chapitre 17

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Ce matin là,  je me trouvai dans ma chambre me préparant pour aller au lycée.

Bon sang ce que je pouvais stresser!

           - mariane ne me fais pas monter et dépèche toi de descendre.

C'était bien la énième fois que papa m'appelai depuis le rez de chaussée et je craignais de me prendre un sacré savon si je ne me décidais pas à mettre mon stress de côté et à descendre.

Il m'avait réveillé de trés bon matin et était parti se préparer ensuite.

C'était quand même vrai que cela devait faire une bonne quarantaine de minutes que j'étais dans ma chambre.

                - j'arrive papa.  Donne moi juste deux secondes afin que j'apprête mon cartable.

Il ne répondit rien mais je pouvais deviner de là où j'étais qu'il roulait des yeux d'exaspération.

Peut être que mon adaptation ne serait en fait pas aussi difficile que je le craignais aprés tout.

Mais pourquoi est ce que cette boule de frayeur se formait alors dans ma gorge?
Peut être parcequ'en dépit d'être surdouée je restais toujours une gamine, non.
Seigneur!  J'avais besoin de ma mamy.

Ah oui ma mamy.  D'ailleurs papa devait me permettre de l'appeler non?
Oui,  d'accord,  c'est vrai qu'il n'avait pas répondu oui à ma demande.  Mais qu'importe.  J'insisterai.

Je me saisis rapidement de mon cartable aprés avoir soigneusement lissé ma robe et dévalai les escaliers telle une tornade.

En bas des escaliers je trouvai papa habillé d'un smoking.
Je me doutai qu'il irait au bureau aprés m'avoir déposé. 
Toujours est-il qu'il ne dit rien et se contenta de me devancer vers la voiture.

Une fois installés et les ceintures de sécurité attachées, je me mis à regarder droit devant moi tandis que papa démarrait.

On était pratiquement à mi- chemin lorsque je me décidai à lui demander:
        - papa... En fait voila... C'est que...

Mon pére me regarda bizzarement de par le rétroviseur avant de se retourner dans ma direction briévement pour ensuite reporter son attention sur la route.
          - bon jeune fille si tu as quelque chose à me dire vas y directement.

Je le regardai hésitante puis décidai de me lancer car aprés tout mieux vaut une mort brusque que lente, non.

               - en fait papa je me demandais si tu pouvais me permettre d'appeler mamy une fois de retour à la maison.

Son visage sembla se rembrunir .
Il ne dit rien pendant un long temps avant de me répondre froidement:
           - mariane, tu viens d'arriver dans ce pays que tu connais à peine.  Est ce que ça te dérangerait d'oublier un peu ta vie sénégalaise pour te consacrer a ta vie nouvelle?

Quoi? Il étai serieux là?

              - oublier ma vie sénégalaise?  Vraiment?
             - bon,  pas l'oublier carrément mais tu pourrais faire l'effort de t'adapter à ta vie içi avant d'en venir à penser à ce que tu aurais laissé derriere toi.

Oui,  il était bel et bien sérieux.

             - papa tu te rends compte que tu parles de mamy comme si elle était un objet?
            - non,  ce n'est pas le cas.  Je dis juste que tu devrais plus te concentrer sur ce qui t'attend au lieu de prendre un malin plaisir à me compliquer la vie.
            - mais je ne te complique pas la vie. Je veux juste appeler mamy, Juste l'appeler tu vois.
            - mariane c'est non.
           - tu ne me laisseras jamais plus lui parler n'est ce pas?  Pourquoi?  Elle t'apprécie pourtant.  Elle disait toujours que tu étais quelqu'un de bien et avait même consenti à te donner sa fille unique en mariage presque par force.

Papa se gara devant une immense bâtisse que je n'eus pas le temps de reluquer sur l'instant à cause de notre discussion plus qu'animée.

La maniére plus que brusque dont il avait coupé le moteur me fit peur sur l'instant car je savais que la discussion n'allait pas bien se passer.
Il semblait choqué par les dernieres paroles que j'avais prononcé.

               - mais qui t'a raconté ça?
               - bah c'est mamy et pas seulement ça,  elle m'a donné tous les details de surcroit. Et toi tu veux me maintenir loin d'elle pour une raison que j'ignore sans te dire ne serait-ce qu'une seule fois qu'elle n'a plus que moi en ce bas monde. Ellle t'a toujours soutenu papa alors pourquoi tu lui fais ça?

Bon sang ses traits se durcissent et je crus même qu'il allait me gifler.
Mais il se contenta juste de me fixer sans ciller.
Ce fut une des rares fois où il fixait mes yeux sans qu'ils l'influencent sur ses décisions.

            - ecoute moi bien mariane, je refuse d'avoir une telle discussion avec toi.  Ce n'est sûrement pas parce que tu es surdouée que tu dois te considérer comme la plus intelligente au monde. Tu ne comprends rien de ce que tu es en train de dire même si visiblement tu crois détenir le monopole de la compréhension alors descends de cette voiture et vas calmement faire tes cours tout en gardant en tête que tu as beau être intelligente tu restes quand même une fille de dix ans presque onze qui n'a pas à se mêler de la vie des grandes personnes.

En voyant que je ne bougais toujours pas de mon siége, papa s'écria:

            - bon, descends tout de suite de cette voiture et vas faire cours avant que je ne m'énerve pour de bon.

Et cette fois  je ne me fis pas prier pour descendre mais ce faisant, je l'entendis me dire:
            - tu es déja inscrite. Tu n'auras qu'à aller voir ton proviseur pour savoir dans quelle classe tu te trouves. Tes camarades ont déja commencé depuis quatre jours mais je parie que malgré ton retard tu seras au top. À la descente je viendrai te prendre pour qu'on aille dans un magasin de deco donc même si tu descends plus tôt, tu m'attends.

Je ne lui répondis même pas et sortis en claquant la portiére de la voiture, mon sac en bandouliére.
Serieux il commencait à m'horripiler grave celui là.
Une fois que je fus descendue, il démarra sans attendre.

Le lycée était plein d'élèves qui entraient plus qu'ils ne sortaient ou qui venaient simplement d'arriver . Je ne m'attardai pas sur eux car j'aurais largement le temps vue que j'étais appelée à les côtoyer pour un bon moment.

Je m'arrétai devant le portail pour détailler ma nouvelle école.
C'était une bâtisse qui devait avoir prés de trente ans et dont les murs fissurés étaient masqués par des couches de peinture .  Je pariais fort que chaque année, il ne faisaient que la repeindre depuis sa création afin de donner une image autant soit peu présentable sauf que l'architecture de l'école ne trompait personne.
Mais l'essentiel c'est qu'elle soit une bonne école non.
En étant devant le portail, on avait vue sur une cour des plus énormes qui était entourée de couloirs  qui devaient je le présumais mener respectivement aux salles de classe, refectoire et direction sans compter les étages qui les surplombaient et qui devaient mener à d'autres salles de classes aussi.
Il était presque huit heure,  il a donc fallu que je mette sur pause ma contemplation et que j'entre vite voir le proviseur si je ne voulais pas être en retard pour mon prochain cours qui aurait lieu je ne savais quand.

Sombre Réalité (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant