Je marchai pantelante à travers le couloir, chancelante d'un côté à l'autre.
À un certain moment, je pris le mur comme point d'appui et continuai ma marche.
J'arrachai au passage les affiches qui se trouvaient sur mon chemin sans prendre en compte les regards soit meurtriers soit satisfaits que l'on me jetait.Arrivée de nouveau dans la cour, j'apercus laurie et au regard surpris qu'elle me jeta, je vis bien qu'elle aussi venait de m'apercevoir.
Elle s'avanca trés rapidement vers moi et sans prononcer le moindre mot me prit instantanément dans ses bras.
Elle me serra fort, trés fort.
L'étreinte faisait un peu mal à mon corps meurtri mais je me sentais quand même bien dans les bras de mon amie.
Elle s'écarta un peu et me détailla furtivement de la tête au pied.- ma cherie. Comme je me suis fait un sang d'encre pour toi. J'avais un mauvais pressentiment. Je n'ai eu de cesse de penser à toi tout le week- end, je suis même venue chez toi mais ton pére ne m'a pas laissé entrer. Je suis tellement heureuse de te revoir.
Je lui fis un sourire douloureux.
Elle me ressera un peu dans ses bras puis me regarda plus attentivement.
- mariane, qu'y a t-il? Vas tu bien?
Je baissai la tête mais elle me la releva de suite.
- mariane? Mais que se passe t-il bon sang?
J'étais sûre qu'elle n'était pas au courant de ce qui se passait à l'école avec moi et savana.
Je fixai un instant son regard puis sans avoir put m'en empêcher, j'aclatai en sanglots devant elle.
Le trop plein d'émotions vécu ces derniers temps se déversait à flot sans que je n'y puisse quoi que ce soit.
J'étais incapable de retenir mes pleurs et sanglotai comme une folle.
Laurie me fixait toujours, le regard grave.
- il t' a frappé c'est ça? Ton pére t'a frappé n'est ce pas?
Elle n'était pas loin de la réalité mais ce qu'elle disait n'était quand même pas la réalité non plus.
Incapable de prononcer la moindre phrase correcte, je bredouillai:
- Laurie...il faut... M-m'aider. J'ai besoin de-de-de toi.
- de l'aide? D'accord mais il faut d'abord que tu me parles mariane. Raconte moi s'il te plait.
- je... Je... Mon pére... Il...
Je n'eus guère le temps De terminer mon interminable et désordonnée suite de mots lorsqu'on entendit un rire aigu et moqueur derriére moi.
L'expression du visage de Laurie changea.
- savana laisse la tranquile s'il te plait. Ce n'est vraiment pas le moment. Elle n'est pas bien en ce moment.
Savana s'avança imperturbable et se mit face à laurie.
Pour l'instant, elle ne m'avait même pas encore regardé.
Elle avait au moins une tête de plus que laurie.
Celle-ci fit un pas en arriére tandis que savana s'avança.Une foule s'était déja formée autour de nous.
Lorsque savana fut si prés de laurie que leurs deux poitrines se touchèrent, elle lui dit:
- crois tu que je ne sache pas que cette pimbêche va mal? Je sais qu'elle ne peut aller bien car j'ai causé son mal. Je l'ai faite expulsée en plein milieu de l'année scolaire. Quoi de plus catastrophique pour elle? Mais je sais ce qui pourrait être plus catastrophique que ça. Et toi, voudrais tu savoir ce qui est plus catastrophique que ça? Eh bien ça serait de te faire expulser toi aussi la Parker. Ne me cherche pas. N'essaye même pas. Tu ne l'as jamais fait donc ne commence pas maintenant parce que tu sais de quoi je suis capable.
VOUS LISEZ
Sombre Réalité (Terminé)
Non-FictionMariane,jeune fille sénégalaise de seize ans,orpheline de mére a 1 mois,issue d'une famille riche (enfin c'est uniquement son pére qui l'est) voit sa vie virer au cauchemard lorsque ce dernier, dans une sorte de perte de mémoire inexplicable, s'év...