Aimer un bad boy

Chapitre 18

Arrivée devant la classe, je prends le temps de bien respirer avant de toquer.
Anton est retourné dans les toilettes afin d'éviter les remarques des élèves s'ils nous voient ensemble. Il nous rejoindra dans quelques minutes m'a-t-il dit. Je me suis sentie mal mais n'ai pas insisté.
En même temps, c'est mieux comme ça !
Allez Tiphaine, sois courageuse !
Je finis par toquer à la porte.
- oui !
C'est étrange, la voix n'est pas celle de la prof de français mais celle d'un homme...
Merde ! Cet homme n'est autre que le directeur, avec qui j'ai déjà eu plusieurs problèmes.
Mince, mince et re-mince !
J'ouvre la porte, mes mains moites tremblent.
Le directeur me regarde sévèrement et montre ma chaise afin que j'aille m'asseoir.
Qu'est-ce qu'il fait là ? Nous n'étions pas censés avoir français ?
Pourtant, la prof est bien présente au fond de la salle. Elle aussi n'a pas l'air contente. Elle affiche une mine agacée.
Le proviseur regarde la chaise à côté de moi et demande :
- tu n'as pas vu Anton ?
Vite, mentir...
- non monsieur.
Il fronce les sourcils puis s'adresse aux élèves qui n'ont pas raté une miette du spectacle. Je croise alors le regard de Carla. Ses yeux pétillent de joie et un immense sourire est plaqué sur son visage de pétasse.
Rrrrrgh !! J'ai envie de l'étrangler, ou de lui casser ses dents blanches comme le coton et parfaitement droites.
Ca m'agace encore plus de constater qu'elle a ce détail en commun avec Anton ! Arrrrgh...
Je détourne les yeux et remarque que Laurie me regarde, l'incompréhension perle dans ses yeux. Je fixe ma table.
Que puis-je bien lui dire de toute façon ?
Il ne faut pas que je lui raconte ce qui s'est passé. Je l'ai promis à Anton...
- bien, je vais reprendre...
Soudain, on toque à la porte. Anton rentre dans la classe, faisant semblant d'être essoufflé. L'étonnement se lit dans son regard quand il voit le directeur sur l'estrade. Mais il se reprendre vite et s'excuse :
- veuillez accepter mes excuses pour mon retard Monsieur le directeur...
Il le regarde et l'invite à s'asseoir.
- j'espère pour toi que ce sera la dernière fois.
Anton prend place à côté de moi mais ne m'adresse pas un seul regard. Il m'ignore complètement.
- bien. Maintenant que tout le monde est là, je vais pouvoir reprendre mon discours. Comme je le disais, vous savez tous que depuis plusieurs années, nous soutenons une association qui aide les enfants handicapés. Comme toutes les années, une soirée est organisée avec l'aide de la mairie afin de supporter ses enfants dans leur combat de tous les jours. Vous trouverez sûrement ça étrange que je vous parle de cela maintenant puisque d'habitude, elle a lieu en milieu d'année. Malheureusement, la salle qu'on réserve  pour cet événement n'est plus libre à la date habituelle. Nous avons donc été dans l'obligation de la décaler. Ce qui veut dire que cette soirée n'aura pas lieu en mars mais dans une semaine, le vendredi 14 septembre.
Des cris de joie fusent dans la classe et un tonnerre d'applaudissements accueille ses propos.
C'est vrai que j'ai beaucoup entendu parler de cet événement très spécial. Sur le site de l'école, ils en parlent beaucoup et semblent très fiers de leur investissement dans cette association. Il récolte chaque année une grosse somme d'argent offerte par les parents d'élèves. Cette soirée est un des plus gros événements de l'année pour tous les lycéens.
Apparement, il n'y a jamais un seul élève non présent à cette date.
Alors, savoir qu'elle se passera dans une semaine seulement comble tout le monde.
- comme vous le savez tous, c'est un événement très important pour nous ainsi que pour l'association. J'espère que tout le monde sera présents car ELA a besoin de votre soutien. Bien évidemment, il faudra que vous soyez tous très bien habillés. Pour les garçons, je souhaiterais que vous fassiez l'effort de vous mettre en costard, cravate si possible et pour les filles, une très belle robe de soirée et des chaussures à talons si vous le souhaitez. Je veux que vous soyez tous beaux pour la grande photo.
Les élèves poussent des cris et des propos d'approbations et le proviseur sourit, content de lui.
Pour ma part, je commence à ne pas être bien. Plus il parlait, plus la peur me montait à la tête. Je n'ai pas envie de mettre une belle robe, ni des chaussures à talons car je n'en ai jamais porté et encore moins de faire une photo. Ça me dégoûte. Je me dégoûte. Je sais que je serai la plus moche. C'est évident. La seule solution qui me vient à l'esprit est de ne pas y aller.
Cependant, je sais que ma mere m'y obligera car elle aimerait beaucoup aidé les personnes malades ou handicapées. Ce serait une grande chance pour elle de savoir qu'elle peut compter sur moi car elle, ne trouve pas le temps.
Je me prends la tête dans les mains. J'ai une soudaine envie de vomir. Je me retiens difficilement et respire doucement en fermant les yeux pour passer cette gêne. Il ne manquerait plus que je crache mon petit déjeuner devant tout le monde...
- je vais vous passer le papier d'autorisation que vous devrez signer par vos parents. Je vous rappelle aussi que vous pouvez faire un don à l'association pendant la soirée ou bien sur le site du lycée.
Il demande à deux élèves de distribuer la feuille. Je regarde distraitement mon voisin, persuadé qu'il s'ennuie à en mourrir.
Et bien non ! Je suis choquée de voir qu'il affiche un sourire et il a l'air...heureux, fier ?
Je ne comprend pas ! Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Je pensais qu'il n'avait tellement pas de coeur, qu'il allait rire au nez du directeur en voyant ça !
Je crois que je me suis trompée.
Je me concentre sur le papier qu'on vient de me donner et lit que cette soirée commencera à 19 h. Il y aura un grand repas, une petite vente aux enchères pour ceux qui ramèneront un peu d'argent et qui sera déversé a l'association et ils ajouté en bas de la page "et pleins d'autres surprises afin d'aider aux mieux ces enfants".
Je range le papier dans mon sac. Le proviseur nous salue avant de partir de la classe, en nous jetant, à Anton et à moi, un regard insistant.