16.Elisa

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Je ne sais plus quand était-ce la dernière fois que je me suis réveillée de si bonne humeur, mais ça fait énormément de bien. Même si je suis toujours en congé, j'ai prévu de demander à Mélanie de recommencer plus tôt. Je vais devenir folle si je reste enfermée ici, seule. 

Hier soir ma mère m'a appelée, affolée par ce qu'elle a lu dans le magazine de sa voisine. Alors, je lui ai tout dis, depuis le début, dans les moindres détails. Je pense qu'elle était sur le cul, à mille lieux de s'imaginer que j'étais capable de coucher avec le frère d'Alexandro. 

Sauf que là, je ne vois plus vraiment Damien comme mon beau-frère mais bien comme un homme qui n'a rien à voir avec Alexandro. Parce que réellement, ils sont tous les deux bien différents.
Alexandro est calme mais soupe au lait, il ne vit que pour le monde des affaires et de l'économie. Il aime le luxe, dans n'importe quel domaine et... Même au lit, ce n'est pas comparable.
Quant à Damien... Merde mais le peu que j'en ai vu me donne envie de creuser, de le connaitre, de le dévorer, de savoir tout de lui. Il est sublime, il est souriant, il est passionnel. Bref, il m'attire bien plus qu'il ne le devrait.

 Je termine de me préparer et file boire un café.

Mon portable m'annonce l'arrivée d'un texto. Numéro inconnu. Je l'ouvre, soupire quand je comprends qu'il s'agit d'un journaliste.

—Bonjour Elisa, je suis Sam Dirts et je voudrais vous rencontrer pour une interview. Recontactez-moi au numéro suivant.
Mon ventre se retourne. Comment ce sale type a eu mon numéro ? Je ne prends pas la peine de répondre, sinon je sais que je ne pourrais pas rester polie.
J'attrape mon sac, et sors.

******

Je m'arrête en haut des escaliers, le cœur au bord des lèvres. Par la porte vitrée de l'immeuble, j'aperçois une foule de monde. Non ? C'est une blague ?! Il n'a pas osé! J'appelle Mélanie.

—Allo ?

—Mélanie il faut que tu m'aides...
—Oh bordel ne me dis pas que t'as tué le Marine et que je dois planquer son corps ?

Sa blague me détend immédiatement.

—Non, dis-je en riant, tu as bien fait de me l'envoyer.  Je crois qu'il y a des journalistes en bas de mon immeuble.

—Tu déconnes ?

—J'aimerais bien. Attends.
J'enlève mes chaussures et grimpe sur le bord de la baignoire pour accéder à la petite fenêtre côté rue.

—Non, je ne plaisante pas. Il y en a une dizaine.

—Oh merde !

Je descends de la baignoire et m'assois sur le bord, soupirant fortement. J'en ai marre. Alexandro fera tout pour me pourrir la vie, il l'a dit, il le fait et il réussit. 

—Tu devrais rester chez toi, ne pas bouger de là.

—J'ai besoin de bouger Mélanie, il faut que je m'aère le cerveau si je ne veux pas devenir dingue.

—Je sais ma poulette... Tu n'as pas quelqu'un qui puisse te sortir de là ? Je suis bientôt en réunion... Je passerais ce soir.

—Okay, soupiré-je. Je te contacterai pour te dire ce qu'il se passe.

—Bisous !

—Bisous.

J'essuie mes larmes, d'un geste furtif. Alexandro sait que je hais être le centre d'attention, à quel point j'aime mon intimité. Il frappe exactement là où ça fait mal. Je me laisse glisser sur le carrelage, renifle bruyamment même si ce n'est pas féminin.

Un jour trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant