Chapitre 5- Damien

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Quand je remonte dans ma chambre, c'est avec une putain de trique. Je crève d'envie de la posséder.
Elisa est ce genre de femmes qui ne peut pas vous laisser insensible. Elle est belle, gentille, et surtout, elle me correspond. Je ne sais pas ce que je fous avec elle. Je n'en sais absolument rien. Si je continue, qu'elle cède à mes avances, je pourrais vraiment craquer pour elle. Et ça, je me l'interdis. Je ne veux pas d'amour, de copine officielle. Simplement une vengeance. Il ne faut pas que j'oublie mon objectif premier.

Je suis encore plus dégoûté quand je vois ce qu'Alex a : Une femme incroyable. Quel connard de chanceux. Ce mec a tout pour lui : du pognon, un bon job, un loft de luxe et une super nana.

Je me déshabille, file sous la douche pour chasser mon envie de baiser. L'eau chaude détend les tensions que j'ai dans mes épaules. Je ferme mon poing autour de ma bite, imagine que c'est le sien qui me branle. Un frisson de désir me parcourt. Je me masturbe, pensant à son corps nu sous le mien. Elle a des jambes divines, je les vois parfaitement enroulées autour de ma taille alors que je la baiserai. Mon sperme se répand dans ma main, se mêle à l'eau tandis que je grogne de frustration.
Elle ne viendra jamais. Elle est trop amoureuse de ce bouffon.

*****

A vingt heures, je commande un plateau. Je n'ai vraiment pas envie de descendre au restaurant, de les croiser.

Pourtant, je ne cesse de penser à elle, regardant la photo que j'ai prise sur le marché, dans l'après-midi. J'observe avidement les détails de son visage. Elle a de petites tâches de rousseurs sur le nez et le haut des joues. Son sourire est radieux et ses yeux brillent de malice. Quant à moi, j'ai une tête de con. Mais ça, c'est autre chose.

Je balance mon portable sur le lit, soupire. Je m'énerve de penser à cette fille. Je me demande quand même ce qu'elle est en train de faire. Est-elle en train de bouffer ? De baiser avec ce bâtard ? Est-ce qu'ils se disputent au sujet de cet après-midi ? Et est-ce qu'elle aussi pense à moi ? J'adorerai.

Quand on frappe à la porte de ma chambre, je bondis sur mes pieds. Si c'est elle, je la prendrai sans attendre, contre le mur. C'est le groom. Je suis vachement déçu lorsque je vois sa tête d'imbécile et qu'il me tend un plateau.
-Merci, lui dis-je.

Je referme la porte, dépose le plateau sur la petite table et soulève la cloche. Une soupe rouge où baigne trois langoustes me met en appétit. Ça a l'air délicieux. Je m'installe, prends la cuillère et la mets dans ma bouche. Je savoure la brûlure du piment, et réfléchis. Faut que je descende. Je suis venu jusqu'ici, hors de question que je laisse tomber.

*****

Le hall de l'hôtel est calme, seulement un couple est à l'accueil, réglant quelques formalités. Je me dirige vers le restaurant, me doutant que je vais tomber sur le couple que je n'ai pourtant pas envie de voir.

Le buffet s'étale longuement contre le grand mur. Je prends une assiette, y dépose du riz, du poulet, et un truc noir qui ressemble à une masse visqueuse.

Je les vois quand je me retourne et mon cœur se resserre dans sa cage. Alex est au téléphone, riant en paradant exagérément tandis qu'Elisa, assise face à lui, regarde par la fenêtre sans piper mot. Elle a l'air pensif et je me demande si elle est vraiment heureuse avec mon frère.

Le besoin de lui parler me prend, coule dans mes veines. Sans réfléchir, j'avance jusqu'à leur table où deux assiettes pleines sont posées.

-Tient donc, quel hasard !

Alexandro ravale son sourire de connard et grogne alors qu'Elisa écarquille ses beaux yeux bleus.

-Qu'est-ce que tu fiches ici Damien ?

-Vacances, dis-je en m'installant entre eux. Je suis étonné de te voir Alex.

Mon frère range son téléphone dans la poche de sa veste avant d'attraper brutalement son verre de vin rouge.

-On était tranquille, là.
Je ris doucement, piquant ma fourchette dans un morceau de poulet.

-Je vois ça. Alors vous êtes en lune de miel ici ?

-Oui, ça va de soi.

Il s'énerve, et c'est parfait. Elisa remue sur sa chaise, mal à l'aise. J'ai envie de poser ma main sur sa cuisse, de caresser sa peau nue, de garder cette sensation sur mes doigts. Mais je ne le fais pas, elle serait encore plus gênée devant ce pauvre type.

-Je tenais à te souhaiter mes félicitations, je reprends, j'ai dû partir précipitamment samedi soir.

-Merci. Tu... Sérieux Damien ? T'as pas quelqu'un avec qui partager ton repas ? J'étais en pleine discussion avec ma femme.

-Oh, dis-je faussement désolé, j'avais cru comprendre que t'étais au téléphone et qu'elle s'en merdait. Mais si je dérange, je pars.

Je me lève, esquisse un sourire en coin quand Elisa pose sa main sur mon poignet.

-Reste, ça va.

Alexandro s'étouffe avec son riz tandis qu'elle ajoute :

-Vous êtes frères. Il serait temps d'arrêter de vous tirer la gueule.

Mes sourcils se froncent imperceptiblement. Je n'ai vraiment pas envie de parler avec ce mec, même si c'est pour la voir elle, mais maintenant que je suis venu m'assoir à cette table, je n'ai pas le choix.

-Elle a raison Alex. Ça fait dix ans. La vie est assez courte que pour se faire la tronche.

Il parait sincèrement étonné de mes dires.

-Tu veux dire que tu as envie de reprendre une relation saine, sans prise de tête ?

-Oui.

-Bon, nous coupe Elisa, tu es là depuis longtemps ?

Je la regarde en même temps qu'Alex. Elle rougit, triture la nappe de ses doigts.

-Depuis hier soir, dis-je en m'essuyant la bouche de la serviette.

-Vous avez visité la ville ?

-Elisa a été sur le marché tout à l'heure. Elle avait besoin de s'aérer. Pourtant notre chambre est vraiment bien et nous avons une piscine privée.

-Waouh, soupiré-je.

-Sauf que, s'énerve Elisa, je ne suis pas venue ici pour rester dans une chambre d'hôtel, ni pour nager dans une piscine sur une terrasse. J'ai envie de voir les plages, de prendre des tonnes de photos Alex.

Je me tais, les laissant se crêper le chignon. Je suis plus que ravi de découvrir qu'il y a de l'eau dans le gaz entre eux.

-J'ai du travail, chérie. Je ne peux pas...

-Mais bien sûr, t'as du travail ! Moi aussi j'ai un boulot Alex mais je ne...

-Tais-toi Elisa, tranche Alexandro. Notre confort de vie, on l'a grâce à moi, pas grâce à ton petit salaire !

Je me crispe, tout aussi énervé qu'Elisa est vexée. Quel bâtard...
Elle se lève, lance un regard noir à ce qui est censé être son mari.

-Je t'en merde Alex. J'aime mon boulot misérable et étouffe-toi dans ton fric. Tu me dégoutes.

Elle fait demi-tour alors que mon frère l'appelle. Je réprime un rire quand elle lève son majeur, en marchant vers le hall.

-Putain elle me saoule !
Mon frère jure, jetant sa serviette dans son assiette.

-Laisse-la se calmer.

-Mais de quoi tu te mêles déjà ? Elisa est ma femme, je n'ai pas de conseil à recevoir de la part d'un raté.

Je me lève, faisant grincer les pieds de ma chaise sur le parquet et l'attrape par le col de sa chemise.

-Un raté ? Laisse-moi te dire que si tu continues à vivre pour ton boulot, TA femme ne le sera plus pour longtemps.

Je le lâche quand les autres clients commencent à s'alarmer. Son téléphone sonne et il se rue dessus, tel un drogué.

Un jour trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant