chapitre 29

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       Retour à la narration

Au lendemain de ce qui s'était passé la nuit, je restai toujours émmitouflée dans mes draps froissés par ma lutte acharnée.
Lutte qui n'avait pourtant servi à rien.

Il avait réussi à avoir ce qu'il voulait.
Et aprés, il était parti sans rien dire.
Il s'était simplement levé et était parti sans un regard dans ma direction comme si lui même était choqué par ce qui venait de se passer.

IL.
Je ne pourrai désormais l'appeler qu'avec ce pronom.

Il était devenu, à partir du moment où il avait franchi la barrière qu'il ne fallait jamais franchir, un inconnu et en plus mon pire cauchemard...

Plutôt que de le détester, j'étais trop occupée à le craindre.

Émmitouflée dans mes draps, je n'avais plus la force de pleurer.
J'étais fatiguée, lassée, brisée de partout.

Mon corps me faisait mal.
Mon cœur me faisait mal.

Je n'avais, malgré ma lassitude, pas une fois réussi à m'endormir de la nuit.

Je n'arrivai pas à croire que je m'étais faite violée par la personne que j'aimai le plus en ce bas monde.

Je n'arrivai pas à croire qu'il ait put passer à l'acte au lieu de revenir sur terre avant de commettre l'irréparable.

Je n'arrivai pas à croire m'être faite dépuceler par mon propre pére à seulement onze années de ma vie.

Et pourtant, cette douleur que je ressentai était bien réelle.

Rien ne l'avait arrêté.
Ni mon trés jeune âge ni mon petit corps.

Il me prenait pour ma mére.
Il voulait que je sois ma mére.
Il avait fait de moi ma mére.

J'étais trop épuisée pour pleurer.
J'avai mal jusqu'à la moindre parcelle de mon corps.

Plusieurs fois , je tentai difficilement d'ouvrir mes paupières mais comme ne pouvant supporter leur propre poids, elles se refermaient toujours.

Ma bouche légèrement entrouverte laissait filtrer un souffle chaud et irrégulier.

Je me sentai mal.
J'avais de la fiévre.

De grosses gouttes de sueur perlaient mon front.

Je tremblai légèrement.

Sur le moment je me demandai si j'allai mourir.
Si ma vie allait être si courte.
Puis je me dis que non, que seule le délire provoqué par la douleur me faisait penser à la mort.
Mais je ne supportai simplement plus la douleur.

Elle était insupportable.

Tout ce que je souhaitai, c'était qu'il prenne conscience de ce qu'il avait fait et qu'il m'amena à l'hôpital.

Mais je ne croyai pas qu'il le ferait car le faire signifierait se dénoncer lui même.

Et pourtant, j'avais désespérément besoin d'une assistance de suite.

Avait-il osé partir au travail aprés ce qu'il m'avait fait?

Avait-il une idée quelconque du mal qu'il m'avait fait?

Malgré tout ce qu'il s'était passé, je me refusai à envisager le dénoncer.
On était dans un pays américain où régnait une loi des plus stricte.
Une loi capable de l'anéantir pour l'acte qu'il avait commis.

Mais moi j'essayai de le comprendre.
Il l'avait fait parcequ'il n'arrivait pas à se remettre de la mort de maman.

Je lui en voulai terriblement.
Je le craignai maintenant au plus haut point.
J'étai consciente que plus rien ne serait pareil désormais mais je n'étai, aussi, pas décidée à détruire sa vie.

Il l'avait fait.
J'avais mal mais ce n'était qu'une erreur qui ne se reproduirait plus jamais.
J'y croyais fermement et en même temps je priai pour que cela soit le cas.

Je ne voulai pas qu'il recommence car je ne savais pas ce qui se passerait alors.

Juste une erreur qui ne se reproduirait plus jamais.

Juste ça.

Où était-il?

Au moment même où je formulai cette question dans mon cerveau surchauffé, j'entendis des bribes de mots provenant d'une discussion au rez de chaussée.

Je fis un effort pour tendre l'oreille.

Laurie.

C'était Laurie qui parlait en bas.
Elle parlait avec lui.

Mais que faisait Laurie içi et à cette heure?

Et lui?

Il n'était donc pas parti au travail.
Il était donc à la maison.

Je fis tout ce que je pus pour saisir le plus de mots de leur discussion.

Je n'arrivai malheureusement qu'à saisir ces quelques mots de sa bouche à lui:

"Mariane... Bien... Repos... Besoin d'amis...

J'entendis la petite voix de Laurie répondre mais je ne pus rien capter de ce qu'elle disait.

Mais d'aprés le ton de sa voix, on aurait dit qu'elle essayait de le convaincre de la laisser monter me saluer.
Ce qu'il n'accepterait pas, je le savais.

Je ne comprenai rien mais j'eus ma petite idée quand tout d'un coup, je l'entendis crier:

            - je viens de te dire qu'elle va bien et qu'elle s'est remise de l'echec de son anniversaire. Elle s'est calmée et a arrêté de pleurer. C'est très gentil à toi de revenir prendre de ses nouvelles mais là, elle se repose. Va t-en et ne reviens plus jamais petite et laisse mariane tranquile. Elle n'a pas besoin d'amie te dis-je.

S'en suivit un claquement de porte sonore.

Non!

J'avais besoin de Laurie.
J'avais besoin d'elle même si elle ne devait pas savoir ce qui m'était arrivé.
J'avais besoin d'elle même si c'était pour lui mentir en lui disant que j'étais tout juste malade.

            -Ne la chasse pas. Dis-je tout bas, trés bas sans pouvoir élever la voix.

Sachant que personne n'entendait ma voix presque inaudible, je fis un léger effort avec mes mains en essayant d'y prendre appui pour me lever

Lorsque je m'appuyai sur mes deux membres, la douleur relança haussant le volume des tremblements convulsifs qui prenaient possession de mon corps et mes yeux s'emplirent automatiquement de larmes.

                  - Laurie, Laurie...

Je prononcai doucement, sans aucune force, à deux reprises le nom de mon amie avant que mes mains ne me lâchent et que je retombai brutalement sur le lit.

Et tout devînt flou.
Des bourdonnements remplirent mes oreilles.
Je ne sus plus où j'étai.

Je m'étais évanouie.

Quatre chapitres d'un coup!
Vous n'avez plus à vous plaindre vous bah dis donc!
C'est tout pour vous et rien qu'à vous.
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