C'est ce jour là qu'on devait partir à los Angeles papa et moi.
Je me préparai, furieuse qu'il n'ait pas voulu que j'aille à nouveau voir mamy pour lui parler.
Ce qui m'étonnait c'est que cette derniére ne soit même pas venue me voir depuis que je suis partie de chez elle.
Je me demandai si ça avait à voir avec ce que papa lui avait dit la derniére fois et qui l'avait fait pleurer.
Si seulement je pouvais savoir ce qu'ils se sont dit ce jour là.À force de trop réfléchir, j'ai vraiment mal à la tête ces temps-ci.
Je pense que papa et mamy ont raison et que ma nature de surdouée ne me facilite pas trop la tâche car je réfléchis beaucoup trop malgré moi. Si c'est ça être surdouée, je m'en serais bien passé.Bon sang! Méme moi je savais que mes réflexions alors que j'étais agée de dix ans dépassaient la normale.
Papa me fit appeler par le chauffeur qui vint me dire que nous devrions partir dans quelques minutes et qu'on m'attendait en bas.
J'accélérai la cadence et en deux temps trois mouvements me retrouvai en bas des escaliers, face à mon pére et à un autre homme que je reconnus comme étant tonton Badou, son collègue et ami qui devait sûrement nous accompagner jusqu'à l'aéroport parcequ'il avait aussi d'autres choses à régler là bas, le chauffeur derrière moi portait mes valises.
- bonjour tonton badou
- bonjour mariane. Ça va?
Je lui souris et acquiessais.
- oui ça va bien. Je vous remercie.
Il me sourit à son tour.
- donc prête pour le voyage?
- ma foi, je le crois bien.Il était gentil tonton Badou.
Toujours souriant et sympathique; le genre d'homme qui vous met en confiance par un simple sourire.Papa me devisagea et s'approcha de moi.
Il tenait dans ses mains une boite qui ressemblait beaucoup à ma boite à bijoux sauf que ce n'était pas de la même couleur ni de la même taille. Il me la tendit mais je ne la pris pas car je ne savais pas pourquoi je devrais.Il s'éxpliqua donc en ces termes:
- ceci était la boite à bijoux de ta defunte mére. Je veux qu'elle soit à toi à partir de ce jour.Je n'en croyais pas mes oreilles. Cette boite était magnifique et même si elle ressemblait à la mienne, elle était beaucoup plus grande et plus parsemée de pierres.
Je la pris toute heureuse de ce cadeau. Seulement, ma surprise était loin de s'arrêter là.
En prenant la boite des mains de mon pére, je me rendis compte qu'elle était lourde.Qu'est ce que ça signifie?
Je la déposai par terre et l'ouvris. Je crois que là, mon cerveau ne fit qu'un tour dans ma tête tellement j'étais choquée que j'ouvris la bouche comme un poisson.C'était magnifique.
- papa, la boite est remplie de bijoux!
Il éclata de rire.
- et tu crois que j'allais t'offrir la boite à bijoux de ta mére en la vidant de ses bijoux?Tout ça pour moi?
Je n'y croyais pas!
C'était des bijoux magnifiques et de trés grande valeur.Mais comment papa peut il me donner ce trésor?
- et je pourrai les porter?
- oui, puisqu'ils sont à toi mais porte les seulement à la maison. Cela vaudrait mieux que tu ne prennes pas le risque de te faire agresser.Là, tonton Badou intervint.
- Daour, tu ne penses pas qu'il est trop tôt pour que cette enfant ait des bijoux de cette valeur en sa possession?
- non Badou. Elle sera assez intelligente pour en faire bon usage.Mais tonton Badou ne semblait pas convaincu le moins du monde.
- Daour, tu mises beaucoup trop sur l'intelligence intellectuelle de cette enfant. N'oublie surtout pas qu'elle n'a que dix ans même si elle est surdouée.
Là, je me renfrognai et en voulut un peu à tonton Badou.
En voyant ma mine mécontente, papa lui répondit encore:
- ne t'en fais pas Badou. Ce n'est que pour lui faire plaisir.Ce dernier sachant qu'il ne pourrait faire changer d'avis à mon pére, leva les bras en l'air en signe d'abandon.
- bon. C'est toi qui voit.Papa lui tapota l'épaule.
Même si j'étais pas du tout contente de l'intervention de l'oncle Badou, je soupçonnais papa de m'offrir la boite juste pour me faire oublier ma frustration de ces derniers temps dut à notre départ qui ne me convenait guère.- il est l'heure de partir maintenant. Notre vol décolle dans une heure.
On sortit de la maison.
Moi, avec ma précieuse boite; papa et tonton Badou avec leurs sacs à ordinateurs et le chauffeur et le gardien derrière portant nos valises.Quelques instants après, nous étions arrivés à l'aéroport.
Nous descendions et faisions descendre nos valises tandis que tonton Badou répondait au téléphone.Une fois la besogne términée, le chauffeur et le gardien rentrérent avec la voiture et papa et moi aidés de tonton Badou avancions avec les valises pour les faire enregistrer avant de les recupérer.
Tonton Badou prit alors congé car il devait vaquer à ses occupations et nous souhaita un bon voyage.Assis sur le hall, nous attendions que l'annonce concernant notre vol nous parvienne.
- papa, je pourrai appeler grand-mére une fois arrivée?
- on verra mariane.Je gigotais sur ma chaise prète à insister.
- mais papa...
- je t'ai dit qu'on verra.D'accord, il ne veut pas que j'insiste et il ne veut pas non plus lever ses yeux de son téléphone qu'il manipule depuis tout à l'heur pour rencontrer les miens car il sait que s'il me regarde, j'arriverai à le convaincre d'un simple regard car non, je ne suis pas diabolique mais je suis aussi consciente de l'emprise que j'ai sur lui, de même que je sais que tout cela vient de ma ressemblance avec ma mére.
Les passagers du vol 332 en partance pour los Angeles sont priés de se présenter à la porte 12.
La voix féminine de l'haut parleur nous tira brusquement de notre tranquilité.
Papa se leva et je me levai à mon tour, chacun prenant ses affaires.
Nous nous dirigeames vers la porte 12 et montâmes dans l'avion aprés qu'on ait vérifié nos passeports et billets." bon vol"
Nous souhaita une hôtesse trés aimable.Nous montames dans l'avion et rangeames nos affaires.
Une voix en provenance d'un autre haut parleur nous demanda d'attacher nos ceintures de sécurité et d'éteindre nos téléphones.
Instructions que tout le monde suivit à la lettre.
Quelques instants aprés qu'il se soit attardé sur la piste l'avion daigna enfin décoller.
En ce moment là, en voyant que nous quittions le sol sénégalais et que les maisons qui m'étaient familiéres disparaissaient progressivement de ma vue, je pris réellement conscience de mon départ et je compris réellement que je ne reverrai pas ce pays de sitôt.
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Sombre Réalité (Terminé)
Non-FictionMariane,jeune fille sénégalaise de seize ans,orpheline de mére a 1 mois,issue d'une famille riche (enfin c'est uniquement son pére qui l'est) voit sa vie virer au cauchemard lorsque ce dernier, dans une sorte de perte de mémoire inexplicable, s'év...