Pdv de mariane
Enfin.
Me voila arrivée à la station.
J'apercevais déja les bus.Je regardais autour de moi cherchant des yeux le charretier qui m'avait aidé une semaine auparavant mais je ne le vis pas.
Tant pis.
J'apercevais un autre gars qui venait dans ma direction.
Je l'interpellais:- bonjour monsieur.
Excusez moi mais les bus en partance pour Dakar c'est par où?Le gars s'arrêta en face de moi et me dit:
- le prochain bus charge dans dix minutes. Il est là bas.
Alors même que je regardais dans la direction indéxée par le gars, une voix fit s'arrêter les battements de mon coeur une fraction de seconde.
- Il n'est pas nécessaire de la renseigner, la demoiselle vient avec moi.
Au tout début, lorsque j'entendis cette voix je souriais de désespoir, de colére, de peur.
Je n'eus point la force de me retourner pour confirmer ce que je savais déja.
Je souriais car je me disais que voila, c'était la fin.
Les bagages que je tenais tombérent lourdement au sol.
Mes bras pendérent lasses le long de mon corps.L'homme avec qui je discutais regarda daour dérriére moi et me regarda puis apercevant mon sourire qui n'avait pourtant pas du tout le sens d'un sourire habituel, il dut se dire sûrement que tout allait bien et que ma réaction était sans doute celle d'une personne agréablement surprise. Il haussa les épaules et me tourna le dos pour s'en aller.
Je fus tentée de lui crier de ne pas partir, de ne pas me laisser seule avec cet homme qui ne me veut pas de bien.
Je voulus lui dire de ne pas se méprendre.
Je fus tentée de courrir, de crier au secours mais je savais déja que cela ne m'aurait pas sauvé car daour aurait sûrement trouver le moyen de tourner la chose en sa faveur.
Je n'avais plus aucune chance contre lui.
J'avais fui, divulgué ce qu'il me faisait à mame astou puis fui de nouveau.J'en avais assez fait.
Si je continuais à fuir cela n'aurait aucun sens car tôt ou tard je souffrirai de toute maniére et cela ne ferait qu'agrandir la frustration qu'il devait ressentir à mon égard.
J'avais déja poussé le bouchon trop loin.Tous ces efforts pour quoi au juste?
Il avait fini par me retrouver.
J'allais de nouveau sombrer dans une misére perpétuelle.C'était ce qui m'était destiné.
Les esprits avaient décidé que je devais souffrir.
C'était vraiment malsain que je doive justement souffrir en me faisant violer en permanence par mon propre pére mais c'était ce qu'ils avaient décidé.Pourquoi est ce que je devais payer une dette qui n'était pas mienne me taraudait l'esprit.
Pourquoi le bon Dieu n'intervenait pas était pour moi une question sans réponse.
Tout ce que je savais c'était qu'au moins ce voyage au village m'avait permis d'éclaircir le mystére de mon malheur.
Seulement, même si on est toujours soulagé de voir s'éclaircir la cause d'un cas qui nous perturbait, la douleur de devoir affronter la réalité subsistera toujours.Je devais me résigner et accepter mon destin car oui souffrir était mon destin. Mais c'était toujours avec le coeur lourd que je me rendais compte qu'il n'y avait plus d'issues, que les escapades étaient terminées, que plus personne n'est là pour moi, que plus personne ne pourra m'aider.
Mon sourire de détresse se transforma en un sanglot silencieux.
Je pleurais déja dans l'attente de ce qui arriverait indubitablement.
Mais je n'eus toujours pas la force de me retourner.
Daour ramassa nonchalamment mes affaires, se releva et me prit fermement par l'épaule en me retournant en direction de sa voiture.
Je suivis ses mouvements sans contester et toujours sans le regarder.
Nous marchâmes côte à côte, sa main toujours posée sur mon épaule qui tremblait.
Il m'ouvrit la portière de devant et je m'y engouffrais la tête basse.
J'avais peur d'affronter son regard.
Il s'assit sur le volant et démarra sans un seul mot ce qui n'eut pour effet que de me faire peur encore plus.
Alors que la voiture dépassait les bus rangés à la queue-leu-leu, je risquais de lever les yeux sur lui.
Il se tourna en même temps et nos regards se croisérent.Ce que je vis dans son regard me glaça le sang.
Il était sombre.
La fureur avait assombri son regard.
Je ne pus empêcher un hoquet de sortir de ma gorge tellement j'avais peur.Il me dit:
- jamais tu n'aurais dut faire ce que tu as fait. Jamais.
Je ne disais rien et me contentais de le regarder en priant intérieurement pour qu'il s'aperçoive de mon désarroi à travers mon regard.
Mais monsieur était obnubilé par la frustration.- tu t'échappes du jour au lendemain à mon insu comme si tu avais le diable à tes trousses et avec l'aide d'un tierce imbécile qui le paye cher en ce moment. Puis tu oses venir au village me vilipender face à mame astou qui m'a fait un scandale honteux devant les villageois. Qu'est ce qui t'était passe par la tête? Tu croyais vraiment pouvoir m'échapper à l'intérieur de ce globe terrestre? Je t'apprendrai dorénavant ce qu'est la soumission jeune fille.
Il avait dit tout cela d'une voix glaciale que je ne lui avais jamais connu en fixant la route.
Moustapha!
Qu'est ce qui était arrivé à mouhamadou moustapha?
Je n'osais le demander.Je restais alors dans une incertitude et une douleur sans pareils.
J'etais perdue.
J'étais finie.
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Sombre Réalité (Terminé)
Kurgu OlmayanMariane,jeune fille sénégalaise de seize ans,orpheline de mére a 1 mois,issue d'une famille riche (enfin c'est uniquement son pére qui l'est) voit sa vie virer au cauchemard lorsque ce dernier, dans une sorte de perte de mémoire inexplicable, s'év...