Chapitre 37

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- Anton -

Mon cœur bat plus vite que d'habitude. Ma poitrine est contractée. Je tremble légèrement. J'ai un foutu sourire béat collé au visage.
Ça veut dire quoi tout ça putain ?
J'ai l'impression d'être...heureux ? Oui je crois que c'est ça !
Je suis hyper heureux que Tiphaine ait accepté mon invitation.
C'est tellement incroyable d'embrasser Tiphaine, c'est agréable, doux et putain...personne ne m'a jamais autant excité alors que ce n'est que de simples baisers.
La sonnerie retentit et je suis soulagé. Je n'aurais pas besoin de me justifier auprès de mes potes de ma soudaine fuite à la cantine.

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Après les cours, j'attends avec impatience ma voisine devant le lycée.
Les deux derniers cours ont été une torture. J'avais l'impression qu'une misérable heure durait quatre heures et je ne tenais plus sur ma chaise. Tiphaine voyait que je gigotais un peu trop mais ne faisait aucun commentaire et se concentrait sur le cours. Le plus souvent, je la matais discrètement. Elle mâchonnait son stylo, fronçait les sourcils lorsqu'elle ne comprenait pas un exercice, mordillait son pouce entre ses lèvres, ses lèvres que j'ai goûté et apprécié.
Elle était ma distraction pendant ses deux heures. Elle m'a permis de rester en place et je suis excitée à l'idée de passer encore du temps avec elle.
Lorsque la cloche a annoncé la fin des cours, je lui ai murmuré à l'oreille que je l'attendais dehors. Elle a hoché la tête sans me regarder. J'espère qu'elle va être de meilleure humeur quand elle sera seule avec moi.
À ce moment là, je la vois marcher dans ma direction. Elle a la tête baissée. Son sac est accroché à son épaule. Des mèches rebelles se sont échappées de sa tresse.
Je me suis éloigné. Aucun n'élève ne peut nous apercevoir ensemble.
Arrivée à ma hauteur, elle murmure :
- salut.
Ça me fait rire. Ça fait à peine cinq minutes qu'on s'est quittée. Cependant, elle a raison. Dans le lycée, nous ne sommes pas vraiment en sécurité. Nous nous ignorons. Nous faisons comme si on ne s'aimait pas.
- salut. Je réponds en m'approchant plus près d'elle.
Elle me regarde attentivement comme si elle cherchait quelque chose dans mon regard. Je passe ma main dans ses cheveux rebelles, essayant de les remettre en place.
- est ce que ça te dit qu'on prenne ma moto ? Je veux t'emmener quelque part.
Elle me sourit. Elles est belle quand elle sourit. Son visage s'illumine.
- oui pourquoi pas ! Mais ta moto est en panne. Comment va-t'on faire ?
Je souris à mon tour.
- Je me suis débrouillé. Ma moto est chez moi Tiphaine.
Je me rends compte que j'adore prononcer son nom. Il est parfait.
Elle écarquille les yeux.
- Ah...très bien.
- En fait, j'ai appelé ma mère. Elle a fait en sorte que ma moto soit prête à l'emploi lorsque j'aurais fini les cours...
Elle fronce les sourcils.
- ok...
Je ris.
- laisse tomber.
- ouais je crois que c'est mieux !
Elle rit avec moi. Quel son sublime !
- en attendant on va prendre le bus pour se rendre chez moi.
Je me dirige vers la station de bus et elle me suit, enthousiaste.

En arrivant devant chez moi, je découvre ma moto toute belle et toute propre. Ma mère est une génie.
Je sors mes clés et ouvre la porte. Je laisse entrer Tiphaine. Ça me fait tout drôle qu'elle soit chez moi, dans ma maison. Ça fait un peu plus d'une semaine que je la connais et elle met déjà les pieds chez moi.
Pourtant, avec tout ce qu'on a vécu, j'ai vraiment l'impression de la connaître depuis longtemps.
- Anton c'est toi ?
Ma mère crie depuis la cuisine. Je ne savais pas qu'elle rentrait si tôt aujourd'hui. Merde ! Je vais devoir lui présenter Tiphaine. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Que c'est une amie ? Je ne lui ai jamais présenté de meufs putain !
Soudain, on me saute dans les bras et je vois Maya hurler de joie.
- Anton !
Je la prends dans mes bras et lui embrasse le nez comme elle aime tant. Elle éclate de rire. Elle éclaire ma journée avec ce si beau sourire.
Comme Tiphaine...
- tu as passé une bonne journée à l'école ?
Je la repose au sol et m'accroupis afin de me trouver à sa hauteur.
- oui. J'ai fait un dessin pour toi !
Elle me tend une feuille, toute fière.
Elle a dessiné au centre une homme qui tient la main d'une petite fille, entouré d'un arc en ciel. Pleins de petites gommettes forment un cœur autour des deux personnages.
Elle me désigne de sa petite main le garçon et la fille et me dit :
- c'est toi et moi !
Je lui prends le dessin et la serre dans mes bras.
- merci bébé tu es un amour. Ton dessin est magnifique ! Je vais l'accrocher dans ma chambre.
Elle me sourit et observe la fille à mes côtés. Je l'a regarde a mon tour.
Pendant un instant, j'avais oublié qu'elle était là. Elle a les larmes aux yeux. Elle me regarde avec des yeux doux. Jamais une fille ne m'a regardé comme ça. Je suis gêné à l'idée qu'elle est vu l'affection flagrante que je porte à ma sœur.
Elle se penche en avant pour parler à Maya :
- bonjour toi ! Tu t'appelles Maya ? Moi c'est Tiphaine. Je suis contente de te rencontrer.
Elle lui sourit. Putain elle est belle ! Merde...
Ma sœur lui sourit en retour et l'embrasse sur la joue :
- je vais dire à maman que vous êtes là !
Ma sœur s'apprête à courir dans la cuisine mais ma mère est déjà dans le salon. Elle nous observe.

- Tiphaine -

Lorsque je vois cette femme devant moi qui m'observe de ses yeux verts magnifiques, j'en reste scotchée. Elle est juste incroyablement belle. Je n'ai pas les mots. Elle est grande, mince : ce qu'il faut, là où il faut comme nous le disons si bien. Elle porte un pantalon noir évasé et une chemise beige. Ses bottines à hauts talons la grandissent encore plus. Ses cheveux châtains sont coupés au carré et bouclés. Elle est très élégante.
Elle s'approche de moi à grands pas.
- qui êtes vous ?
Elle prononce ça avec douceur pourtant, je panique. J'ai peur qu'elle me critique. Je ne ressemble certainement pas aux filles que Anton doit avoir l'habitude de lui présenter.
- je...bonjour...je m'appelle Tiphaine. Je...et bien...je suis...
Je bégaie. Je ne sais plus parler. Je ne sais pas comment je dois me présenter. Je me ridiculise complètement, je suis incapable de prononcer une phrase correcte.
Anton vole à mon secours :
- c'est une amie à moi maman !
J'écarquille les yeux. Pour l'instant, je ne suis qu'une amie mais je suis stupéfaite qu'il m'ait présentée comme telle à sa mère.
Elle dévoile alors un immense sourire. Ses dents sont aussi parfaites que celles de son fils.
Elle m'embrasse chaleureusement.
- Tu ne peux pas savoir comme je suis contente de te rencontrer. Anton ne me présente jamais de filles, ça me fait tellement plaisir. Je m'appelle Babette.
Anton intervient :
- c'est une amie maman je t'ai dit...
- Oui oui ! Bon qu'est-ce que je vous sers ? Vous voulez que j'apporte les muffins que je viens de terminer ? Je suis sure que Tiphaine va les adorer ! Asseyez- vous sur le canapé, j'arrive.
Elle court dans la cuisine. Maya hurle :
- youpi les muffins de maman !
Elle la suit et je me retrouve seule avec Anton.
Sa mère n'a fait aucune allusion à mon apparence. Je ne sais pas si elle m'a bien regardée.
Il s'assit confortablement sur le fauteuil et je reste debout, ne sachant pas quoi faire.
Il prend la télécommande et allume la télé puis il me regarde et lève un sourcil.
- Reste pas debout dans cette position. On est pas à l'armée ici tu sais ?
Je m'installe sur le canapé et fixe le sol.
Après quelques secondes, Anton prend la parole :
- pourquoi tu es gênée et si timide ? Tu ne l'étais pas tout à l'heure dans les toilettes ?
Je relève la tête. Cette illusion à peine voilée à ce qui s'est passé dans les toilettes m'énerve.
Je dis sèchement :
- Je ne suis pas timide mais je n'ai rien à dire c'est tout.
Je baisse à nouveau la tête.
Je sens Anton bouger de son fauteuil. Je le vois s'agenouiller juste devant moi. Il pose ses doigts sur mon menton pour relever ma tête. Son regard croise le mien.
- Ne te sous-estime pas Tiphaine, vraiment...
Il secoue la tête et se relève.
Pourquoi il me dit ça comme ça, maintenant ? Qu'est-ce qu'il veut dire ?
Je le regarde se rasseoir dans le fauteuil sans comprendre.

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