Chapitre 21

1.1K 45 6
                                    

-- Tiphaine --

Je ne me sens pas bien. Vraiment pas bien. Je n'aurais jamais cru, un seul instant que Catherine parlait d'Anton hier. Je n'aurai jamais pensé le trouver là, à l'attendre pour...faire du shopping !
Catherine est venue me chercher au lycée. C'était vraiment sympa de sa part et je ne m'y attendais pas du tout.
Il ne m'est pas venu à l'esprit de lui demander qui était la personne avec qui elle avait rendez vous.
Dès que je l'ai vue, de dos, entrain de fumer, j'ai eu un haut le cœur. Plus nous nous approchions, plus j'appréhendais sa réaction qui, j'en était sûre, n'allait pas être chaleureuse.
Et je ne m'était pas trompée.
Quand il m'a vu, il s'est carrément étouffer avec sa cigarette. Faut le faire quand même !
Il ne s'attendait clairement pas à me voir, et moi non plus. Il est passé de la stupéfaction au très grand mécontentement. Comme il commençait à s'énerver contre Catherine par ma faute, j'ai essayé d'arranger les choses. Mais elle n'a rien voulu entendre. Elle nous a remis en place. Enfin surtout lui et nous sommes entrés dans une boutique pour homme en s'ignorant. Lui m'ignorait plutôt.

Catherine fait le tour de tous les rayons et pioche quelques vêtements afin qu'Anton les essaye. Elle en a tellement dans les bras, qu'elle est contrainte à lui en passe et à sa tête, il n'est pas très enthousiaste à l'idée d'essayer tous ces habits. Il grogne et s'impatiente.
- Veux-tu porter une cravate Anton ? Lui demande-t-elle alors qu'on passe devant ce rayon. C'est comme tu veux. Un costard sans cravate est plus décontracté tandis qu'avec la cravate, ça fait plus...pro. Mais personnellement, j'aime bien les deux. Qu'en penses-tu Tiphaine ?
Elle se tourne vers moi. Je suis surprise qu'elle me demande mon avis. Je ne pense pas qu'Anton en est quelque chose à faire de ce que j'en "pense".
- Moi je préfère sans la cravate, ça fait plus décontracté comme tu l'as dit Catherine mais après c'est à Anton de choisir.
Je ne croise pas son regard parce que je ne veux pas voir son air moqueur.
- ouais, sans la cravate c'est mieux...
Je relève brusquement la tête.
Est-ce qu'il a fait ce choix après m'avoir écoutée ou avait-il choisi dès le début ?
- très bien alors allons essayer.
Nous nous dirigeons vers les cabines. Il y a peu de monde. Trois cabines sur les quartes sont libres. Un grand fauteuil a été installé devant celles-ci pour les personnes accompagnatrices.
Catherine accroche sur le portant les vêtements et Anton entre dedans. Elle me rejoint sur le fauteuil et nous attendons qu'il sorte avec la première tenue.
Quelle étrange situation ! J'ai réussi à me retrouver dans un centre commercial à faire du shopping avec le mec que je suis censé détester et ignorer. Je suis assez douée quand même. Pour éviter une quelconque altercation avec ma pire ennemie, je me jure de ne plus lui parler, de ne plus avoir affaire à lui, et nous voilà entrain de choisir sa tenue et la mienne pour la soirée la plus importante de l'année.
Franchement, on pourrait me décerner un césar pour ça !
Soudain, Anton sort de la cabine habillé d'un pantalon chinos slim bleu marine et d'une chemise blanche rentrée à l'intérieur et qui fait ressortir ses superbes muscles.
C'est dingue comme il est bien musclé...
Il porte des Stan Smith, mais ça lui donne un très beau style.
Il est vraiment, vraiment canon putain. Je ne sais pas comment on peut être aussi beau.
Il se regarde à la glace puis regarde Catherine.
Elle observe Anton de la tête aux pieds, un sourire aux lèvres.
- pas mal...vraiment pas mal. Mets de côté pour l'instant et essaye le reste.
Il s'exécute. C'est bizarre qu'avec Catherine, il ne discute pas.
Il sort quelques minutes plus tard, vêtue de la même façon, sauf que cette fois son pantalon est beige.
Catherine fait une grimace.
- non ça ne va pas. Tenue suivante.
C'est vrai que l'autre couleur lui allait mieux.
Il essaye plusieurs autres tenues. Mais Catherine ne semble pas comblée.
Après quatre changements, elle demande :
- c'était la dernière ?
- Non, il en reste une.
- Ah, alors va l'enfiler.
Il retourne dans la cabine.
Catherine s'approche de moi et murmure dans mon oreille :
- ça ne te dérange pas si je vais aux toilettes très rapidement. J'en ai vu juste à côté de ce magasin. Ça fait un petit moment que j'en ai envie et je ne peux plus attendre.
Je la vois se dandiner sur place et je répond :
- bien sûr, vas-y, ça ne me dérange en aucun cas.
- Merci, je me dépêche.
Elle sort en trottinant et je me rends compte que je me retrouve seul avec lui.
Mince ! Ce n'était pas prévu...
C'est alors qu'il sort de la cabine. La vue qu'il m'offre me coupe le souffle. Il est vêtu d'un costume noir : pantalon de costume noir skinny, une chemise blanche rentrée dans le bas, une veste noir.
Ca lui va à la perfection. Je pense qu'il faut qu'il prenne cette tenue. Elle est juste parfaite. Elle fait ressortir tous ces atouts. En parti, ses muscles et ses fesses musclées.
Pardon, mais ça se remarque...
- elle est où Cathy ?
Il me sort de ma contemplation et j'en sursaute. Je crois qu'il l'a remarqué car il a l'air...amusé.
- Euh...elle...elle est partie faire...enfin aux toilettes.
Reprend-toi Tiphaine !
- ok. On l'attend alors. Je veux savoir ce qu'elle en pense.
Il s'assoit sur le fauteuil, faisant bien attention à laisser une assez grande distance entre nous.
Je fais tout mon possible pour ne pas continuer de le regarder. C'est un travail difficile. Il est tellement beau dans cette tenue...
Il pousse un grognement et je finis par le regarder, juste pour voir ce qui lui arrive.
Il se bat avec son col de chemise. Appartement, il l'a mal mis et c'est un peu le désordre.
Je m'empêche de venir à son secours. Il ne manquerait plus qu'il me frappe parce que je l'ai touché.
Même si je rêverais de le faire...
- merde...grogne-t-il.
Il cesse ces gestes, voyant que ça ne sert à rien et pousse un soupir d'agacement.
Son regard se pose sur moi et je baise les yeux, trop mal à l'aise.
- bon tu veux bien m'aider parce ça commence à me faire chier...
Je relève la tête, surprise par ces mots. Je me demande même si je n'ai pas rêver. Il évite mon regard. Lui aussi à l'air gêné.
Vient-il vraiment de me demander de l'aide ?
- tu veux oui ou non ?
Ah non, je n'ai pas rêvé. Mon dieu, c'est magique, je vais pouvoir le toucher...
Je m'approche de lui et nos regards s'accrochent. Je pose doucement mes mains tremblantes sur son col.
Je finis par me concentrer sur le problème.
- Tu as mal boutonné ta chemise. Tu as mis mardi avec mercredi...
Il hausse un sourcil interrogateur.
Bon sang Tiphaine, tu ne peux pas aviser d'utiliser de vieilles expressions.
- fais-le, je ne comprends pas.
Quoi ? Mais je ne vais pas commencer à ouvrir sa chemise ! Il a complètement perdu la tête...
Je rétorque, mal à l'aise :
- je pense que tu devrais toi même remettre les boutons à leur place...
Il dirige son regard vers son torse. Un petit rire s'échappe de ses lèvres. Étonnamment, ce son me plait. Ce n'est ni un rire forcé, ni un rire faux, ni un rire moqueur. C'est un vrai rire. Son vraie rire.
C'est la première fois que je l'entends.
Et évidemment, mon coeur s'emballe.
- tu as raison.
Alors que je pense qu'il va retourner se changer à l'abri des regards, il déboutonne sa chemise devant moi. Ca ne semble pas le déranger. Il parait même très a l'aise.
Il découvre son torse et je déglutis.
OH MON DIEU !
C'est juste le plus beau torse que j'ai jamais vu en dix-sept ans d'existence.
Une vraie œuvre d'art.
Pectoraux et abdominaux parfaitement bien dessinés...
J'ai chaud d'un coup. J'aimerais bien remplacer ma jupe longue en laine et ma chemise par un tenue d'été. Ou apportez-moi un ventilateur...
J'utilise ma main pour faire un éventail.
- tu as chaud ? Me demande-t-il.
- Un peu mais ça va.
- je ne sais pas comment tu fais pour tenir avec ces...habits.
- je m'habitue.
- Pourquoi portes-tu pas autre chose que ces vêtements...trop grands ?
Je suis surprise pas sa question. Depuis quand ça l'intéresse ?
- je...je n'en ai pas envie. Je murmure.
- Pourquoi ne t'habilles-tu pas comme les filles d'aujourd'hui ?
C'est quoi ces questions ?
- parce que...ça ne me va pas.
- Tu as déjà essayé au moins ?
- non, j'admets.
- Mais pourquoi ?
- Ca ne m'intéresse pas.
- Alors tu comptes te vêtir comme ça toute ta vie ? Demande-t-il, une mine dégoûtée au visage.
Ces réflexions commencent à m'agacer.
- on peut parler d'autres choses s'il te plait ?
Il referme correctement sa chemise en soupirant.
- Comme tu veux. Tu me mets le col ?
Quoi ? Il ne peut pas le faire seul.
- euh...
- vas-y.
Il attrape mes mains et les pose sur son cou.
Putain ! Ça fait un de ses effets. J'ai l'impression d'avoir été électrocutée.
Mais pourquoi fait-il ça ?
Je met son col correctement, évitant à tout prix son regard. Je prends bien soin de mettre le col de la chemise sous celui de la veste. Je ne sais pas pourquoi mais je m'applique.
- Désolée les copains, j'ai pris du temps parce que...
Catherine vient de débarquer et s'arrête net en nous voyant. J'ai les mains posées sur le col d'Anton et sans faire attention, je me suis beaucoup rapprochée de lui.
Merde, il ne faut pas qu'elle pense qu'il se passe quoi que ce soit entre nous.
Je m'écarte brusquement, comme si une force invisible m'avait projetée loin de lui.
Elle nous pointe du doigt tous les deux.
- j'ai...j'ai raté quelque chose là ?

Aimer un bad boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant