Chapitre 39

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- Tiphaine - 

Son frère ?
Non mais on est où là ?
Je sais que ça ne me regarde pas mais Anton ne m'a jamais parlé d'un frère ! Lui non plus n'a pas l'air plus au courant que moi. Ça se voit à la tête qu'il fait. On dirait qu'on vient de lui annoncer que la fin du monde a lieu demain. Ce n'est pas une blague. Il a carrément perdu l'usage de la parole ! Ses yeux sont écarquillés et sa bouche est grande ouverte.
J'observe attentivement le garçon en face de moi et je remarque vite que ces deux hommes ont quelques points communs physiquement. Ses yeux sont verts et ils ont exactement le même nez. Par contre, sa coupe est différente. Ses cheveux sont plus longs et plus foncés. Il est très beau et grand aussi. De toute façon, dans cette famille, ils sont tous grands et beaux. Il ne faut pas chercher. Je ne préfère pas imaginer le père...
J'essaie de le résonner car ça fait un petit moment qu'il est dans cet état maintenant :
- Anton...
Je lui donne un léger coup dans le bras. J'ai eu raison car il se réveille d'un coup et secoue la tête.
Il crie de sa voix grave :
- non mais t'es vraiment malade mec ! Mon frère ? T'es défoncé ou quoi ?
Anton fait de grands gestes de bras vers lui. Il est vraiment en colère. Le garçon...on ne sait même pas comment il s'appelle d'ailleurs, recule d'un pas.
- Écoute...c'est la vérité, je suis désolé de te l'apprendre comme ça mais il faut que je vois ma mère...
- Ta mère ? Mais c'est pas ta mère gros t'es taré ! Je suis son premier enfant, elle n'en a pas eu avant moi enfin, c'est impossible ! Tu déconnes complètement putain !
Soudain, la mère d'Anton déboule dans le jardin. Elle marche bizarrement à cause de ses hauts talons mais paraît vraiment inquiète. Elle se précipite vers nous et nous regarde à tour de rôle.
- qu'est-ce qui se passe ici ? Pourquoi hurles-tu comme ça Anton ?
Je regarde l'inconnu et ses traits ont considérablement changé à la vue de Babette. Il semble tellement...heureux de la voir que je commence à avoir des doutes. Il déglutit difficilement lorsque leurs regards se croisent et sa mère fronce les sourcils.
Anton dit :
- je sais pas qui c'est putain ! Il débarque comme ça et prétend être ton fils, il a pas toute sa tête ce mec !
Il passe sa main sur son visage. Sa respiration est saccadée, ses yeux sont remplis de colère et de frustration.
La mère d'Anton ouvre la bouche, sous le choc. Je vois que ses mains tremblent. Elle essaie en vain de les contrôler.
Serait-ce possible que Anton est un frère finalement ?

- Anton -

C'est quoi ce bordel ? Pourquoi ma mère est dans cet état d'un seul coup ? Putain mais qu'est-ce qui se passe ?
- Maman...
Je ne veux pas qu'elle soit comme ça. Je veux juste qu'elle me dise que ce n'est pas vrai, qu'il y a juste une putain d'erreur !
Ma mère et l'inconnu se regardent attentivement. Elle a les larmes aux yeux ! Merde !
- je...Anton...je...je vais te donner tes affaires que j'ai lavé et repassé pour ta soirée...tu...
Elle réfléchit. Elle est complètement perdue. Elle se frotte le front du dos de sa main tremblante et fronce les sourcils en regardant le sol.
- tu vas aller chez ta tante...je vais lui envoyer un message comme quoi tu arrives avec ton amie...vous allez...vous allez vous préparer là bas...d'accord ? Anton tu es d'accord ?
Quoi ? Mais qu'est qui lui arrive ?
- maman, calme toi qu'est-ce qui se passe putain, dis moi bordel de merde !
Je sais que mon langage n'est pas approprié pour parler avec sa mère mais je suis en colère et elle a l'habitude.
Elle me supplie :
- Anton, je t'en prie, ne fais pas d'histoire fais juste ce que je te dis...profite de cette soirée...je vais régler ce problème...il y a dû avoir une erreur...
Elle secoue la tête. Ces mots me rassurent d'un coup.
Alors, pour une fois dans ma vie, je décide de ne pas insister et me dirige vers la maison pour préparer mon sac.
Soudain, je pense à Tiphaine qui est là depuis le début et qui a tout entendu ! Merde mais cette fille sait tout de ma vie !!
Ma tête est prête à exploser. C'est infernal. Tout allait bien jusqu'à ce que ce petit merdeux en manque d'amour se ramène. Je ne sais pas ce qu'il cherche exactement mais il commence vraiment à me chauffer...
Ma mère me donne mes vêtements et j'attrape un sac de sport Nike que je remplis de parfum, deo, gel, gel douche, boxer, chaussures...
Quand je reviens dans le salon, Tiphaine, ma mère et l'autre bouffon me fixe.
Quoi ? Vous voulez ma photo ? 
Je me casse sans saluer ma mère. Je suis pas encore remis de mon excès de colère.
J'entends Tiphaine derrière moi. Je reconnais le bruit de sa jupe qui se froisse lorsqu'elle marche.
Aussi bizarre que ça puisse paraître, je suis content qu'elle soit là, avec moi.
- Anton !
Elle me rattrape.
- Anton ! Je vais prendre le bus pour rentrer chez moi. Je pense que tu as eu ton lot d'émotion pour aujourd'hui. Je ne vais pas me rajouter à la liste...
Elle est gênée et tire sur sa jupe.
- Non je te ramène ! Tu n'as pas à prendre le bus. Déjà que je comptais t'emmener quelque part et je n'en ai même pas eu l'occasion ! Tout ça à cause d'un connard qui...
- Stop ! J'ai compris ne t'inquiète pas je vais rentrer tranquillement chez moi, c'est juste à côté. On se voit ce soir de toute façon ?
Je ne proteste pas, je n'en ai pas le courage. Je grimpe sur ma moto. Avant qu'elle parte je lui dis :
- je passe te chercher à 18 h 45 chez toi.
Je fonce avant qu'elle ne dise quoi que ce soit.

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