Chapitre 17

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- merde ! Putain de bordel de merde !
Anton répète ses mots en boucle, tout en se tirant les cheveux. Il fait les cents pas dans la pièce sans m'adresser un seul regard. A sa tête, on dirait qu'il vient de se faire arrêter par la police. Et encore, cela m'étonnerait qu'il soit dans cet état si ça arrivait.
Je suis toujours sous le choc, complètement chamboulée par ce qui vient de se passer. Je fixe mes pieds , plus que mal à l'aise. Mon coeur bat à se rompre et j'ai un mal fou à respirer. Qu'est ce qui se passe ?
Anton est dans une colère noire, et je crains qu'il ne la retourne contre moi, encore une fois.
J'ai honte et je suis blessé à l'idée qu'il regrette ce qu'il a fait. Certes, je ne suis pas une bombe, je ne suis pas populaire non plus et je suis nouvelle mais ce n'est peut être pas une raison pour se mettre dans un tel état. C'est lui qui m'a entraîné dans ce lieu, c'est lui qui m'a plaqué au mur et c'est aussi lui qui m'a touché. Moi, je n'avais rien demandé.
Je n'aurai pas dû me laisser faire mais je l'admets, ses mains étaient si magiques sur moi que mon corps à catégoriquement refusé d'écouter mon cerveau. Ce qui n'est absolument pas normal !
Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi il a fait ça. Il ne cesse de m'humilier et de se moquer de moi alors pourquoi il agit ainsi !
Soudain, il tape du poing sur le lavabo me tirant de mes pensées.
- tu es contente de toi ? Tu as eu ce que tu voulais ! Tu vas pouvoir ajouter ça à ta liste de choses à révéler à mon sujet aux élèves, hein !
J'écarquille les yeux, sidérée par ses accusations.
C'est quoi ce bordel ? Comment peut-il me rejeter la faute ?
Il ne peut pas continuer à me traiter comme il le fait. Je suis à bout alors que ce n'est que le deuxième jour. Je crois que l'on s'est assez fait de mal. Il faut que cette mascarade cesse sinon je vais devenir folle. Je ne supporterai pas une énième dispute.
- stop ! Dis-je en levant les bras. Tu arrêtes maintenant. Je ne vais rien dire à personne si c'est ce que tu veux savoir, et ça n'a jamais été mon intention. Ce qui s'est passé ne sortira jamais de cette pièce. Je peux te le jurer. La meilleure chose à faire et de ne plus se parler. Je pense que c'est ce que tu souhaites de toute façon. Si on nous voit ensemble, tu perdras toute ta réputation et je peux le comprendre. Alors, de ton côté, laisse moi tranquille s'il te plaît !
Il m'observe attentivement et fronce les sourcils, surpris par cette assurance. Tout autant que moi.
- tu as raison...
Sa colère est retombée d'un coup et il a prononcé ces mots dans un murmure presque inaudible.
Une infime partie de moi est triste et déçue de constater qu'il est du même avis mais l'autre partie s'y attendait.
Je reprend la parole en me dirigeant vers la porte. Les mots sortent sans réfléchir :
- si tu veux bien, je retourne en classe. Tu m'as bien mise en retard et c'est la seconde fois en deux jours. J'espère en tout cas que tu es fier de toi.
Mon coeur cesse un instant de battre quand je me rend compte de mes dernières paroles. S'il se remet en colère... Je le sais pas si je dois être contente de moi et assumer ou fuir en courant et ne plus jamais le croiser afin d'éviter les ennuis.
- ouais, on y va...déclare-t-il en me suivant.
Je sors dehors et me dirige vers la classe.
- tiphaine !
Je m'arrête net en l'entendant prononcer mon nom. Je me retourne.
- merci...murmure-t-il.
Quoi ? Merci pour quoi ?
- Je te remercie de ne rien dire à personne.
Il me regarde et je sens qu'il est sincère. Ça me touche beaucoup.
- jamais je ferais une chose pareille. Sois en sûr...
Je continue mon chemin jusqu'à la classe, le coeur plus léger quand je remarque que c'est la première fois que je l'entends prononcer ce mot.

Aimer un bad boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant