chapitre 20

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- OK. Que me veux tu? Parle une bonne fois pour toute car après je peux t'assurer que tu ne le pourras plus.

En fait je ne savais même pas pourquoi je lui disais cela. Peut être était-ce pour essayer de l'intimider afin qu'elle croit que je n'avais pas peur alors qu'en réalité je crevais de trouille. Toujours était-il qu'elle me fixait, les yeux grands ouverts. Elle semblait carrément surprise par ma réaction et se demandait sûrement comment est ce que j'ai osé.

- écoute moi bien la minette, j'ai essayé d'être un minimum patiente avec toi en t'avertissant dés ton arrivée de qui est ce qui commande içi, chose que je ne fais jamais d'habitude.
J'ai sut dès le premier instant que tu es rebelle et cela ne me plaît pas du tout.
Il va sans dire que ton attitude envers moi ne te sera jamais favorable car moi, oui moi, je te jure que je te ferai payer ton impertinence et trés chére.

Là elle m'avait frustré avec ses menaces.

- et si tu commencais par arrêter de me menacer à chaque fois qu'on se voit. Je n'ai pas peur de toi. Qui que tu puisses être je ne te crains pas donc tu ferais mieux de baisser les armes avec moi car j'ai beau être nouvelle mais tu ne m'intimides pas et si tu t'evértues à me détruire, considére bien que ce sera réciproque.

En fait, je ne croyais rien à ce que je disais.
Je parlais beaucoup mais ne croyais, en réalité, aucunement à tout ce que je disais. Je parlais plus pour évacuer la peur qu'autre chose.
À m'entendre, on aurait dit que je n'avais pas peur alors qu'en fait c'était justement ce sentiment qui me donnait des ailes.
Oh diable! Ce que je me sentais faible en ce moment!
Mais je faisais tout pour camoufler et je croyais que ça marchait bien, ma foi.
Non seulement elle me faisait peur mais en plus je n'avais aucun moyen de la détruire comme je l'avais dit ci-dessus et pourtant, elle, je ne savais pas pourquoi mais j'avais le pressentiment qu'elle pouvait réellement me détruire contrairement à moi.
Il me fallait quand même tenir bon.
Accepter d'être persécutée au premier jour d'école ne serait sans doute pas judicieux pour moi.
Je devais me battre même si je n'étais qu'une petite fille.
Elle ne le savait pas elle et c'était déja une bonne chose. Enfin, je le croyais jusqu'à ce qu'elle sourit d'un sourire diabolique qui me fit suer sur place.
Au lieu de se frustrer pour ce que je venais de lui dire, elle m' avait simplement regarder d'une drôle de maniére et m'avait balancé ce sourire.
Bon sang! Quoi maintenant?

- tu sais ma petite africaine, tu n'aimerais sans doute pas savoir ce que les autres penseront et feront de toi si toutefois ils découvraient que tu n'as que dix misérables années en dépit de ta grande gueule et de ton physique assez avantageux.

- quoi?

C'était Laurie pas encore partie qui s'écria ainsi et elle se retourna en me fixant de haut en bas comme si elle me voyait pour la premiére fois.
J'ai été plus que génée en ce moment précis.
Comment est ce que cette folle savait ça?
Je ne voulais pas qu'ils sachent; je ne voulais pas que les autres sachent.
Comment est ce qu'elle savait?
Ce fut une pléthore de questions qui se bousculaient dans ma cervelle tout à coup trop petite pour l'occasion.
J'avançais de deux pas et m'adossais au mur morte de honte.
Savana profita de cette occasion pour enfoncer plus profondément le couteau dans la plaie.

- tu sais moi avec les professeurs, j'obtiens toutes les informations que je veux.
De même qu'avec les élèves aussi j'obtiens toujours ce que je veux. Tu seras à mes pieds et je te ferai payer les affronts que tu m'as faites à deux reprises cette journée sinon je te jure que je divulgue ton petit secret.

Je n'y croyais pas.
Un professeur, symbole de supériorité, de respect et de sagesse, qui divulguait des secrets sensés être personnels à une élève.
Mais pourquoi?
Qui donc était cette s'avana pour que même les professeurs courbent l'échine devant elle?
Je ne saurais dire si en ce moment précis j'étais effrayée ou frustrée.
Ce vieux professeur chauve, je le détestais en ce moment plus que tout et avais déja envisagé d'aller voir le proviseur aprés pour lui parler de ce qui s'était passé.
En attendant il me fallait garder savana en laisse et pour cela quoi de mieux que de la faire croire que j'acceptais alors qu'en fait je cherchais un moyen de la destabiliser ?

- d'accord savana. Je m'excuse pour les affronts que je t'ai faite.

Elle me souriait encore de son sourire à faire vomir une couleuvre et se rapprocha de moi.

- dis donc la minette, je croyais que que tu serais plus difficile à convaincre que ça. N'essaye pas d'utiliser tes méninges pour concocter un plan quelconque. Je sais reconnaitre les filles dans ton genre et crois moi que si tu tentes quelque chose, tu sauras qui est réellement savana zacharski. Et pour finir, je ne te pardonne pas.

Bon, c'était vrai qu'elle était très intelligente mais ses menaces ne me touchaient pas outre mesure pas plus que le fait qu'elle ne m'aie pas pardonné.
Je n'avais aucune envie d'être la bonne à tout faire d'une élève diaboliquement pathétique.
S'il devait m'arriver quelque chose, mon pére serait là.
Je ne connaissais pas son pére à elle car Laurie n'avait pas terminé de m'expliquer tout à l'heure mais je savais qu'il n'était sans doute pas plus influent que le mien.

Je me retournai sidérée pour partir laissant Laurie derrière moi me fixant toujours comme si j'étais une alien.
Ça m'a sidéré qu'elle n'aie même pas tenté de me défendre alors qu'elle connaissait cette folle mieux que moi.
Je comprenais qu'elle soit comme tout le monde intimidée par elle mais quand même...
Je doutais néanmoins qu'elle veuille me reparler aprés avoir pris connaissance de mon âge qui devait nettement concorder avec celui de son petit frêre ou sa petite sœur.
Je sortis de l'établissement en soufflant un grand coup.
J'avais besoin de grand-mére et de sa discussion pour me remettre le moral d'aplomb et m'aider à affronter ceci.

Papa était devant le portail.
D'ailleurs je me demandais comment est ce qu'il connaissait mon emploi du temps.
Bref, c'était pas important.
Oubliant notre dispute de tout à l'heure, je montais dans la voiture et l'embrassa sur la joue.
Il contracta sa machoire et resta de marbre en démarrant sa voiture sans me regarder.

Ah! Monsieur ne voulait pas croiser les gros yeux noisettes de sa petite fille pour ne pas succomber.
Là, je me rappelai alors de notre dispute.
Mais pourquoi est ce qu'il fallait toujours que je sois en mal avec tout le monde en ce moment ?
J'avais besoin de quelqu'un à qui parler en ce moment et pour sûr ce ne serait pas mon pére.
Pas de problémes.
Je gardais mes gaffes scolaires pour moi.

Cette premiére journée scolaire a été trop riche en émotions.
Et aprés, direction boutique de déco inconnue avec un pére qui risquait de me massacrer à cause de ma grande bouche.

Sombre Réalité (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant