Tome 2-Ch 30-Elisa

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Durant le repas, je ne peux le quitter des yeux. Merde. J'ai l'impression d'avoir quinze ans à chaque fois qu'il remarque mes regards dans sa direction. Mes joues se réchauffent, mon cœur s'emballe et mon ventre se crispe délicieusement. Assise à l'autre bout de la table, ma mère me donne le secret de sa sauce au champignon, tandis que Damien est en grande conversation avec

Luis, le compagnon de ma mère. C'est la première fois que je le rencontre, et même si je peux percevoir à des centaines de kilomètres qu'il porte une perruque pour camoufler sa calvitie, je le trouve sympa. Puis, je suis ravie qu'elle avance, qu'elle ose se remettre avec quelqu'un. Il s'esclaffe quand Damien raconte les soirées passées sur un navire. Chacun y allait de sa supposition, tandis que Damien les contredisait toutes. Non, ils n'ont pas une antenne wifi sur leur navire, et donc, n'ont pas toujours de réseau. Il nous explique pour les alarmes incendie, qui peuvent se déclencher de jour ou de nuit, pour les parer au pire parce qu'un incendie sur un navire est la pire chose qu'il puisse arriver à un marin. Il nous raconte quelques entraînements, notamment ces heures passées dans l'eau, ou encore cachés par des couvertures de sables sur les dunes. L'observation, c'est le plus gros de son job, et donner des ordres aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis encore plus sous le charme quand je l'imagine dans les situations qu'il décrit tellement bien, qu'on s'y croirait.

— Cette vie doit être sensationnelle, s'écrie Luis. Les navires, les armes, l'ambiance.

— Elle l'est. Mais elle reste compliquée. Surtout quand on a des proches qui nous attendent.
— On gère ça comment chez les Seals ?

— On ne gère pas, rit-il, juste qu'on n'a pas le choix. Mais on a choisi notre métier en connaissance de causes. On a une demi-heure de connexion par mois. Vous vous rendez-compte ? Alors on divise le temps, même si on manque de minutes pour parler. Mais les règles sont les règles, qu'on soit Capitaine, Commandant, Canonnier ou tout autres grades. Et c'est comme ça pour tout ce qu'on fait dans la vie.
Et bien, si j'étais déjà persuadée que Damien serait un papa parfait, maintenant j'en ai la certitude.
L'autorité mêlée à l'amour, la douceur mêlée à la force.

Je l'aime... Je l'aime tellement.
— Dam, l'interromps-je quand nous avons fini le repas, tu ne veux pas aller fumer ?

Il penche la tête sur le côté, interloqué par ma question.

— Euh ?

— Bah oui, sur le toit.
Sa bouche s'ouvre et ses yeux prennent une teinte plus foncée lorsqu'il comprend mon sous-entendu. Mais l'écouter parler m'a fascinée, m'a donné l'envie de me réapproprier mon homme.

— Hum... Mes clopes sont dans ma valise et...
— Ok, on arrive, maman.
Les pieds de la chaise grincent sur le sol quand je me lève et j'entre dans la chambre, dans laquelle sont nos affaires. Damien entre à son tour, colle son torse contre mon dos.

— Tu es pressée ?

Sa barbe se frotte contre la peau de ma nuque, sa langue la lèche avant qu'il ne referme ses lèvres.

— Oui, geins-je, les yeux fermés. T'entendre parler... Je crois que ma libido se réveille dès que t'es dans la même pièce que moi.
Il rit bassement, et pose ses paumes sur mon ventre.

— Amène-moi sur le toit...

C'est dans une course d'escaliers et dans les rires, que Damien et moi arrivons sur le toit de l'immeuble. J'ouvre la porte métallique, et retiens mes cheveux qui s'envolent dans tous les sens. Le vent souffle, l'air est frais et je grelotte.
— La vue est splendide !
Damien s'approche du garde-corps et s'y accoude. Je l'imite, en souriant et tous les deux nous regardons les lumières de la ville se refléter dans le lac d'Ontario.

— J'aime beaucoup cette vue aussi.

— T'as froid ?

Je le surprends à m'observer et acquiesce, parce que oui, je caille vraiment. Damien m'attire contre lui, et je ne me fais pas prier pour me blottir contre son torse, entre ses bras.
— Voilà, c'est mieux comme ça.

Je dépose un baiser léger comme une plume sur son menton, en-dessous, sur sa gorge et ma langue qui parcourt son épiderme lui provoque plusieurs râles de plaisir.

Sa bouche rencontre la mienne, ses lèvres si douces m'embrassent comme si nous étions seuls au monde. Ses mains glissent de mon visage à mes seins, descendent sur la ceinture de ma jupe bleue, qu'il finit par remonter.

— Retourne-toi...
Je lui obéis, pantelante tandis que sa bouche suçote chaque parcelle de ma nuque, taquinant le lobe de mon oreille. Damien écarte ma culotte, et inspire quand il sent sur ses doigts que je suis trempée, alors qu'il vient à peine de commencer.

— Tu me rends fou... Tu le sais ça ?

Il fouille mon intimité, effleurant et pressant mon clitoris de son pouce.

— Je... J'espère bien... Oh Dam...

Ses doigts me pénètrent, m'arrachent des gémissements que je voudrais que personne ne puisse entendre.

— Vas-y, crie. Montre aux autres que ta chatte m'appartient, Elisa. Fais-leur entendre qu'il n'y a que moi, pour te faire jouir.
Ses mots osés m'excitent, et mes cris s'accentuent quand ses doigts accélèrent leurs mouvements. — Parle-moi, Dam, parle...
— T'aime ça, les mots cochons ? T'aime ça quand je t'en dis plein avec mes doigts en toi ?

— Ouiiii...

Son érection se presse contre mes fesses, et je ne veux plus attendre. Si je jouis, ce sera sur lui, autour de lui. Je m'écarte, le feu aux joues et trempée de désir, avant de détacher la ceinture de son pantalon. Nos lèvres se rejoignent lorsque Damien me soulève et m'installe sur le bord du muret. Un coup d'œil en bas me donne le tournis mais dès qu'il plonge ses yeux dans les miens, la peur du vide disparait. J'attrape son sexe dans mon poing, le frotte contre mon intimité, le lubrifiant de mon jus ce qu'il m'arrache un gémissement de plaisir. Damien grogne, ses yeux brillent dangereusement avant qu'il ne me dévore de sa bouche. Il s'enfonce en moi sans aucune douceur, et c'en est que meilleur. Ses mains sur mes fesses me retiennent d'une éventuelle chute, les miennes autour de sa nuque l'agrippent fermement, pour qu'il ne me lâche pas. Damien geint contre mon oreille, et ma bouche ne cesse d'embrasser la peau douce de son cou. Je voudrais que ce moment ne s'arrête jamais tellement c'est divin, de se retrouver. Les briques râpent mes fesses, et je me tortille sous les coups de reins de Dam.

— Vas-y, descends.
Sa voix rauque me fait frémir et d'un saut, je descends du muret avant de m'y appuyer. La vue en contrebas est exceptionnelle, ses mains qui longent mon postérieur le sont encore plus.

Mon cœur bat à tout rompre lorsqu'il frotte sa hampe chaude et dure contre celui-ci.

— Tu me rends fou...

— Arrête de parler et baise-moi, Damien.
Il ricane, continuant ses caresses. Ses doigts se faufilent jusqu'à mon intimité qui n'attend que ça.
Mes yeux se ferment quand il commence un va et viens des plus délicieux, ma respiration se saccade, mes doigts s'accrochent sur le bord du muret tandis que mes orteils se replient dans mes ballerines. Il joue, s'amuse de me voir si proche du précipice, tout en sachant que c'est lui que je veux, et pas seulement ses doigts.

— Dam...
— C'est pas assez ?

— Non ! grogné-je.
D'une seule poussée, il est en moi. Mon vagin palpite, mes paupières s'ouvrent et l'instant est magique. Lui et moi, seuls à faire ce que bon nombre ne s'imagineraient jamais pratiquer sur un toit. La vue que j'ai, et son sexe qui bouge en moi de manière lente et tortueuse, m'amène tout droit vers un orgasme fulgurant. Je ne peux retenir mes gémissements, encore moins ces larmes de bonheur et de plénitude qu'il m'offre. Damien reste en moi, encore quelques secondes et quand il s'enlève, c'est avec tendresse qu'il me retourne et m'embrasse, avant de prendre un mouchoir dans sa poche pour m'essuyer.

Puis, c'est avec une grande douceur qu'il pose ses lèvres sur les miennes et qu'il me souffle :

— Si tu savais comme je t'aime...


Un jour trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant