Chapitre 31

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-Anton-

Tiphaine ne veut même plus me parler. Elle m'a foutu a la porte comme une merde et je ne sais pas pourquoi je suis encore dans cet appartement.
Je fume à la fenêtre lorsque une idée me vient à l'esprit.
J'écrase ma cigarette et cours dans la cuisine.
Je fouille dans les placards. Ils sont pour la plus part, remplis de gâteaux. Sinon, ce sont des assiettes, des verres, des ustensiles de cuisine. Le dernier placard que j'ouvre renferme plusieurs éléments que je cherchais : des pâtes, du riz, du blé...
J'attrape un sachet de Spaghetti et met de l'eau à bouillir. Une fois l'eau bien chaude, j'y verse la moitié du sachet.
Étant donné que ce sont des pâtes fraîches, elles sont prêtes très vites. Je les sors de la casserole et les met dans un saladier. J'ajoute du beurre et de la crème fraîche puis je mélange.
Une fois ma recette terminée, je verse une bonne dose de pâtes dans une assiette creuse.
Je prend un plateau que j'ai trouvé sur la table à manger et y dépose l'assiette ainsi que des couverts.
Ça y est, c'est prêt ! Ça m'a pris un peu de temps mais j'ai réussi.
Je prend le plateau et me dirige vers la chambre de Tiphaine.
Je toque.
- qu'est-ce que tu veux ? Marmonne Tiphaine.
Merde, elle n'est pas de bonne humeur.
Mec, t'as vu ce que tu lui fais subir aussi...
Ahhhh...
- je peux rentrer ? je demande, la voix hésitante.
- Oui.
Je ne perd pas une minute.
A l'intérieur, Tiphaine est allongée sur son lit, son livre toujours entre ses mains. Elle a enlevé sa tresse et l'a remplacée par un gros chignon.
Ça lui donne une putain de gueule d'ange...
Elle regarde ce que je tiens dans les mains et a l'air stupéfaite. Elle pointe du doigt le repas et demande :
- pourquoi as-tu apporté ça ici ? Tu compte manger dans ma chambre ?
Son air est très sérieux et ce qu'elle vient de dire ne semble pas être une blague.
- Non pas du tout ! Je réponds. Je t'ai préparé ça. Je me disais que peut-être, tu aurais faim.
Elle écarquille les yeux.
Waouh...je crois que sur ce coup là, je l'ai vraiment surprise.
Elle se redresse. Elle ne trouve plus ses mots.
- je...ah bah...c'est gentil de ta part...enfin...
Elle se gratte le bras mal à l'aise.
Je panique. Si ça se trouve, elle n'aime pas les pâtes, ou la crème fraîche, ou les spaghettis...
Merde.
- tu n'aimes pas les pâtes ?
Voyant ma petite panique, elle me rassure :
- si si j'adore mais...je ne vais pas manger dans ma chambre. Je préfère être à table. En fait, je n'ai pas le droit...d'apporter de nourriture ici normalement. Ma mère ne veut pas...
Elle rougit et détourne les yeux.
Non mais comment peut-on interdire la bouffe dans les chambres ?
Je n'ai j'aimais compris...
- et bien c'est pas grave. Viens dans le salon.
J'ai prononcé ca naturellement. Elle joue avec une de ses mèches rebelles. Elle semble mal à l'aise.
Je trouve ce geste tellement craquant...
Bordel Anton mais arrête de sortir des phrases aussi...connes et sui n'ont aucun intérêt.
- Euh...ça ne te dérange pas ?
Elle grimace.
Putain mais pourquoi est-elle aussi polie avec moi ?
Et comment peut-elle me demander une chose pareille alors que nous sommes chez elle ?
- bien sûr que non...enfin c'est normal. On est dans ton appartement aux dernières nouvelles.
Elle rit. Je crois que c'est la nervosité.
J'ai l'impression qu'en ma présence, cette fille est toujours nerveuse.
- oui tu as raison. Je viens.
Elle se lève et me rejoins. J'ai du mal à ne pas remarquer le léger rebondissement de ses seins lorsqu'elle bouge.
Elle a une de ses poitrines putain !
C'est difficile de ne rien voir, malgré son t-shirt ample.
Je secoue un peu la tête pour sortir cette image de mes pensées.
Je passe le premier et elle me suit.
Dans le salon, Tiphaine prend place à table tandis que je pose le plateau devant elle.
- tu ne manges pas ? Me demande-t-elle, curieuse.
- si je vais me préparer une assiette.
Je met le reste des pâtes dans une assiette, prend des couverts et m'installe à mon tour.
Elle enfourne la première bouchée dans sa bouche.
- Mmmh...c'est très bon. Merci Anton. C'est...euh...une très belle attention de ta part.
Ses joues rosissent.
Son compliment me fait plaisir putain ! C'est pathétique...
- ça t'étonne ? Je la questionne.
- de quoi ?
- Que j'ai préparé à manger pour quelqu'un, pour toi.
Elle avale sa bouchée avant de me répondre :
- Oui. Je ne pensais pas que tu allais faire ça. Surtout pour moi...
Elle évite soigneusement mon regard.
J'ai un petit pincement au cœur en entendant ces paroles.
Elle me prend pour un connard sans cœur ça c'est sur.
Le pire, c'est que je ne peux même pas la contredire.
Je ne réponds pas. C'est ce que je sais faire le mieux.
Pour dire quoi de toute façon ?
Nous restons un bon moment dans le silence. Finalement, je reprends la parole :
- tu veux faire quoi plus tard ?
J' ai sorti ça cash. Je n'ai pas réfléchi. Pourtant, je ne regrette pas. Aussi bizarre que ça puisse paraître, ça m'intéresse.
Elle tousse. Elle devient rouge tellement elle tousse.
Merde alors...je suis trop con !
Je lui tape un peu le dos, espérant la calmer. En vain...
Elle a du mal à respirer. Elle ne cesse de tousser.
Soudain, elle se lève et se précipite vers une commode située en face de la télévision. Elle cherche frénétiquement quelque chose dans les tiroirs mais sa toux persiste.
Ce qu'elle sort me surprend : un boite de comprimés.
Sans réfléchir, je cours dans la cuisine et lui prépare un verre d'eau.
Quand je reviens, je le lui tend et elle le prend avant d'avaler son médicament.
Elle inspire et ferme les yeux.
Je ne sais pas comment régir, ni ce que je dois dire.
Je ne bouge pas et attend qu'elle se remette...
C'est alors que j'entends une sorte de sanglot qui me fait brusquement tourner la tête vers elle.
Putain de bordel de merde. Elle pleure !
- je....excuse-moi...dit-elle.
Et encore une fois, elle court dans sa chambre avant de s'enfermer.
Alors, je la suis et entre sans frapper. Elle a ouvert sa fenêtre et est adossée, sa tête enfouie dans ses mains.
J'entends ses sanglots et ses tremblements, et j'ai mal pour elle putain.
Mais qu'est-ce qu'il lui arrive ?
Je la rejoins et pose mes mains sur son dos, doucement.
Je la caresse longtemps afin de la calmer.
Une fois qu'elle se sent mieux, elle ne se tourne pas vers moi mais murmure :
- laisse-moi s'il te plaît Anton. Je n'ai pas besoin de ta pitié...de toi...
Mais je l'ignore et me place tout près d'elle.
- qu'est-ce qui t'es arrivée bordel Tiphaine ?
Je parle un peu fort.
- Mais rien...c'était rien.
Elle me repousse de la main.
- Mais si ! Dis moi. Tu avais avalé de travers ?
Je suis sérieux mais elle, elle rit.
Qu'est-ce qu'il y a de comique dans ce que je viens de dire ?
- Pourquoi tu ris ? Je demande.
Elle met sa main sur sa bouche et soupire.
- Mais ce n'est pas ça...ce n'est vraiment rien de grave.
- Bon alors tu peux m'expliquer ?
Elle évite mon regard. Elle s'assoit sur son lit.
- Pourquoi est-ce que tu es gentil avec moi ce soir ? Je ne comprend pas. Tu me détestes non ? C'est toi qui me l'as dit.
Elle m'observe, attendant une réponse.
Malheureusement, elle ne vient pas.
Je sais au fond de moi que je ne la déteste pas. Mais je ne peux pas le lui dire. C'est impossible. Si je commence à lui expliquer quoi que ce soit sur cette...relation étrange, si on peut appeler ça une relation, elle pourrait s'imaginer n'importe quoi. Mais il ne se passera jamais rien avec elle. Ça. C'est. Sur.
- oui j'ai dit ça. Et mon avis n'a pas changé. J'essaie juste de me faire « pardonner » pour le mal que je t'ai fait tout à l'heure. C'était juste...enfin...je n'avais pas le droit et j'essaie de ne pas être un connard quelques heures.
Ouais bah Anton, ce n'est pas en disant ça que tu pourras changer ton comportement, ni te faire « pardonner ».
Putain je suis un GROS connard.
Elle garde un visage impassible et répond simplement :
- ok...
Ok...alors je ne m'attendais pas à ça ! Je m'attendais à ce que qu'elle me crie dessus ou à ce qu'elle pleure mais non...
- Bon alors bonne nuit.
Elle me conduit à la porte.
Putain c'est moi qui suis choqué là !
Et elle claque la porte.
Je me serais pris un mur en pleine gueule que ça aurait été pareil...
Je n'insiste pas et retourne dans le salon, réalisant en allumant ma énième clope de la journée que cette fille n'a pas répondu aux deux questions que je lui ai posé mais surtout qu'elle me perturbe. A un point qu'elle ne peut même pas imaginer...

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Salut les amis !

Bon alors ça vous a plu ou pas ?
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Merciiii 😊💕

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