chapitre 46

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Moustapha se tenait la tête entre les deux mains, assis à même le sol de ma chambre.

               - ne me demande pas ça. Tu sais bien que je ne pourrai pas.

Je m'agenouillais devant lui et lui pris les deux mains.

                - seul toi peux m'aider. S'il te plait aide moi.
                - t'aider à aller vers ta perte? Est ce vraiment t'aider?
        
Je me relevais d'un bond.

                  - ce n'est pas m'aider à courrir vers ma perte mais plutôt vers mon salut.

                    - mais de quel salut tu parles? C'est quoi le probléme si tu restes avec ton pére?

                     - ne me pose pas de questions. Aide moi simplement. Sans conditions.

Il secoua la tête en laissant s'échapper un rire gêné.

                   - te rends tu compte de tout ce qui pourrait m'arriver si toutefois je consens à t'embarquer dans un de mes bus en partance pour dakar?

Je m'en voulais d'avoir été si égoïste sur le coup mais pour moi c'était un mal nécessaire.
Dieu m'avait envoyé une occasion en la personne de moustapha et de son agence, je me devais de la saisir.
C'était une occasion à ne pas rater pour moi.
Une occasion d'affranchissement unique.
Je devais aller chez grand-mére mariane.
Il n'y avait qu'avec elle que je pouvais parler et rester.
J'avais besoin d'elle maintenant plus que jamais.
Je savais que ma décision comportait des risques énormes tant pour moi que pour moustapha mais je devais tenter le coup. Je voulais tenter le coup.

                 - moustapha, avec daour je ne vis pas la paix qu'il simule tant.
                  - c'est à dire?
                  - c'est à dire ce que ça veut dire. Aide moi simplement à aller à Dakar sans que mon pére ne le sache et tu pourras être sûr d'avoir sauvé une vie.
                    - si je fais une chose pareil, je pourrais être sûr de la fermeture de mon agence.
                     - ce n'est pas mon intention et ça pourrait ne pas se produire si tu gardes le secret. Personne ne saura tant que tu ne parleras pas.

Il se releva et me prit le visage en coupe et je posais mes mains en dessus des siennes.

                - je ne pourrai pas continuer à cacher éternellement ta destination à ton pére. Ça serait plus qu'une folie.

                 - d'accord. Tu lui diras quand tu seras sûr que je suis bien arrivée.

                  - mais dis moi au moins pourquoi tu pars. Cela fait trois mois que tu es içi et à ce que je sache tu a toujours été à l'aise. Alors pourquoi diable veux tu partir?

                  - juste parcequ'il le faut. Contente toi juste de savoir que c'est une question de vie ou de mort.

Il se rassit par terre en marmonnant "qu'ai je fait?"

Je me mis à terre moi aussi.

                  - mis à part être le plus gentil, affectionné et remarquable grand frêre que j'aie jamais eu, tu n'as rien fait.

Je lui relevais la tête et il me sourit tristement.

                  - mariane, tu es mineure. Tu n'as que 12 ans. Contribuer à ta disparition pourrait être considéré comme un crime aux yeux de la loi. Pense à ce que tu compte faire s'il te plait. Il y a trop de choses en jeu dont ma carrière.

                 - j'y ai déjà réfléchi et je suis bien décidée.

Il me regarda longuement.

                     - reviendras tu?
                     - je ne sais pas.

Je lui avais dit ça seulement pour qu'il n'aie pas trop mal mais je savais déja que si je réussissais à partir de là bas je ne reviendrai jamais.
Il se tint la tête.
Je ne pus résister à l'envie de le serrer contre moi et il me serra très fort en marmonnant:
                  - ma petite soeur. Ma petite soeur.

Je me sentais mal pour lui mais la situation obligeait.
Je devais partir avant que les vieux démons de daour ne le rattrapent.
Je ne pouvais rester éternellement, chaque nuit, à craindre qu'il vienne dans ma chambre au point de n'en point dormir.

Cela faisait bien longtemps que j'avais céssé d'avoir un sommeil convenable.
Je passais mes nuits à dormir d'un seul oeil craignant qu'il récidive.
Je n'en pouvais plus.
Je devais mettre un terme à cela.
Je tentais d'oublier mais la question que m'avait posé moustapha fut le déclic qui réanima mes souvenirs.
Lorsqu'on quitta les bras l'un de l'autre, il me dit:

                - je t'aiderai et j'endosserai les conséquences quelles qu'elles soient. Je te le promets.

Je l'ai regardé et j'en ai pleuré.
Il me reprit dans ses bras et me serra si fort que j'en étouffais mais je ne voulais pas qu'il se détache de moi.
J'avais besoin de son réconfort.

Lorsqu'il se détacha il me dit:

                  - mon pére a demandé au tien de venir le voir demain matin donc sois prête pour le bus qui part à 10h. Je serai là à 9h30.

J'acquiescais.

Il se leva et partit comme s'il était perdu.
Il s'en est allé sans un mot de plus.

C'était plus que je ne pouvais supporter.
Aprés qu'il soit parti, j'en ai pleuré toutes les larmes de mon corps.

Je sais je sais ce chapitre est plus court que les précédents mais c'est pour une bonne raison.
Sachez que les chapitres à venir seront riches en événements.
Accrochez vous car "sombre réalité" tire à sa fin et quelle fin détonnante!!!
Bzx
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Je vous adore💖💖💖💖

Sombre Réalité (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant