Tome 2-ch17-Damien

11.1K 849 22
                                    


—Putain mais t'es pas croyable !
—C'est bon, déstresse mec.
—Non, mais j'hallucine avec toi ! 

Je grimace quand Connor s'énerve à travers le téléphone. Ok, il est fâché que j'ai été voir ce crétin qui me sert de frère. Mais il aurait fait exactement la même chose si ça concernait sa femme. Je fouille dans ma penderie, en tire une chemise noire et la jette sur mon lit.

—Il en veut à son cul, grogné-je en guise de défense.

Connor rit à l'autre bout du fil.

—Il en a toujours voulu après elle, Dam. C'était sa femme avant d'être la tienne. Et en plus, tu la rejettes. Mais franchement, ce n'était pas une raison pour le démolir de tes poings.

—On s'est réconciliés, lâché-je agacé, en ignorant complètement sa dernière phrase.

—Quoi ?

—T'as bien entendu. Pas entièrement. J'ai merdé avec elle, je le sais, mais on va essayer de passer du temps ensemble.

—Pour vous redécouvrir ? se marre mon ami.
—Il n'y a rien de drôle, mec. Heureusement qu'elle est venue quand je l'ai appelée.

C'est vrai, qu'est-ce que j'aurais fait sans elle, aujourd'hui ? Comment aurais-je géré si elle n'avait pas pris les choses en mains ?

—Je suis content que tu l'ais appelée, avoue Connor. Elle n'attendait que ça. Et ne foire plus, Dam, même si t'es mal.
Je hoche la tête, puis me rappelle qu'il ne me voie pas et réponds donc, un oui.

—Bon, ajoute Connor, tu m'appelais pour me parler de ton plan drague et reconquête de ta femme, ou autre chose ?

Je ricane tout en enfilant mes vêtements propres.

—Pour ma bagnole. J'ai récupéré la clé, mais faut que je sache où elle se trouve pour la conduire.

—En effet... Mais Damien, on ne peut pas débarquer chez ton frangin pour voler la caisse.

—On ne vole rien puisqu'elle m'appartient !

Connor soupire longuement et je sais déjà ce qu'il va me dire :

—Dam... Nous croyons tous que tu étais...

—Mort, continué-je à sa place, je sais, oui. Mais je suis bien vivant, et je compte bien récupérer ma bagnole.
Il me fait la morale un certain temps, me répète un bon nombre de fois que non, nous n'irions pas « voler » MA voiture, et qu'il va falloir que j'aille la demander gentiment à cet abruti de blond, comme un grand. L'idée de me rendre dans un hôpital me déprime à l'avance. Je n'ai en aucun cas envie d'aller dans ce milieu que je hais, et encore moins de manière sympa, pour demander de façon cordiale à ce connard pour ravoir un bien qui m'appartient.

Mais, je ne peux pas nier : Connor a raison. Nous avons une fonction où le moindre écart avec les lois peut nous porter préjudice, donc, c'est ensemble que nous irions voir mon frère demain matin.

Assise autour de la table, une revue sous le nez, ma mère esquisse un sourire en coin tandis que je me sers un café, presque prêt à partir.

—Tu sors ?

Je m'appuie contre le comptoir, croise les bras en l'observant. Elle a pris un coup de vieux sur une année, dirait-on, et l'idée que ce soit de ma faute me tord le ventre. Comme je ne réponds pas, elle relève la tête et rehausse ses lunettes dans ses cheveux.

Un jour trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant