chapitre 34

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Il apparut par l'entrebaillement de la porte et me fixait incrédule.

               - qu'y a t-il ? Te sens tu bien?

Non mais ce gars me donnait simplement envie de rire aux éclats.
Il osait me demander si ça allait alors qu'il avait détruit ma vie.

Il n'était vraiment pas bien dans sa tête.
Je tentais quand même de jouer le jeu.

             - oui ça va.  Je... Euh..

Il me fixait patiemment.

              - est ce qu'il me serait possible d'aller à l'école aujourd'hui?

               - à l'ecole? Mais tu ne m'as pas l'air apte d'y aller. Tu n'as rien mangé depuis un bon bout de temps, tu es pâle et tu as de la fièvre.  Comment comptes tu y aller?

Ah donc il savait que je n'allais pas bien et il continuait à me faire du mal.
Quel gros malade!

Il fallait tout de même que je fonce.

                - je suis peut être pâle mais je me sens mieux à l'intérieur et je pense que ma fièvre diminuera si je sors un peu. Je t'assure que je peux aller à l'école.

              - si tu le dis mais vraiment je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

               - s'il te plait sinon je risque de mourir de désespoir.

               - allons, allons tu sais bien que tu ne mourras pas. Je comptais appeler votre proviseur pour lui dire que tu es souffrante et que tu ne pourras pas venir cette semaine.

            - comment? Mais non. Bien sûr que je pourrai. Je dois vraiment aller à l'école. Pour l'amour du ciel.

Depuis le temps,j'avais compris que les supplications ne servaient à rien avec lui alors je ne savais même pas pourquoi je le faisais.
J'étais désespérée.

              - je sais que tu tiens beaucoup à tes études. Alors, Supposons que je veuille te laisser y aller, comment être sûr que je peux te faire confiance?

Ok!
Là,il avait raison.
Mais l'accepter serait ruiner à jamais toute chance d'être libre.

             - tu peux me faire confiance. Je n'irai nulle part. Je veux juste aller à l'école. Tu as ma parole même si je conviens que pour toi elle ne vaut rien. Tu vois bien que je suis trop faible pour aller quelque part.

             - mais tu n'es pas trop faible pour aller à l'école?

Il était en train de m'étudier.

C'était comme un examen pour moi et jusque là, j'avais réussi tous les examens que j'avais faites.

               - je ne m'enfuirai pas.  Je le jure.

              - mariane, Je sais que tu n'iras nulle part et je sais pourquoi je te dis ça.  Je sais aussi que tu ne diras rien de ce qui se passe içi à quiconque parceque tu es une fille beaucoup trop sensée pour faire une telle bétise.

               - je ne dirai pas de bétises et je ne m'enfuirai pas.

              - prépare toi à me retrouver en bas dans cinq minutes.  Je termine de me préparer pour aller au travail.

                - OK.

Il se retourna et sortit en laissant la porte ouverte.

Challenge relevé!
Je n'aurais jamais crut que c'aurait été si facile.
Et je dois le dire, l'aisance avec laquelle il avait flanché me déconcertait un peu.
Si je n'étais pas si heureuse de pouvoir enfin sortir, je pourrais penser qu'il y avait enguille sous roche.

Je m'asseyais sur mon lit.
Pourquoi malgré ma joie actuelle je n'arrivais même pas à sourire?

On aurait dit que j'étais éteinte de l'interieur.
Je pris mon cartable et pour ne pas courrir le risque de me faire prendre, je décidais que je ne prendrai pas d'habits.
Je pris juste la chaine que Laurie m'avait offerte et mon cahier de secrets puis descendis.

Je le trouvai debout sur le hall d'entrée en train de communiquer.

Il raccrocha immédiatement et me fit un petit sourire. Je gardais mon visage fermé.

            - allons-y.  Me dit-il.

Je le suivis.

En sortant, l'air fraiche qui me fouetta le visage me revigora instantanément.

Il m'ouvrit la portière de la voiture et aprés avoir refermé s'engouffra à son tour au volant.

            - il n'y a plus rien dans le réfrigérateur.  Madame sahra doit venir faire les achats aujourd'hui. Donc tu devras t'acheter à manger une fois à l'école. Voici un peu d'argent.

Il me tendit une liasse de billets que je saisis et mettais dans ma poche sans rien dire.

J'étais trop occupée à élaborer un plan.

Une fois à l'école il me fallait voir Laurie.
Je ne lui dirai pas vraiment ce qui se passe mais je lui dirai que je suis malade et que mon pére était devenu fou.
Je lui demanderai de m'aider à rester quelque part, peut être même chez elle, un certain temps, juste le temps de savoir quoi faire.

Je devrais alors partir une fois avoir discuté avec Laurie avant qu'il ne revienne.

Un plan simple ainsi élaboré, je ne pensais même plus à savana et ce qu'elle avait fait.
J'avais complètement oublié les dossiers de cette folle à cause de mes soucis beaucoup plus graves.

Jusqu'à ce que j'arrive à l'école.

Je descendis de voiture et sans regarder derrière moi ni prononcer le moindre mot, je me dirigeai au sein de l'établissement.

J'entendis la voiture redémarrer derrière moi.

Il fallait que je vois Laurie.

Elle ne devait pas être encore là.

Je décidais de l'attendre devant le portail de l'établissement.

J'étais tellement préoccupée que je ne me rendis même pas compte des regards assassins que me lançaient les élèves en passant.

J'avais complétement oubliée la surprise que me réservait savana.

Je l'avais complétement oublié elle même.

Je regardais distraitement jusqu'à ce que j'entendis une voix masculine m'interpeller.

           - hey c'est toi mariane?

Je le regardais de haut malgré ma fatigue apparente.

              - qu'y a t-il?

Il haussa un sourcil surpris.

              - on ne t'a jamais appris qu'il ne fallait jamais répondre à une question par une autre question?

Mes yeux bouffis commencèrent à me faire horriblement mal parce que j'essayais de les maintenir fixés sur ce garçon.

Il était élancé, de teint clair avec une chevelure de jais flamboyante et ses yeux noirs aussi donnaient l'impression de se moquer de tout le monde.

Il me parlait comme si ça le dégoutait de devoir le faire.

Pourquoi m'agressait-il de la sorte?
Que lui avais-je fait?

Décidément les élèves de cette école avait la fâcheuse manie de s'en prendre à ceux qui ne leur avait rien fait.

               - qui es tu et que me veux tu?

Il afficha un sourire qui ne me plut pas du tout et prit brusquement ma main.

            - suis moi et tu sauras.

 

Sombre Réalité (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant