18.Elisa

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Blottie dans son lit, dans ses draps et bien entendu dans le t'shirt que je lui ai pris, je ferme les yeux, éreintée. J'ai repris le travail depuis maintenant une semaine et ça me fait énormément de bien. Mélanie me surcharge de boulot, je suis certaine qu'elle le fait pour que je cesse de me miner le moral.

Alex n'a pas cessé de m'envoyer des messages, de me téléphoner. J'ai fini par bloquer son numéro et une plainte a été déposée aujourd'hui même. En attendant, ces problèmes et ce travail en plus ne m'empêche pas de penser à Damien. Il... Bref, j'avoue, Damien me manque bien plus que je l'aurais voulu. Je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis maintenant deux semaines et demi.

Connor m'a dit que c'était normal, qu'ils n'avaient pas toujours le temps ou de connexion pour appeler leurs proches, alors je me rassure comme je peux. Je l'imagine souvent sur son bateau, à faire des exercices sur le pont. Sur le net, j'ai lu qu'il y avait eu des frappes aériennes en Libye mais je me rassure encore, en me disant que lui est sur un bateau, pas dans un avion. Connor me dit que non, ce n'est pas Damien et même que si c'était lui, il ne peut rien me dire. Faut pas croire, autant Connor est un type super sympa mais quand il me cache ces choses-là sur le boulot de Damien, j'ai envie de l'étrangler.

Damien...

Il me manque, vraiment. Sa voix, son odeur, son rire, ses baisers... Ses yeux verts, tout ce qui fait que c'est lui. C'est étrange, parce que nous nous connaissons depuis peu de temps mais j'ai l'impression d'avoir un lien fort avec cet homme, comme s'il était en réalité mon âme-sœur.
Je ne suis toujours pas rentrée chez moi, même si les journalistes ont déserté les lieux. Effectivement, comme je l'avais imaginé, le lendemain matin de ma sortie, une nouvelle Une affichait des clichés de Connor et moi et assurait notre liaison... J'en ai marre de voir toutes ces conneries sur moi, ces prétendues vérités qu'ils inventent de toutes pièces. Mais j'ai promis à ma mère et à Mélanie de garder la tête haute, de rester forte, alors j'essaie de le faire du mieux que je peux en ne réagissant pas à ces articles débiles.

*****

-Elisa ? J'ai un rendez-vous dans deux minutes.

-Je sais, dis-je en entrant dans le bureau de Mélanie. Le café est prêt, les croissants aussi et les contrats sont déjà posés à leurs places. Déstresse.
Nous allons signer un auteur aujourd'hui, et pas n'importe lequel. Il s'agit d'Hugo Prider, célèbre écrivain en quête d'une nouvelle maison d'édition. La sienne l'a lâché, ou inversement, je ne sais plus.

-Bordel, je te jure que je n'ai jamais été aussi nerveuse.
Je ris avec elle parce que oui, en effet, je peux l'affirmer. Mélanie qui d'habitude est un maître du yoga et de la zenitude, est sur les nerfs depuis deux jours.
-Tu pourrais aller chercher les repas de midi ? Tiens voilà la liste.

-Tu ne veux pas que je vienne à la réunion ? m'étonné-je.

-Ca ira, tracasse pas.

Elle me fait un clin d'œil tandis que je prends la liste des commandes annotée sur un post-it.

J'enfile mon manteau parce qu'il fait un temps pourri aujourd'hui et n'oublie pas l'enveloppe contenant l'argent de mes collègues. Quand j'ouvre la porte, je me fige, bouche ouverte. Damien.

Un sourire fend son doux visage, ses yeux pétillent de malice.

-Surprise, dit-il en souriant.

Mon cœur bat à un rythme effréné quand je cours vers lui. Ses bras m'enserrent directement et je pleure. Je n'arrive pas à croire qu'il est là, devant moi, dans mes bras.

-Tu m'as manqué, sangloté-je dans son cou.
Damien resserre ses bras autour de ma taille, je le sens trembler contre moi.

-Tu m'as manquée aussi bébé.

Mon cœur rate plusieurs battements. Je n'arrive pas à le lâcher, il me semble irréel. Damien me soulève et j'enroule mes jambes autour de sa taille, remerciant le ciel d'avoir enfiler un jeans aujourd'hui.

Je respire son odeur, l'odeur atypique de son uniforme. Il vient juste d'arriver, il n'a même pas été se changer. Il m'a manqué, oh bordel qu'il m'a manqué! Je pleure en riant, je le touche partout là où mes mains ont accès. J'ai l'impression de rêver. Il est rentré! Par-dessus son épaule, j'aperçois Mélanie qui rit en nous observant.

-Elle savait ?

-Ouais, je lui ai téléphoné ce matin pour être certain de t'avoir pour moi la journée entière.
Je le regarde enfin en posant mon front contre le sien.

-Vous ne m'avez pas embrassé demoiselle, murmure-t-il.

­-Vous non plus commandant.

Nos lèvres s'effleurent, se redécouvrent. J'enlève sa casquette passe mes doigts sur sa tête.

-T'as coupé tes cheveux ?

-Obligé, souffle-t-il.

Je presse ma bouche sur la sienne, avide de ses baisers. Une nuée de papillons s'envolent dans mon ventre, mon sang s'échauffe, mes bras se resserrent autour de sa nuque, pour qu'il ne cesse jamais de m'embrasser.

-On devrait rentrer, susurre-t-il. Je meurs d'envie de te sentir contre moi.

Il me fait glisser le long de son corps et je lui tends sa casquette, qu'il met sur ma tête. S'il y a bien une chose dont je suis certaine dorénavant, c'est que je suis folle amoureuse de Damien Burns.

*****

Dès que nous franchissons le seuil de l'appartement de Damien, je me rue sur lui. Nos mains ne savent même plus ou se poser tant elles voudraient être partout à la fois. J'ai besoin de le sentir contre moi, en moi, de me rendre compte que non, je ne suis pas en train d'halluciner. Je l'embrasse avec fougue, avec une passion débordante. Rapidement, il enlève mon haut qu'il balance je ne sais où. Je fais pareil que lui, en bougeant son t'shirt. Ses dog Tags logées aux creux de ses pectoraux me font un effet de dingue. Je ris quand il me pousse sur le canapé en cuir, envahit en partie par mes livres. Damien les balaie d'un coup de bras, s'allonge sur moi.

-Tu m'as réellement manquée Elisa.

Je ne peux que fondre devant lui, face à ses mots.

-Toi aussi Damien. Je caresse sa bouche du bout des doigts, plonge mes yeux dans les siens. Je crois que je n'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie qu'à l'instant.

-Je voulais te dire quelque chose Dam.

-Ca peut attendre ? Parce que là...

Je glousse quand il embrasse le renflement de mes seins.

-Oui, ça peut attendre.
Sa bouche se pose sur la mienne et je lui rends son baiser. Sa langue s'enroule autour de la mienne avec délice et je me régale de cette sensation qu'il me procure. Il se relève, détache son pantalon tandis que je fais de même. Quand nous sommes nus, je le fais assoir et grimpe à califourchon sur ses cuisses. Je gémis doucement en m'empalant sur sa hampe. J'ai l'impression que ça fait des années que je ne l'avais plus senti en moi tant je suis étroite. Damien grogne, penche sa tête en arrière sur le dossier alors que j'embrasse la peau douce de son cou. Je bouge doucement sur lui, nos lèvres se rejoignent, nos souffles se mélangent, nos salives s'échangent.

-Je t'aime.

Voilà, je l'ai dit. Damien ne bronche pas, continue à rythmer mon déhanché de ses mains sur mes fesses. Il aurait pu prendre peur, arrêter ce moment si intime où nos corps sont en fusion, mais non. Nos yeux se croisent avant qu'il ne m'attire encore plus contre son torse.

-Je t'aime Elisa. Je t'aime aussi.

Un jour trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant