Retour à la narratrice
À mon réveil je ne sus combien d'heures plus tard, le soleil était très haut dans le ciel, je percevais son reflet contre la vitre de ma fenêtre.
Que s'était-il passé?
Une douleur extraordinaire qui me martyrisait de partout me remit bien vite les idées en place.
Je me rappelai vite fait de tout.
Oui tout.
Tout ce qu'il m'avait fait.Faute de pouvoir bouger la moindre parcelle de mon corps, je fis défiler mes yeux autour de moi.
Je me rendis compte que mes draps avaient été changés; ceux sur lesquels je reposai maintenant n'étaient pas les mêmes que ceux sur lesquels je m'étais évanouie.
Ma chambre aussi avait été rangée.
Les bijoux que je portai et qui jonchaient la moquette hier nuit avaient été soigneusement rangés dans leur boite.Je détournai la tête.
Je n'avais pas envie de voir cette boite ni ces bijoux.
Ils me rappelaient trop clairement ce qui s'était passé.En faisant glisser mes mains le long de mon corps endolori, je constatai non sans surprise que j'étais de nouveau habillée mais cette fois-là d'une robe très ample.
Je passai ma main brûlante de fièvre sur mes bras et mes cuisses et me rendis compte que mon corps avait été nettoyé.
J'avais été nettoyée.
C'était lui.
J'étais sûre qu'il était entré dans ma chambre pendant que j'étais évanouie pour ranger le bazar qu'il avait causé.Je ne voulais pas le détester.
Tout ce que je voulais, cependant, était qu'il s'éloigne de moi, qu'il ne m'approche plus.Je le craignai beaucoup trop.
Je ne voulais pas m'insufler une haine volontaire contre lui.
Je ne le voulais pas.Je tirai avec le peu de force qui me restait les draps vers mon cou et m'y blottis tant que possible.
Il me fallait toujours aller à l'hôpital car ma fièvre n'était pas descendue et la douleur de mon corps ne faisait que s'accentuer.
Il fallait qu'il m'amène à l'hôpital ou qu'il fasse venir un médecin.
Tout d'un coup, j'entendis la porte de ma chambre grincer.
Ça ne pouvait qu'être lui. On était seuls dans la maison.
Tout d'un coup je ne fus plus sûre de rien.
Plus sûre qu'il ne le referait plus.
Plus sûre que ce n'était qu'une erreur.
Plus sûre que je ne le detestai pas.
Non!
Mais je priai intérieurement.
Faites seigneur que ça ait été quelque chose qui ne se reproduira plus.
Juste une erreur.
Juste une erreur.
Seigneur, faites que ça ait été juste une erreur.
Faites qu'il ne recommence plus.
Plus cette fois.
Non, plus cette fois.Dieu seul savait par quel moyen mais malgré la douleur qui m'empéchait de bouger depuis hier, je me levai d'un bond et courrus me blottir dans le coin qui séparait ma commode du mur.
Je tremblai comme une feuille surtout lorsque je vis le pantalon que portait celui qui venait d'entrer.
C'était son pantalon.
C'était bien lui.Je me recroquevillai.
J'entourai mes genoux de mes mains et mettais ma tête entre ces dernières en tremblant de tout mon corps.Je ne voulais pas le voir.
Je ne pouvais pas le voir.- s'il te plaît ne me fais plus de mal.
Je ne savais même plus d'où est ce que j'avais trouvé la force de parler ce jour là.
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Sombre Réalité (Terminé)
Non-FictionMariane,jeune fille sénégalaise de seize ans,orpheline de mére a 1 mois,issue d'une famille riche (enfin c'est uniquement son pére qui l'est) voit sa vie virer au cauchemard lorsque ce dernier, dans une sorte de perte de mémoire inexplicable, s'év...