chapitre 48

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Le taxi me déposait pile devant chez grand-mére.
Je descendis avant qu'il ne se gara complètement tellement j'avais hâte.
Le chauffeur m'aida à faire descendre la valise puis repartit quand je lui eus payé.

Je jetais un bref coup d'oeil aux alentours presque vide avant de toquer à la porte avec force.

Rien. Personne ne répondit.

Je regardais par la fenêtre qui donnait sur le salon mais elle était fermée et aucune lumiére ne filtrait.

Je frappais avec plus d'énergie mais toujours rien.

Où donc était grand-mére?

J'ai toqué et re-toqué durant cinq bonnes minutes mais rien.

Elle devait être sortie.
Je l'attendais.

Je posais ma valise sur la marche pied et m'asseyais pour attendre.
Il faisait vraiment frais et ça expliquait en grande partie l'absence de personnes dans le quartier pourtant d'habitude si animé.

Je ne sus plus combien de minutes j'étais restée devant la porte mais en tout cas la voisine et amie  de grand-mére, la vieille mame nogaye semblait s'être enfin rendue compte de ma présence.

La tête posée sur les genoux, je fus tirée de ma somnolence par sa voix nasillarde et méfiante.

                  - qui voilà?

Je relevais la tête et vis qu'elle passait la sienne par l'entrebaillement de sa porte.

                    - ah mame c'est moi.
                    - yow kane? (Toi qui?)
                    -mane leuh mariane gueye Camara mame ( c'est moi mariane gueye camara grand-mére).

Elle franchit le pas de sa porte et s'approcha de moi.

                       - waw mariane!
D'où viens tu et que fais tu là à cette heure?

                       - je viens voir ma grand-mére. Waw ani mou sakh?( elle est où d'ailleurs?)

Ignorant ma question mame nogaye me dit:

                       - kay thi biir. Fi wooroul yow tamit. ( viens chez moi. Ça n'est pas sûr par içi toi aussi.)

Elle avait raison. À ce que je me rappelle, le quartier de Liberté 6 avait eut de sérieux probléme avec des agressions qui avaient lieu pratiquement toutes les nuits.

Je me levais et la suivis qui claudiquait jusqu'à chez elle.

Nous croisâmes ses enfants et petits-enfants que je saluais puis  la suivis dans sa chambre.

                       - togual fi. Sibiti dafa séed yow tamit. (Assieds toi là. Dehors il fait frais.)

Elle me fit m'asseoir sur le lit en posant ma valise dans un recoin de la chambre.

Elle me souriait mais je ne comprenais pas pourquoi je percevais comme une voile de tristesse derriére ce sourire.

                       - attends moi.

Elle ressortit de la chambre et revint quelques minutes aprés avec un bol en  plastique rempli de bouillie et une tasse d'eau.

De la bouillie!

J'étais vraiment au Sénégal.

Bon sang, j'en aurais souri de toutes mes dents tellement ça  faisait longtemps depuis le temps que je n'en avais plus mangé.
Seule grand-mére m'en préparait mais daour n'aimait pas que je consomme ce genre de nourriture.

Sombre Réalité (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant