Sombre Réalité (Terminé)

chapitre 22

Le lendemain, je me levai avec un désagréable sentiment de tristesse. J'avais peu dormi et ce que j'avais entendu mon pére dire n'avait pas réglé l'affaire.
Je dûs donc faire face à un mal de crâne plus qu'horrible durant toute une journée.

Pour commencer, j'ai été obligée de monter dans la voiture de papa pour qu'il me dépose à l'école.
Il m'avait demandé à plusieurs reprises si j'allais bien à cause de mes yeux rougis par l'insomnie et de la triste tête que je faisais.
Je fus tentée pendant un moment de lui demander des comptes sur ce que j'avais entendu mais y renonça car ne voulant néanmoins pas plus compliquer les choses et créer des disputes entre lui et moi.
Je ne voulais pas vraiment être en sa compagnie en ce moment là mais je ne pus pas non plus refusé catégoriquement sinon il aurait compris que quelque chose n'allait pas et s'il apprenait que je l'avais entendu, il me tuerait.
D'ailleurs, en le regardant, on croirait vraiment que ce n'était même pas lui qui pleurait hier devant une photo de maman.
Il était tellement impassible et avait un caractére tellement fort qu'il était impossible de croire qu'il était faible la nuit d'avant.
Je commencais à penser avoir rêvé ce que j'avais vu cette nuit.
Seulement, malgré son caractére de marbre, des cernes recouvraient le tour de ses yeux, ce qui me donna la certitude d'avoir réelement vu ce que j'avais vu.

Sur le chemin, il tenta plusieurs fois une discussion mais je restai de marbre et lui répondis par des bribes de mots.
Il se demandait sûrement ce qui n'allait pas car je le vis qui m'observait par le rétroviseur.
C'est vrai que je n'étais pas comme ça et que si je l'étais c'était sûrement pour une bonne cause.
Il me savait joviale et active pas mélancolique et maussade comme je l'étais présentement.
Arrivée à l'école, j'ouvris la portière pour descendre sans un mot tandis qu'il tenta de me faire un bisou sur la joue que je deviai pour descendre rapidement.
Il me regardait une derniére fois puis démarrait sans rien dire aussi.

D'habitude c'était moi qui lui faisais la bise mais cette fois-là j'étais trop remontée contre lui pour l'approcher et je ne voulais pas non plus qu'il m'approcha.

Je pouvais comprendre que l'absence de maman lui pèse; je pouvais comprendre qu'il ne puisse pas se remettre de sa mort car ce que j'avais entendu prouve qu'il avait bel et bien fini par l'aimer mais de là à vouloir me transformer de mariane à fyfia et en plus en faisant la promesse à la mémoire de maman c'était trop. D'autant plus que je pensais qu'il allait réellement tenir cette promesse et ça me sidérait.
Vraiment mon pére me faisait peur par moment.

J'étais obligée de garder le silence mais je n'accepterai pas qu'il me mette dans la tête d'une autre.
Je ne comprenais pas réellement ses intentions mais je savais que ça allait trés mal finir s'il ne se réveillait pas pour de bon.

J'entrai au sein de mon établissement.
Ma tete qui ne devait sans doute pas être beau à voir attira l'attention de mes camarades sur ma personne.
Bon, pour le moment, je m'en fichais.
Ce jour, j'avais trois cours dont deux le matin et un le soir.
Ça promettait d'être dur vu mon état mais je savais que j'allais gérer.
Ce que j'appréhendai par contre, c'était le comportement de Laurie envers moi.
Je ne savais vraiment pas quelle serait sa reaction suite à ce qu'elle avait appris de savana mais j'avoue que je craignais un peu ce qui allait se passer.
On était pas vraiment amies mais elle m'était sympathique et je n'avais pas envie de la voir s'éloigner de moi pour un probléme d'âge.

De toute façon, j'étais décidée à lui parler même si elle m'ignorait.
J'entrai dans la salle où on avait cours et regardai directement du côté de Laurie. Elle me regardait elle aussi fixement sans sourire ni ciller. J'éloignai mon regard et jetai un coup d'œil à la place à côté d'elle où j'étais assise hier, je constatai qu'elle était déjà squattée par quelqu'un car il y avait un cartable posée sur la chaise.