteur du pont Pasteur, situé à quelques pas de la Halle Tony Garnier. Six kilomètres de marche à admirer le paysage urbain de la ville des lumières, rappelant doucement que notre séjour arrivait touchait déjà à sa fin.

"C'est magnifique ce coucher de soleil, lança Charlye, sur les berges du Rhône.

Je ne pouvais qu'être d'accord avec elle. L'éclat du soleil se couchant derrière les silhouettes des immeubles était un délice pour les yeux. Tout comme le petit bout de femme aux cheveux colorés qui me tenais la main.

—J'ai pas envie de partir d'ici, reprit-elle un poil tristounette.

Je tournai la tête vers elle, l'observant comme j'adorais le faire lorsque nous marchions.

—Je crois que c'est le meilleur week-end qu'on ai jamais passé ensemble, répondis-je calmement, mais sincèrement.

Elle me regarda en souriant. Je savais désormais plus qu'avant ce que ce genre de sourire pouvait signifier. Depuis nos discussions, quelques semaines plus tôt, qui avaient permis de mettre un terme aux embrouilles de l'automne deux mille treize, j'apprenais à capter certaines émotions de Charlye qu'elle n'exprimait pas forcément par les mots. Dans son sourire, je compris que mes mots lui avaient été agréables.

—On est d'accord !", admit-elle tout en souriant et en se collant à moi.

Généralement avare de paroles, elle transmettait son ressenti dans ses gestes et son comportement, ce que je voyais plus que dans la Dimension Réelle à l'époque.

Ayant fini par arriver dans le quartier où se situait notre hôtel, nous décidâmes de ne pas faire dans le compliqué pour terminer la soirée. Épuisés par la journée de tourisme à pieds, nous n'avions aucune autre envie que de prendre à emporter dans un restaurant chinois et manger à l'hôtel.

Nous profitâmes d'une dernière douche ensemble, dans cette chambre d'hôtel tout du moins, avant de nous laisser assommer par la fatigue.

Quelques temps après avoir fermé les yeux et plongé dans les méandres du sommeil, l'image d'une substance liquide d'un bleu étincelant m'apparut dans un rêve. Je l'avais déjà vu quelques mois auparavant.. Ou plutôt, dans quelques années. Ce rêve m'était arrivé dans la Dimension Réelle, avant que je prenne l'aller simple pour le passé. Mais cette fois, la substance se modelait dans les airs, comme un liquide soumis à l'apesanteur. Entre une succession de flashs et d'images troubles, la substance prenait une forme circulaire. Je ne tarderais pas à voir l'Orbis finalement apparaître en lieu et place du liquide bleu.

Je me réveillai en sursaut. La chambre était éclairée par la lueur du pendentif à rouages mécaniques. Je le saisis pour observer attentivement la source de la lumière, dans la gravure de la Triade.

Mais qu'est ce que t'es ? Pensai-je.

Où pourrais-je trouver les réponses à ces questions ? C'est vrai ! qu'était-ce vraiment ? Une relique ? une simple babiole ? Plus le temps passait, plus je me posais de questions sur l'origine de ce collier et son implication dans mon voyage dans le temps.

Je le posai sur mon torse, m'aidant de sa lueur pour me rendormir.

Le lendemain matin, nous prîmes le petit déjeuner dans le restaurant de l'hôtel. Le temps de boire un café, ce qui m'arrivait relativement rarement, et nous remontâmes dans notre chambre pour boucler nos affaires et faire en sorte de rendre la chambre dans un état convenable.

Back & Beyond - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant