Chapitre 47

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-Anton-

Le reste de la semaine passe assez vite, ce qui m'étonne. Je ne parle pas à Sam. Je suis trop remonté contre lui encore.
Je crois que Tiphaine et Laurie ne se parlent pas non plus.
Tiphaine s'assoit volontairement à côté de moi en cours et me parle au lycée, ce qui n'était pas le cas avant. Je suis tellement heureux putain, je ne sais pas pourquoi elle me fait ressentir ça, mais ça me plaît !
En revanche, ça s'arrête là. Depuis lundi, elle ne m'a pas touché et je ne l'ai pas touchée. En outre, nous sommes...amis, rien de plus. Nous nous ne sommes pas embrouillés une seule fois. Il m'arrive de me foutre de la gueule des profs avec elle et elle a des putains de fous rires quand, lorsque Clara passe au tableau, je l'imite.
Pour l'instant, ça ne me dérange pas. J'aime avoir cette relation avec elle. On ressens quelque chose l'un pour l'autre, j'en suis certain. Mais est-ce que j'arriverai à l'avouer ?
Samedi soir, il y a une soirée chez Raphaël, un mec de la bande. J'ai hâte d'en parler à Tiphaine et qu'elle accepte de venir. En plus, d'après Raphaël, je crois qu'ils avaient accroché tous les deux et ça me rassure.
- Anton...
Mes pensées s'interrompent lorsque j'entends la voix de Tiphaine.
Aujourd'hui, elle porte une jupe longue noir avec des plis, ça n'a pas changé, et un chemisier à col V, qui fait ressortir son imposante poitrine et pour une raison qui m'échappe, je commence à adorer la façon dont elle s'habille. En fait, je crois que ça m'a toujours attiré.
C'est la pause déjeuner, et je me suis posé dans un coin de la rue pour fumer ma clope avant de rentrer au lycée. Quelques minutes avant, les mecs fumaient avec moi mais ils sont rentrés.
- oui ma belle ?
Son visage s'illumine à ses mots et mon cœur se serre. Elle est tellement belle aussi !
- tu vas bien ? Tu étais bizarre quand je suis arrivée...
Son visage ne cache pas son inquiétude.
- non tout va bien. Je pensais juste à un truc.
- Ah d'accord !
Elle rit, gênée. Elle reprend :
- tu sais, ça me fait plaisir que nous nous entendions bien depuis une semaine...
Elle détourne le regard.
- Moi aussi Tiphaine. J'aime notre relation et j'aime rire avec toi.
J'ai l'impression d'avoir balancé une bombe. Ses mots ne me ressemblent tellement pas, c'est la première fois que je dis de telles choses à une fille.
Mais quand il s'agit de Tiphaine, tout est complètement différent. Je ne me rappelle pas d'une seule chose que j'ai pu faire avec elle ou pour elle, que j'avais déjà fait auparavant avec une autre fille.
C'est tellement nouveau pour moi.
Elle sourit timidement mais je vois que mes paroles lui font plaisir.
- J'aurais quelque chose à te demander. Je déclare.
Elle lève les yeux vers moi, sceptique.
- je t'écoute...
Je tire sur ma cigarette.
- tu veux venir à la soirée de Raphaël demain soir ?
Elle fronce les sourcils. Elle n'a pas l'air très enthousiaste.
- Anton, tu sais bien que les soirées, ce n'est pas mon truc.
- Oui mais tu vas venir pour me faire plaisir, dis-je, essayant de la convaincre.
Elle secoue la tête.
- A quoi ça servirait que je sois là ? Je ne vais pas m'amuser et je vais sûrement être de trop, tu le sais.
Justement, pour une fois, j'ai envie qu'elle se ramène à cette foutue soirée et qu'elle s'amuse.
- cette fois, ce sera pas pareil. Je te promets que ça va te plaire !
- Comment peux-tu en être si sûr ?
- Tu me fais confiance nan ?
Elle me fixe de ses yeux magnifiques. Elle hésite longuement avant de répondre :
- ouais...
Puis elle fixe le sol, évitant mon regard. Je tire sur ma clope et relève de ma main libre son menton pour qu'elle me regarde.
- c'est bien bébé. Si tu me fais confiance, tu vas venir à cette soirée. Et en fait, c'était pas une question. Tu viendras !
Pensant qu'elle va m'engueuler de mon comportement trop autoritaire, j'attend qu'elle s'énerve. Mais elle n'en fait rien. Elle répond juste :
- ok.
Alors qu'elle s'apprête à partir, je l'attrape par le bras. Son regard croise le mien et un frisson traverse ma colonne vertébrale tellement il me brûle.
Je colle mes lèvres sur les siennes. Elle sont douces et pulpeuses. Ma main caresse son cou et je sens sa chair de poule sous ma main. Je souris contre ses lèvres. Je descend ma main doucement jusqu'au bas de son dos sans cesser de l'embrasser puis, je la pose sur ses fesses. Sa respiration s'arrête un instant et ses mains serre mes épaules. Mais elle continue notre baiser.
Je me détache d'elle avec difficulté. Nos langues ne sont pas entrés en contact et pourtant, ce baiser était brûlant. Ça faisait un certain temps que je l'attendais ce putain de contact entre nous. J'essaie de ne pas montrer l'effet qu'elle me fait alors je dis :
- Allez, grouille toi tu vas être en retard !
Je sais pertinemment que nous avons encore une bonne dizaine de minutes avant le prochain cours mais je préfère ne pas montrer à quel point chaque minute que je passe avec elle me rend heureux.
Elle sourit et avant de s'en aller, elle dit :
- au fait, j'aime bien ta nouvelle coupe. Ces curly te vont à ravir.
Puis, elle part en courant.
Putain, cette fille me rend dingue. Pour la première fois de ma vie, j'ai envie de passer du temps avec quelqu'un, de faire quelque chose de bien pour quelqu'un, pour elle.
Je passe ma main dans mes cheveux. J'avais envie de changer de coupe. Les cheveux lisses au dessus de la tête me saoulaient, et ils étaient trop longs. Je suis allé chez le coiffeur et il m'a fait ces boucles, sans avoir à me couper la longueur et j'avoue que ça rend bien.
- Anton ?
Qui m'appelle encore ?
Je me tourne et découvre Sam, juste devant moi, une clope roulée dans la bouche.
Ce mec, mon soit-disant meilleur pote, quelqu'un que je peux supporter plus d'une heure et que j'apprécie car j'ai de bons délires avec lui, m'a sorti de mes gongs la dernière fois et la pilule a encore du mal à passer.
Il s'est bien habillé. On est un peu pareil lui et moi : on aime la mode et ça nous va bien je crois.
Il porte un pantalon de jogging noir nike serré, un sweat-shirt bleu marine et des air max blanches bien sûr. Quand on fait de la pub pour une marque, on a souvent des avantages...
Bien évidemment, nous avons décidé de nous habiller à l'identique ce matin, sauf que je porte des vapormax. Il fallait au mois une petite différence !
C'est pour cette raison que je fait attention à ce qu'il porte. On met souvent la même chose et c'est devenu une habitude de vérifier.
Il ébouriffe ses cheveux mal à l'aise.
- tu veux quoi ?
- bah je tenais à m'excuser.
- cool tu t'es excusé, maintenant bouge ton cul de là !
- Fais pas le fils de pute Anton. Je suis vraiment désolé. J'ai fait une connerie, je sais et je regrette.
- C'est moi le fils de pute sérieux ? T'a ramené le mec qui me fait chier depuis quinze jours à une soirée où j'étais là sans m'en parler. Il draguait Tiphaine bordel !
J'ai crié un peu trop fort car une dame nous regarde bizarrement en passant devant nous.
- je sais. Je sais que c'est ça qui te casse les couilles en fait ! Et j'ai compris. Je ne le ramènerais plus.
- ouais bah t'as intérêt. T'es pote avec lui je m'en branle, tu fais ce que tu veux mais qu'il soit pas là quand je suis dans les parages, c'est tout. Et encore moins quand il y a Tiphaine, c'est clair ? Je le supporte déjà dans ma propre maison, ça me suffit. Et heureusement que je dors pas chez moi tous les soirs !
- Ouais, mais t'inquiète c'était prévu.
Un ange passe.
- Bon vas-y, on peut se parler maintenant nan ? On est pas de putains de meufs qui s'embrouillent pour de la merde !
Il a raison. On fait vraiment pitié. Ça fait une semaine que je lui adresse pas la parole.
- Ok. Viens on s'allume un petit joint avant de rentrer en cours. Parce que je crois que ça va vite me casser les couilles de voir ces putains profs de merde. Autant se sentir bien !
Il sourit parce qu'il sait que tout est redevenu comme avant et je m'empêche de sourire à mon tour.
On est pas des meufs putain !

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