Chapitre 4

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Je ne m'attendais pas à trouver Laurie accroupie près du bureau du proviseur quand je sors. Lorsqu'elle me remarque, elle se jette sur moi. Je lui demande, surprise :
- que fais tu ici ?
- Je t'attendais.
Les trois filles qui accompagnait Carla tout à l'heure sont présentes et la rejoignent très vite. Laurie me demande :
- que s'est-il passé ? J'espère qu'elle ne va pas s'en sortir comme cela, hein ? Rassure moi. Ses propos ont été horribles.
Carla éclate de rire lorsqu'elle entend ce que dit mon amie.
Mais arrête de rire comme ça poufiasse, ton rire est immonde !
Je trouve que je dis trop de grossièretés depuis que je suis ici mas je ne peux pas m'en empêcher quand je vois leur tête de con.
Elle s'adresse à moi d'un ton des plus sarcastiques :
- je suis tellement désolée la baleine, je ne voulais pas te faire de mal...
C'est ça ! Hors de ma vue ! Tu ne sais pas comme je suis tentée de te cracher à la figure, là !
Laurie m'observe, inquiète.
- tiphaine...
Excuse moi Laurie mais je n'ai rien pu faire avec un serpent pareil.
- je n'ai...
- oh pardon Laurie, me coupe Carla, je n'ai pas pu avouer au directeur que tout était de ma faute, tu comprends ? En plus, il m'adore. Avec tout le fric que ma mère lui donne, il ne pouvait pas se permettre de m'engueuler...
Elle est tellement heureuse de m'avoir bousillé que ça crève les yeux.
- quoi ??
Laurie écarquille les yeux puis me regarde.
- Attends Tiphaine ne me dis pas qu'elle ne s'est pas faite engueuler, là ?
Carla part en éclatant de rire suivie des trois filles qui me lancent des regards moqueurs.
- tiphaine, qu'est ce que tu as fait ??
Laurie me secoue en me criant dessus. Je me laisse tombée, mon dos collé contre le mur, ma tête enfouie dans mes mains.
Je me suis fourrée dans un énorme pétrin. Je ne sais pas si ma mère va me croire si je lui dit la vérité, la vraie.
Voyant dans quel état je suis, elle adopte un ton plus doux :
- tiphaine, raconte moi s'il te plait. Je suis avec toi maintenant, tu n'es pas toute seule.
Je me laisse aller et lui raconte tout dans les moindres détails, ce que Carla a osé dire, ce que le proviseur m'a répondu, ce que j'en ai pensé.
Une fois mon récit terminé, mon amie me regarde, très en colère par ce que je viens de lui apprendre. Moi aussi je suis furieuse. Je ne peux pas croire que je vais me faire punir alors que je n'ai presque rien fait. Je me suis peut-être un peu emportée mais elle l'a largement chercher. C'est à se demander si elle n'attendais pas que ça !
Laurie se lève, déterminée. Elle déclare :
- On ne peut pas laisser passer ça Tiphaine. Je ne comprends pas pourquoi tu ne t'es pas défendu, tu aurais dû. Même si tu l'a frappée, elle n'a pas été une sainte avec toi. Elle méritait de payer !
- Mais puisque je te dis que j'ai essayé de me défendre. Criai-je.
Je dis d'un voix plus calme, de peur que Chauvin m'entende :
- mais il ne m'en a pas laissée l'opportunité ce con...
- je ne suis pas d'accord, tu dois faire quelque chose. Commence-t-elle à s'énerver.
Je me lève d'un bon.
- que veux-tu que je fasse, dis moi ? Il n'y a plus rien à faire. Il préfère punir des innocentes? Qu'il le fasse, merde mais laissez moi respirer !
- Mais tu ne peux pas dire de telles choses Tiphaine. Tu dois réagir. Si tu ne fais rien tout de suite, elle va continuer à t'insulter...
- Je m'en fou, putain ! Qu'elle m'insulte si ça lui chante, si ça lui procure du plaisir ! Qu'elle me traite de baleine, de pute complexée...allez ! Je. M'en. Fou.
Nous hurlons toutes les deux, à bout de souffle.
- je suis désolée Tiphaine mais moi je vais témoigner.
Au meme moment, la porte du bureau du directeur s'ouvre laissant place à un homme sur les nerfs.
Qu'est ce qu'il y a connard ? On te dérange peut-être ?
- qu'est ce que c'est que ce raffut ? On n'est pas à la foire...Encore toi ! Dit-il lorsqu'il m'aperçoit.
- Monsieur le proviseur, il faut que je...commence Laurie.
- Ce n'est absolument pas le moment Laurie ! J'ai beaucoup de travail. Si tu veux me faire part de quelque chose, tu vois avec ma secrétaire si elle peut t'obtenir un rendez vous ! Pour le moment, j'aimerais que vous alliez dans la cour. Vous me dérangez a crier comme cela.
Alors qu'il se retourne pour partir, ma copine prend la parole, d'une voix qui me semble plus forte que d'habitude :
- Avec tout le respect que je vous dois, monsieur, je trouve que vous n'avez absolument pas complétez votre rôle de directeur dans la façon d'où vous vous êtes comporté avec Tiphaine. Je vais etre très clair avec vous, votre comportement a été inadmissible !
Pour être clair, c'est clair !
Chauvin se fige en entendant ses paroles. Il se retourne et fixe Laurie, une lueur de mépris dans les yeux.
- je te demanderais de te mêler de ce qui te regarde Laurie.
- Je me mêle de ce qui me regarde là monsieur. Je ne fais qu'énoncer les faits. Vous avez pris le parti de Carla sans avoir essayer de comprendre ce qu'il s'est réellement passé. Sauf que, d'après ce que m'a rapporté Tiphaine, Carla a menti. Sur toute la ligne.
Le directeur semble soudain mal à l'aise.
Tu n'aimerais pas que la faute soit remise à Carla, hein ! Quel dommage si ses parents ne pourraient plus donner d'argent pour la paroisse par la suite !
- a ce que je sache, tu n'es pas avocate. Je te demanderais une dernière fois de faire attention à ce que tu dis.
- J'étais présente lors des faits et je voudrais témoigner. Vous ne pouvez pas me refuser cela !
Il semble méfiant mais finit par soupirer.
- très bien. Mais je pense que Tiphaine ne devrais pas être là. Je n'aimerais pas qu'elle t'influence.
Connard.
- il n'y a aucuns problèmes.
- Allons-y.
Il se rendent dans son bureau et je me retrouve seule dans le couloir.
Je me sens mal. Par ma faute, mon amie à été entraînée là dedans. Je ne veux pas qu'il lui arrive des problèmes. Cette fille a juste pris mon parti, elle m'a défendu...protégé face à l'attitude de Carla. Elle ne s'est pas laissé impressionnée. Contrairement à moi qui n'est pas su riposter, par des mots.
J'aurais dû insister dans le bureau du proviseur, lui dire qu'elle m'avait cherchée. Mais lorsqu'il m'a coupé, à deux reprises, je me suis dit qu'il ne valait mieux pas insister, il ne me croirait sûrement jamais. Je n'ai pas trouvé le courage de plaider ma cause. Je regrette en cet instant. Et je pense que Laurie a raison, elle doit payer car elle a touché un point sensible : mon corps. J'ai pensé, depuis toute petite, que ça allait m'arriver. C'est pour cela que j'ai pris mes précautions en portant des vêtements amples. On ne peut pas dire que je sois obèse, Je suis un peu en surpoids, en tout cas plus que la normale. On le remarque vite face à des filles plus fines que des haricots. J'ai un taille plutôt fine si on la compare à mes hanches, mes fesses et mes jambes. Cependant, mon léger surpoids est visible.
Pourquoi cette fille m'a attaqué ? Je n'en sais rien. La seule chose que je sais, c'est que j'aurais préférée qu'elle m'insulte d'une autre façon plutôt que d'insulter mon physique.
- tu n'es vraiment qu'une sale garce, toi !
Je sursaute face à cette voix qui vient de me tirer de mes pensées. Elle m'est familière, une voix grave...qui ne peut appartenir qu'à une seule personne...
je me lève d'un bond et me colle contre le mur. Il s'approche de moi, son visage à quelques centimètres du mien.
- tu as osé me gifler. Devant tout le monde, putain ! Tout le monde me respecte depuis que j'ai posé mes pieds dans ce lycée. Et toi, tu viens d'arriver et tu décides de jouer aux rebelles. Tu dois te comporter comme tout le monde : tu me respectes, tu m'admires, tu me regardes comme si j'étais le plus beau spécimen que tu n'es jamais croisé et tu fais en sorte de ne pas te faire remarquer.
J'étouffe un rire. Sérieusement ! C'est quoi ces gens qui imposent leurs lois dans cet établissement. Vous vous êtes cru supérieurs aux autres ? Mais j'ai un scoop pour vous : vous êtes pareils que nous. Vous n'êtes ni des anges, ni des saints, ni des dieux alors arrêtez...juste arrêtez !
Si il croit que je vais me plier en quatre pour lui, il peut toujours rêver !
Je me dégage de son emprise mais il est bien plus fort que ce que je croyais.
- laisse moi passer. Si tu crois que tes menaces me font peur ! Je te respecterais le jour où tu me respecteras. Et si tu n'es pas content et bien tu vas te faire voir !
Il semble surpris par mes propos. Il se lance des fleurs trop vite lui. Il croit que je vais faire comme toutes ses filles et baver dès que je l'aperçois, où me mettre à genoux devant lui et le vénérer parce qu'il a, un jour, pété le nez d'un mec. Mais tu te mets les doigts dans l'œil mon coco ! Certes, il est beau mais ce n'est pas une raison pour ce comporter comme le dernier des connards.
Avant de me céder le passage, il déclare :
- suis moi !
Et puis quoi encore ! J'ai déjà assez de problèmes comme ça, je ne veux pas en rajouter à ma liste.
- euh...non, merci mais je préfère aller dans la cour.
Il s'arrête net et se tourne vers moi. Ses yeux me font comprendre qu'il est agacé. Par quoi ? Si je n'ai pas envie de le suivre, je ne vais pas m'y obliger.
- putain suis moi et me fais pas chier...
- Mais je n'en ai pas envie. Et sois poli si tu veux que l'on t'écoute !
- Je voudrais juste fumer une clope et je souhaiterais de la compagnie. S'il te plaît, accepte !
Il semble vraiment tenir à ce que je l'accompagne. Franchement, si c'est ça son excuse, je n'ai toujours pas envie d'accepter mais, pour la première fois, il a prononcé les mots "s'il te plaît".
- ok...
Je viens de dire quoi la ? Il se dirige vers les toilettes des filles du couloir. Je n'ai plus d'autre choix que de le suivre.

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